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[BGL Ligue] À Mondorf, l’«aéreuse» de terrain au service de l’attaque


La commune vole au secours du coach. (photo archives Editpress/Gerry Schmit)

Manuel Correia doit s’asseoir sur certaines ambitions de jeu à cause de son terrain. Heureusement, la commune a une nouvelle machine !

L’US Mondorf a fatalement un peu fait parler, la semaine dernière, lors de la reprise, ce moment si particulier où les machines se remettent en marche, où tout s’élance pour une dernière ligne droite, dans un match qu’il est toujours mieux de réussir et, encore plus, de gagner. Son «crime» ? Avoir débuté contre le RFCU avec un onze qui se passait de son meilleur buteur actuel (6 réalisations), l’ancien joueur de Ligue 2 française (FC Metz), Primeira Liga portugaise (Maritimo, Belenenses), Jupiler Pro League belge (Lierse) et Bundesliga autrichienne (Sankt-Pölten) Alhassane Keita. Mais aussi de son meilleur passeur (6 «assists») et meilleur joueur de la saison 2018/2019 Marwane Benamra. Deux artistes sortis du banc de touche après l’heure de jeu. En vain.

On avait un peu peur de demander à Manuel Correia les raisons de ce choix, parce qu’on craignait encore plus de connaître par avance la réponse. D’autant que c’était la bonne : «C’est dur de mettre des artistes sur un terrain comme ça…», déplore le technicien. Mondorf, neuvième de DN et quatre points seulement devant le premier barragiste, s’est sciemment privé de forces vives parce que leur style n’est pas compatible avec l’état de sa pelouse.

Quand tu vois la qualité de notre pelouse, il faut faire des choix

Est-ce un hasard si Keita, qui marque au rythme d’un but toutes les 70 minutes, a inscrit 85 % de ses buts à l’extérieur alors qu’il n’y a pourtant pas joué plus qu’au stade John-Grün ?  Est-ce un hasard si Benamra a, de son côté, délivré… 85 % également de ses offrandes en déplacement ? L’USM fait en tout cas partie de ces quelques clubs qui marquent davantage loin de ses bases – 10 buts inscrits à Mondorf, contre 14 sur les autres pelouses de DN –, et dans sa course au maintien, elle veut redresser la barre à ce niveau.

Mais Correia enfonce le clou : «Quand tu vois la qualité de notre pelouse, il faut faire des choix. Contre le RFCU, j’ai privilégié les combattants. Si j’avais pris l’autre option, on aurait peut-être gagné, mais je dois faire des choix. Et parfois, on a la « bonne main », parfois pas.»

La commune est pourtant en train de voler au secours du coach. Elle est en possession depuis trois semaines d’une nouvelle machine pour l’entretien du terrain, afin d’en finir avec le roulage qui tasse la terre et empêche la bonne évacuation de l’humidité. Elle devrait enfin permettre d’aérer et donc d’assécher la surface pour éviter la formation de bosses. «Cela permettra à certains de mieux s’exprimer», espère Manuel Correia, qui sait parfaitement disposer d’un potentiel offensif dont on n’a pas encore pu mesurer toute la qualité, même après le départ cet hiver du très prometteur Sami Ben Amar pour Lyon-La Duchère, «parce qu’il avait le mal du pays et c’est dommage parce qu’il avait vraiment le flair devant le but».

La bonne nouvelle, au-delà de cette «aéreuse de terrain» qui vient de débouler dans la petite vie morne des attaquants mondorfois, c’est que ce week-end, lors de cette 17e journée de BGL, l’équipe joue en déplacement. Et que, «quand on a perdu, il faut de toute façon faire des choix clairs et nets, c’est-à-dire des changements», dixit Correia. De nouvelles lignes de statistiques pour le duo Keita-Benamra ?