La Vieille Dame a géré son premier derby de l’année, sur le synthétique de l’US Esch, qu’elle n’avait plus rencontrée depuis 1926. Moins facilement que ne le dit le score.
Pour marquer clairement la hiérarchie, près d’un siècle et 28 titres de champion plus tard, la Vieille Dame ne pouvait pas décemment faire moins que ça. Pas avec le recrutement qu’elle s’est offert cet été, pas avec tout le désamour qu’elle est parvenue à susciter chez ses supporters la saison passée.
Tout ne peut pas être parfait un 6 août, mais vu là d’où viennent les hommes de Marc Thomé, littéralement rayés de la carte du football entre mars et juin (trois victoires en treize rencontres), les voir enfin gérer un match sans trembler, même contre un promu, fait tout bizarre. Il faut dire aussi que l’US Esch, pour son dépucelage, a fait des cadeaux de Petit Poucet. Un but pris d’entrée de jeu, deux relances pathétiques punies sans pitié et un oubli de marquage sur corner : son niveau de jeu ne méritait pas un score aussi sévère mais ses oublis, si.
Déjà un doublé pour N’Diaye
Il y a des jours où Marc Thomé est sûrement très content de se tromper. Vendredi, il déplorait que ses garçons aient eu «besoin de dix occasions pour marquer un but» tout au long des matches amicaux. Dimanche, au moment où cela commençait vraiment à compter, il a suffi d’un débordement de Stumpf et d’un centre dans la course de Kyereh, qui avait piqué au premier poteau, pour que la Jeunesse débloque déjà son compteur après moins de 120 secondes de jeu (0-1). Un sacré sens des réalités qui tranche avec ce que la Vieille Dame nous avait offert lors des six premiers mois de l’année. Et derrière, Kevin Sommer, le successeur de Marc Oberweis, a fait le reste. En écœurant littéralement Peixoto, auteur de trois missiles dans cette partie, tous cadrés, mais qui a buté systématiquement sur le dernier rempart (13e, 44e, 73e).
Une fois réglée la question du réalisme offensif du promu, ne restait qu’à attendre patiemment de profiter des gros soucis de relance des gars de Pedro Resende, obligé d’aligner son patron, Ferreira, en défense plutôt que dans l’entrejeu. Lopes se troue à l’heure de jeu et Lapierre gicle pour offrir un caviar au deuxième poteau à Adler, qui remise sur Kyereh, plein axe (0-2, 61e).
La fin de match est quand même trop brutale. Notamment parce qu’en 25 minutes, N’Diaye va réussir à prouver que sa non-saison à Dudelange est déjà derrière lui. Le Sénégalais a besoin de quatre occasions pour marquer un doublé, mais c’est déjà un ratio plus charmeur que celui rapporté par Marc Thomé vendredi. L’avant-centre allume une mèche des 16 mètres à la suite d’une perte de balle de Rocha (0-3, 83e) puis claque une tête sur un corner de Soares (0-4, 90e). La Jeunesse n’avait plus gagné avec quatre buts d’écart depuis mai 2016…
Julien Mollereau