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[Basket] Frank Muller : «Le but, c’est d’être prêt pour les quarts»


Le T71 a perdu de 15 points malgré un avantage de 6 points à la mi-temps. (Photo Julien Garroy)

La rencontre entre le Basket Esch et le T71 était la seule digne d’intérêt. Mais la victoire d’Esch fait qu’on connaît pratiquement d’ores et déjà les deux qualifiés directement pour le Final Four. Frank Muller, lui, préfère se concentrer sur les quarts qui se profilent à l’horizon.

Vous meniez de six points à la pause et au retour des vestiaires vous avez complètement explosé. Que s’est-il passé?

Frank Muller : Le troisième quart était totalement en faveur d’Esch. Nous, on rate quelques tirs faciles, pendant ce temps, eux ne ratent rien et nous infligent un 15-0 ou quelque chose dans le genre. Du coup, on est un peu choqués, chacun essaie de trouver des solutions sur le plan individuel et ça ne fonctionne pas.

Avec cette défaite, vous ne pouvez pratiquement plus espérer terminer à l’une des deux premières places qualificatives directement pour le Final Four. Que pensez-vous de cette phase intermédiaire où il n’y a désormais plus guère d’intérêt?

Effectivement, à mes yeux, ce n’est pas la période la plus importante du championnat. Maintenant, pour nous, ce n’est pas une mauvaise chose en soi car elle va nous donner des matches pour trouver notre rythme et intégrer notre nouvel Américain qui vient d’arriver. De toute façon, je ne suis pas du genre à me focaliser sur le classement. C’est peut-être un peu cliché, mais je me concentre sur chaque match l’un après l’autre. On sait qu’on va devoir passer par les quarts de finale et c’est à ce moment qu’on devra être au top. Pour nous, le championnat se jouera d’ici cinq ou six semaines.

Vous êtes troisième, peut-être serez-vous quatrième, est-ce que ça a une importance?

Ça a seulement une importance si on passe en finale et qu’on y retrouve, par exemple, Etzella. Dans ces conditions, l’équipe qui terminerait troisième aurait l’avantage de jouer un éventuel match décisif à la maison. Donc, on va forcément essayer de terminer à la troisième place, maintenant que pour la deuxième c’est très compromis. Mais, comme je l’ai déjà dit, on ne regarde pas plus le classement que cela.

Est-il facile de se motiver pour une telle phase et pour ce premier match?

On a abordé ce match en se disant que si on voulait encore avoir une chance de terminer à la deuxième place, il fallait absolument gagner ce match contre Esch. Et peu importe, un match entre Esch et T71, c’est toujours un derby qu’on veut gagner. On a d’ailleurs certainement réalisé notre meilleure première mi-temps de la saison, donc on ne peut pas dire qu’on n’était pas motivés. Après, concernant cette phase, comme je l’ai déjà dit, on ne s’y intéresse pas plus que cela. On va surtout regarder l’évolution de l’équipe, à trouver notre rythme et à intégrer TJ.

Vous évoquez cette première mi-temps, terminée avec +6 à votre avantage. Vous en êtes vraiment satisfait?

Absolument. Dans l’exécution, la manière de jouer sur le plan collectif. On a beaucoup fait circuler la balle. On a fait ce que le coach attendait de notre part. Tous les joueurs présents ont apporté quelque chose, que ce soit des points, des passes, des rebonds, chaque entrant a apporté son écot. Chacun a joué son rôle.

À mes yeux, ce n’est pas la période la plus importante du championnat

Comment expliquer, dans ces conditions, ce délitement après la pause?

Non seulement on rate nos tirs, mais c’est surtout notre réaction qui n’est pas bonne. Pas la bonne énergie en défense, pas de collectif en attaque. La réaction n’allait pas.

Ce troisième quart raté est-il de nature à vous inquiéter pour la suite de la saison?

Pas trop. On sait qu’on a raté ce quart et qu’on doit travailler là dessus pour améliorer les choses. Mais je ne suis pas plus inquiet que cela. C’est dans quelques semaines que ça comptera, ça nous laisse le temps de travailler.

Et donc, d’intégrer TJ Laster, qui est arrivé en remplacement de Ryan Anderson, lequel était venu pour prendre la place de Nick McGlynn?

Nick est un jeune joueur. Un bon joueur qui se sentira peut-être plus à l’aise dans une équipe où il aura un rôle à effectuer et pas tout comme il doit le faire au Luxembourg. Le coach et le comité lui ont laissé plusieurs chances, mais après la défaite en Coupe contre la Résidence et la raclée encaissée face à Etzella, il a été décidé de le changer. Ryan est arrivé. Ce n’est pas toujours évident d’intégrer un joueur en cours de saison mais avec lui, tout s’est très bien passé. Un mec très fort sous les panneaux, en plus super sympa et intelligent. Mais il a eu une offre très bonne venue de l’étranger et c’est un business. Il nous a fait un message sur notre groupe WhatsApp pour nous dire qu’il s’en allait. On ne lui en veut pas, c’est son job, il va toucher plus d’argent et évoluer à un autre niveau.

Et donc, vous vous retrouvez avec TJ Laster. Que pouvez-vous nous dire sur lui?

C’est un autre joueur que Ryan. Il est plus polyvalent et sait vraiment tout faire : marquer à trois points, pénétrer, jouer dos au panier. Samedi, il s’agissait de son premier match et ce n’est jamais facile pour un Américain habitué à être entouré de joueurs professionnels de se retrouver dans le contexte luxembourgeois où il doit tout faire, en défense comme en attaque et jouer 40 minutes. Il lui faut du temps pour s’acclimater et face à Esch, il n’a pas eu beaucoup de réussite sur ses tirs, je pense qu’il y en a une bonne demi-douzaine qui est ressortie du cercle. Il faut lui donner du temps.

Vous en avez, avec ces quatre matches à venir?

C’est effectivement l’avantage de cette phase. Quatre matches, ce n’est pas énorme, mais ça peut nous permettre de retrouver notre rythme sur le plan collectif. Après, si pour y parvenir, on doit perdre encore un ou deux matches, ce ne sera pas dramatique. Le but, c’est d’être prêt pour les quarts!

Quand je monte sur le terrain, c’est à chaque fois avec l’idée que je peux gagner

Le T71 a connu une saison très compliquée. Dans ces conditions, s’arrêter dès les quarts de finale, est-ce que ça resterait malgré tout un bon résultat?

Non, je ne vois pas les choses ainsi. C’est vrai que jusqu’à présent, la saison a été compliquée mais moi, je veux la finale. Et une fois en finale, je veux la gagner. Actuellement, il y a des équipes qui sont dans un meilleur momentum que nous, mais on a montré qu’on était capables de battre tout le monde, cette saison. On a battu Esch, les Pikes, il n’y a qu’Etzella qu’on n’a pas encore réussi à battre, mais eux aussi ont changé de visage par rapport à la dernière fois. Quand je monte sur le terrain, c’est à chaque fois avec l’idée que je peux gagner. L’an passé, personne ne pensait qu’on atteindrait la finale et pourtant, on l’a fait. Je suis confiant dans le fait qu’on peut le refaire.

Pour revenir à ces quarts de finale, avez-vous une préférence au niveau de votre adversaire? Une équipe qui vous conviendrait mieux qu’une autre?

C’est vrai que ce n’est jamais évident d’aller à Heffingen, mais honnêtement, peu importe l’adversaire. Là encore c’est un cliché mais si vous voulez aller en finale, vous devez être capables de battre tout le monde.

On l’aura compris, vous n’êtes pas non plus un grand fan de la formule de championnat. Vendredi, les coaches des équipes qualifiées en play-offs prônaient la plupart pour une élite à 12. Qu’en pensez-vous?

C’est une idée assez intéressante. On n’aurait pas besoin d’avoir cette phase actuelle et tous les matches seraient bien plus importants. Personnellement, je serais plutôt pour.

Chris Wulff évoquait aussi l’idée d’avoir obligatoirement trois Luxembourgeois sélectionnables sur le parquet.

Et pourquoi pas quatre? Dans ce cas, on aurait un deuxième Américain sur le banc. En tout cas, il faut toujours se demander quelle est la meilleure solution pour permettre aux jeunes joueurs luxembourgeois de se développer. Quand on voit actuellement que certains joueurs de l’équipe nationale ne disputent pas plus de 15 minutes par rencontre, on comprend qu’il y a un problème. La situation est compliquée.

Entretien avec notre journaliste Romain Haas