Yves Defraigne mesure l’immensité de la tâche qui attend son équipe.
Peut-on dire que, pour vous, la saison est déjà réussie ?
Yves Defraigne : Oui bien sûr. Au niveau des pronostics, on n’était même pas dans le top 3 au début de la saison. On a bien fait mentir les connaisseurs!
Et vous n’avez pas été épargnés par les pépins. Notamment en play-offs ?
Dans le quart de finale (NDLR : contre Contern), on doit jouer sept minutes sans Brandon (Randolph) et on se qualifie. Ensuite, contre l’Amicale, on gagne le deuxième match plus facilement avec Jarvis en face que le troisième sans lui. Avec (Scott) Morton et (Alex) Laurent, ils ont du potentiel pour faire des dégâts.
Comment va Brandon ?
Pour le moment, il ne peut pas s’entraîner. C’est une déchirure à l’ischio, maintenant on est dans la troisième semaine. On espère le récupérer mais sûrement pas pour le premier ou même le deuxième match. C’est le staff médical qui décidera.
Jouez-vous différemment avec lui et avec Temple Gibbs ?
Avant, Eddie (Colbert) jouait plus sur le poste 4 et beaucoup sans ballon. Maintenant, je ne dirais pas qu’il est meneur mais il porte beaucoup plus le ballon. Après, le style de jeu ne change pas. Concernant Gibbs, il n’est malheureusement pas en top shape. C’est compréhensible, il n’a pas joué depuis un an. Il s’est entraîné, a participé à des camps, s’est préparé individuellement mais ça n’a rien à voir avec les situations de match. Mais de temps en temps, je vois des signes encourageants qui montrent qu’il monte en puissance.
Ce serait con de dire que nous sommes favoris
Etzella est le favori de cette série ?
Bien sûr. Il faut être réaliste. On les a joués trois fois. On a perdu trois fois. Ce serait con de ma part de dire que nous sommes favoris. Maintenant, on devra jouer notre meilleur basket pour essayer de faire quelque chose.
D’autant plus que ces trois défaites sont à chaque fois de peu ?
Je dirais même qu’on a perdu deux matches presque de notre faute. Je me souviens d’un match à la maison qu’on domine vraiment. Et en l’espace d’une minute trente, on encaisse un 12-0 sur trois conneries. Face à une équipe comme Etzella, qui est très rusée, tu ne peux pas te permettre de ne pas jouer juste.
Que devez-vous faire pour avoir une chance ?
Déjà se tenir au plan de jeu. Trop souvent au Luxembourg, beaucoup d’équipes font de très bonnes choses mais oublient rapidement le gameplan. Donc, déjà, il faut de la constance. On doit avoir une équipe très soudée. Jouer collectivement en attaque comme en défense. On doit voir ce qu’on peut faire pour limiter l’équipe d’Etzella. Ça ne veut pas seulement dire les trois joueurs principaux. Mais tous les autres. Chaque match, ils ont cinq joueurs qui peuvent scorer au moins dix points et ça, il faut le respecter.
L’avantage du terrain, c’est vraiment quelque chose d’important ?
Sur une série au meilleur des cinq matches, je dirais oui. Maintenant, j’espère qu’on aura une finale excitante. Quand tu es joueur, tu joues pour ces matches. Ça change de certaines rencontres de saison régulière qui peuvent être un peu « boring« . D’ailleurs, je trouve la formule super bien. Et pour moi, il faudrait même faire un best of 5 dès les demi-finales.
Quelles seront les clefs de la série ?
Certainement l’approche et la constance dans tout ce qu’on fait. Contre eux, à chaque fois on a très bien joué par moments. Mais à d’autres, on avait l’impression de jouer le maintien. Face à Etzella, une équipe qui a trop d’outils et de qualité, on ne peut pas se le permettre. Ils te punissent si tu ne joues pas bien. Et si tu te retrouves mené de 10-12 pts, c’est très dur de revenir contre eux.