(APRÈS LA VICTOIRE CONTRE L’AMICALE) Le Sparta a créé la sensation en faisant chuter l’Amicale. Avant les retrouvailles pour la belle à Steinsel samedi, Yannick Verbeelen revient sur les circonstances de cet exploit.
Comment expliquez-vous cette victoire?
Yannick Verbeelen : Le truc c’est que, même si on avait perdu largement le premier match et qu’ils avaient contrôlé toute la rencontre, on avait le sentiment de ne pas être si loin. Il fallait juste changer quelques trucs. Et mercredi, on n’avait rien à perdre.
Sur le papier, c’était eux les favoris, si on perdait, tout le monde dirait que ce serait normal. Donc, aucune pression, il fallait se concentrer sur nous. Tout donner et arrivera ce qui arrivera. On était confiants sur le fait qu’on serait dans le match. Et qu’on aurait une chance.
C’est ce qui s’est passé puisque vous menez même de 16 pts à l’entame du dernier quart. À ce moment, vous vous dites que vous avez fait le plus dur?
Non. Au contraire. Je pense qu’on a commencé à sentir un peu de nervosité. À réaliser qu’on pouvait l’emporter. On a eu la peur de gagner. Et en l’espace de quelques minutes, ils reviennent à -10. Là, tu te dis qu’il faut faire gaffe, que s’ils remettent un panier, ils peuvent complètement revenir dans la partie. Et c’est ce qu’ils ont fait.
Alors que pendant tout le match, on avait été les plus rapides, on jouait à notre rythme en attaque, lors du quatrième c’était tout le contraire. Ils montaient la balle, une ou deux passes et hop trois points!
Ils reviennent à deux points grâce à une séquence de 8 pts d’Alex Laurent. À ce moment-là, qu’est-ce que vous vous dites?
On se dit qu’on a déjà perdu des matches, notamment contre Mamer en début de saison, où on était devant de 15 pts et au final, on perd. On avait dit qu’on voulait apprendre de ce genre de rencontres. Au niveau du langage corporel, on sentait la nervosité. Alors à chaque arrêt de jeu, on s’est tous rassemblés pour s’encourager.
Se dire qu’on était encore devant, qu’il fallait continuer à y croire. Et on a réussi à rester devant jusqu’au bout.
Avec, sur le plan personnel, un énorme match (31 pts). C’est votre meilleure prestation de la saison?
J’ai eu quelques bons matches. Mais on va dire qu’au vu des conditions et de l’importance de cette rencontre en battant la meilleure équipe du pays, c’est certainement mon meilleur. Après le premier match, je me suis trouvé trop passif. Je voulais être plus agressif. Davantage dicter mon jeu. Et une fois que tu mets les premiers tirs, ça te met en confiance pour la suite.
Vous marquez à vous seul autant que vos deux Américains réunis. Est-ce un problème?
Non. Pour moi, c’est une de nos forces. On sait qu’on a des Luxembourgeois capables de marquer au même niveau que les pros. Et c’est positif d’avoir des Américains qui acceptent cette situation. Qui te passent la balle plutôt que de forcer leur tir pour améliorer leurs stats.
Tous les sacrifices que tu fais pendant la saison, c’est pour jouer des matches comme cela
Ça remonte à la fameuse saison covid où vous jouiez sans pro?
Oui. Avant dans les phases importantes, il fallait donner la balle aux pros. Mais lors de cette saison, quand il y a eu des matches serrés et il y en a eu beaucoup, c’était à nous de prendre nos décisions. Elles n’étaient pas forcément toujours les bonnes, mais c’est comme cela que tu apprends.
Ça te permet, par la suite, de ne pas avoir peur. De ne pas stresser. Et cette politique du club, ça donne confiance aux jeunes. Ça montre qu’il est derrière nous, qu’il compte sur nous. Et ça pousse les Luxembourgeois à donner toujours plus. Et à prendre leurs responsabilités.
Au final, quelle est la clef pour battre l’Amicale?
D’abord, il faut y croire! Si tu entres dans un tel match sans y croire, c’est perdu d’avance. Ensuite, je pense qu’une fois sur le parquet, on avait la bonne intensité dès le début. On a su rester plus cool que lors du premier match. On ne s’est pas laissé frustrer par les autres joueurs, les arbitres. On se concentrait sur nous et sur l’équipe.
Et si un joueur commençait à se sentir un peu frustré, tout le monde allait le voir pour le ramener dans le match. Cette victoire, c’est un effort collectif. Il n’y a pas que moi, Victor (Stein) ou Max (Logelin). Isak (Semedo) a fait une entrée remarquable, même chose pour Colin (Braun) alors qu’il revient tout juste d’une opération.
Notre force, c’est d’avoir des joueurs qu’on ne remarque pas forcément. Qui ne jouent pas forcément beaucoup de minutes mais qui apportent quelque chose quand ils entrent. Le niveau de l’équipe ne baisse pas. Et on retrouve un nouvel élan en termes d’intensité.
Maintenant, vous avez juste gagné le droit de rejouer contre l’Amicale. Comment voyez-vous cette belle?
On doit avoir le même état d’esprit que mercredi. On y croit. Comme je l’ai dit, ça ne sert à rien de jouer sinon. Ce qui est clair, c’est que la pression est sur eux. Tous les sacrifices que tu fais pendant toute la saison, c’est pour jouer des matches comme cela.
Donc on doit profiter, tout donner. On veut terminer sur une bonne note. Si jamais ça se termine samedi, il faudra construire en vue de la saison prochaine. Mais si on peut terminer plus tard, ce serait encore mieux. Tout est possible !