Samedi soir, Etzella est allé s’imposer sur le parquet de son voisin de Larochette (82-86). Et l’un des principaux bourreaux de l’Arantia a, sans conteste, été Yann Wolff. L’international luxembourgeois a en effet réalisé un véritable chantier, avec un énorme double-double (16 pts, 22 rebonds).
Des stats qui deviennent presque normales pour le colosse ettelbruckois, qui tourne en double-double en moyenne depuis le début de la saison : «À l’heure actuelle, je ne peux pas imaginer Etzella sans lui», confie son coach Kreso Basic. Le technicien croate est très heureux de l’évolution d’un joueur sur lequel il compte énormément, au point d’avoir choisi ses joueurs pros en tenant compte de la position de Yann Wolff : «Yann nous apporte énormément de stabilité en défense. C’est un vrai guerrier. Il apporte son énergie tout en restant calme. Et il est partout sur le parquet. Je ne connais pas une équipe qui ne serait pas heureuse de l’avoir avec lui.»
S’il a un niveau très élevé, son entraîneur sait que son joueur peut encore progresser : «Il peut faire encore beaucoup mieux dans tout un tas de domaine. S’il continue de progresser de 10-15 % chaque année, d’ici deux ans, ce sera un tout autre joueur!» En attendant, c’est déjà un sacré joueur comme le confirme l’une de ses victimes du soir, DJ Wilson, le capitaine de l’Arantia qui a joué avec Yann Wolff à Etzella : «Il fait des choses qu’il sait très bien faire depuis des années, à savoir prendre des rebonds, offensifs et défensifs et marquer des tirs ouverts. C’est un joueur très intelligent qui sait quand il doit shooter et quand il doit faire la passe», souligne son coéquipier en sélection.
Fritz Gutenkauf, le capitaine ettelbruckois, n’est pas surpris du niveau de son coéquipier : «Je vois chaque jour à quel point il s’investit. Je pense que le travail physique qu’il a effectué porte ses fruits. Yann, c’est une machine dans la raquette et je trouve que Kreso lui a donné un rôle qui lui convient bien.» Basic est d’accord sur l’aspect «machine dans la raquette» : «C’est simple, il n’y a pas un seul rebond qui n’est pas jouable pour lui. Même si ce n’est pas le mec le plus athlétique de la terre, il se bat pour aller chercher ses rebonds.»
Les rebonds ? Une question de volonté : «Depuis que j’ai commencé le basket, c’est ma force. Pour moi, c’est quelque chose de normal. J’essaie tout le temps d’aller au rebond offensif car cela peut t’apporter des points faciles. Si tu vas au rebond, tu vas en récupérer 20 à 30 %. C’est comme la défense, c’est une question de volonté», explique Yann Wolff.
Une vraie marge de progression dans la finition
Et Kreso Basic de rêver tout haut : «Si Yann avait les mêmes qualités athlétiques que son frère Mathis, il entrerait dans une tout autre dimension. D’ailleurs, si Mathis était resté ça aurait pu faire une sacrée combinaison. Maintenant, j’espère qu’il reviendra un jour.» En effet, si Yann Wolff a quitté l’Amicale pour revenir à Etzella, son jeune frère Mathis, également international, avait quant à lui emprunté un autre chemin en délaissant le Deich pour rejoindre le Sparta où il joue peu. Il faut dire qu’étant toute la semaine à Mayence, il ne peut s’entraîner que le vendredi avec ses coéquipiers.
Ken Diederich, le sélectionneur national, apprécie Yann Wolff, l’homme. Et le joueur : «Il réalise une bonne saison. Il faut dire qu’il n’a pas de concurrence à son poste, c’est bien pour lui. Par contre, s’il se blesse, ça va devenir compliqué pour Etzella. Yann, c’est quelqu’un que je connais très bien et que j’apprécie beaucoup. Il est très physique, il a un don pour aller chercher les rebonds. Un mec super, très intelligent et gentil. Je trouve qu’il a fait le pas qu’il fallait pour être dominant en LBBL. S’il faisait 2,10 m, il pourrait être pro et partir ailleurs. Mais 2 m, c’est suffisant au niveau luxembourgeois.»
Pour le technicien grand-ducal également, il a une vraie marge de progression : «Il a ajouté un shoot plus efficace à trois points. Il peut encore améliorer son finish, mettre ses lay-ups.» Le principal intéressé ne dit pas autrement : «J’ai un vrai souci pour terminer mes actions dans la raquette», reconnaît le joueur de 27 ans. Qui explique sa progression de manière mathématique : «L’an passé, je jouais 30 minutes pour 11 pts et 9 rebonds, ramenés à 37 minutes, ça donne un double double.»
Et l’ingénieur en génie civil d’expliciter : «Je connais mieux l’équipe, mieux les systèmes. Avec Kreso, on joue beaucoup à l’intérieur, il me fait confiance. Et le fait de ne pas avoir de concurrence à mon poste, c’est forcément un plus pour moi.» Il attribue également sa progression au travail physique qu’il effectue désormais : «Quand j’avais 18 ans, je n’allais pas au fitness. Maintenant, j’essaie d’en faire trois fois par semaine», confie celui qui a d’ailleurs, tout le matériel à la maison pour soulever de la fonte.
Les joueurs du Basket Esch sont prévenus : mercredi soir, le danger dans la raquette s’appellera Yann Wolff !