[Basket] Une saison régulière passionnante de bout en bout

L’Amicale seule en tête, Esch, Dudelange et Etzella juste derrière, l’Arantia qui ne s’arrête pas, la remontada du Sparta et une lutte acharnée pour les derniers spots en play-offs : on a été gâtés !

Samedi s’est achevée une saison régulière haute en couleur, indécise et passionnante. Retour sur les faits marquants de cette première partie du championnat.

Si son sacre l’an passé avait été une petite surprise, au vu notamment d’une saison régulière très mal engagée (0-5 après cinq journées), l’Amicale a vécu un exercice 2022/2023 beaucoup plus tranquille. Avec un Bobby Melcher au sommet de son art, un Jonas Theisen qui a pris des galons en l’absence de Tom Konen, blessé, et de Jarvis Williams, qui avait décidé de tenter sa chance ailleurs, et un Alex Reese sur courant alternatif, mais qui, depuis qu’il va mieux sur le plan personnel, n’en finit plus de montrer son talent sur les parquets de LBBL, Steinsel est armé pour aller très loin.

Et même si le retour de Jarvis Williams – qui n’avait pas trouvé d’autre point de chute – a forcément un peu désorganisé l’équipe, elle aborde les play-offs avec le plein de confiance. Et seulement quatre défaites au compteur. Seul gros bémol, son élimination de la Coupe dès le premier tour face au T71. Mais sinon, le champion est bien présent. Et décidé à aller très loin : «Être champion, c’est dur. Mais le rester est encore plus compliqué», souligne Étienne Louvrier. L’Amicale ira-t-elle au bout? On le saura dans les prochaines semaines.

Avant le début de la saison, le Basket Esch, le T71 ou encore Etzella faisaient partie des favoris du championnat. Vingt-deux journées plus tard, les cadors annoncés sont bien au rendez-vous et occupent respectivement les deuxième, troisième et quatrième positions, s’assurant de l’avantage du parquet au moins pour le premier tour de play-offs qui s’annoncent passionnants.

Esch a fait parler l’expérience et s’est appuyé sur la meilleure défense du pays pour mener à bien sa barque. Dudelange, dirigé par Yves Defraigne, coach très expérimenté, a profité d’avoir conservé ses deux Américains, Jimmie Taylor et Moses Greenwood, et de leurs automatismes avec Joe Kalmes et un Kevin Moura à son top pour réussir une belle saison régulière. Quant à Etzella, Sticky Gutenkauf a guidé ses coéquipiers vers les sommets, lui qui est depuis déjà plusieurs saisons l’un des meilleurs arrières du championnat.

Cette saison régulière a été riche en rebondissements en tout genre. Et quand, à l’issue de la 14^e journée, on retrouvait la Résidence en quatrième position avec un bilan de 10-4 et le Sparta en danger avec une 10^e place et 4-10 au compteur, jamais on n’aurait imaginé que le second passerait devant le premier huit journées plus tard. Et pourtant! Bertrange a réussi un retour en 2023 presque parfait (sept victoires en huit matches), alors que, dans le même temps, Walferdange n’a plus connu le goût de la victoire depuis… le 10 décembre.

Par conséquent, c’est bien le Sparta, qui a pourtant perdu Mike Feipel jusqu’à la fin de la saison, qui a coiffé la Résidence au poteau pour s’offrir la sixième place à l’issue de la saison régulière. Pour les joueurs d’Alex Kreps, heureusement que le boulot avait été fait avant et que la place en play-offs était d’ores et déjà assurée. Eux qui ont perdu Dean Gindt pour toute la saison, qui ont joué plusieurs matches sans Xavier François et qui ont dû composer depuis la reprise sans leur maître à jouer Malcolm Kreps, parti à l’armée, espèrent profiter des deux semaines qui viennent pour se remettre la tête à l’endroit. Et se préparer à un premier tour très compliqué face à la machine eschoise.

Comme c’est désormais le cas comme partout ailleurs, la saison régulière permet d’établir la liste des participants aux play-offs, réservés aux huit meilleures équipes après ces 22 journées. Rapidement, on a vu un petit groupe se détacher et assurer son billet pour la suite de la compétition. Et dès le début 2023, l’Arantia s’est rappelée aux bons souvenirs de tout le monde : «Maintenant qu’on est au complet, je suis curieux de voir ce qu’on peut faire contre le top 5», confiait Christophe Ney après un succès contre Etzella pour commencer l’année. Et depuis? Larochette a remporté neuf de ses dix derniers matches et est remonté jusqu’à la cinquième place, lui promettant des retrouvailles très chaudes pour une série dans le Nord face au voisin ettelbruckois. Avec les six premières places occupées, il en restait donc deux… Pour quatre prétendants.

Dès la reprise en janvier, il est devenu évident que c’était la lutte pour les dernières places de play-offs qui allait animer cette dernière ligne droite du championnat. Avec pour protagonistes quatre formations qui se tenaient en deux points à l’issue de la 15^e journée : Contern (22 pts), les Musel Pikes (21), Gréngewald et le Sparta (20). Semaine après semaine, l’ordre a évolué. Bertrange, qui avait l’avantage d’affronter ses trois rivaux directs, a commencé sa quête par un succès contre Heffingen, puis deux coups de tonnerre avec un succès après prolongations au Deich face à Etzella suivi d’une victoire en terre steinseloise, sur le parquet du champion. Et a rapidement mis fin au suspense pour terminer même à une inattendue sixième place. Et il aura fallu patienter jusqu’à l’avant-dernière journée pour que Contern valide également la huitième place pour compléter le casting des play-offs.

En plus du nombre d’Américains qui a explosé, puisque pratiquement chaque équipe a désormais au moins trois pros dans son effectif, voire davantage, et que bon nombre de formations ont fait appel à bien plus de joueurs depuis le début de la saison, ça a également bougé sur les bancs. Logiquement, c’est du côté des mauvais élèves qu’il y a eu le plus de mouvement.

Heffingen avait commencé la saison avec Tom Kries, qui a jeté l’éponge au bout de six matches. Nelly Stephens a assuré l’intérim, avant que Predrag Lukic arrive… et reparte à son tour après six matches. Le duo composé de Nelly Stephens et Max Schmit a pris une nouvelle fois l’intérim, jusqu’à la désignation de l’Italo-Argentin Juan Manuel Nardini fin décembre, toujours en place aujourd’hui. Du côté de Soleuvre, Carlo Ferrante a tenu jusqu’à début décembre avant d’être remplacé par le duo Roby Horsmans/William Barber, qui a assuré l’intérim. Début janvier, c’est le tandem Filipe Abreu/Alain Schaeffer qui a été désigné pour s’occuper à la fois des messieurs et des dames. Et depuis, ça va quand même mieux à Soleuvre, qui peut espérer se sauver. Le dernier changement de coach est intervenu fin novembre, quand Chris Wulff a décidé de se retirer du Sparta. Christophe Flammang, qu’il connaît très bien, a pris le relais. Avec le succès que l’on sait.

Qui sera champion ? Bien malin celui qui pourrait l’annoncer tant les équipes semblent se tenir de près. Et tout le monde se souvient que l’an passé, la finale avait opposé le 7^e (Amicale) au 8^e (Dudelange). Comme quoi, le fait de réaliser une belle saison régulière ne veut pas forcément dire grand-chose. Tous les acteurs en sont conscients et seront prêts à se battre jusqu’au bout pour avancer.

Qui descendra ? S’il faudrait un vrai miracle à Heffingen pour espérer avoir une chance de se maintenir, la lutte s’annonce acharnée entre Gréngewald, les Pikes et Soleuvre, qui se tiennent en un point. On rappelle les enjeux : seule la première équipe se sauve directement. Celle qui termine deuxième devra affronter en barrage le troisième de N2 au meilleur des trois manches et les deux derniers seront relégués. On va encore avoir droit à un sacré suspense d’ici à la fin de la saison!