Le Racing fait décidément beaucoup parler. Après avoir annoncé le retour de Max Hilger, l’arrivée de Bobby Melcher et du coach Torbjörn Gehrke, le voilà qui indique qu’il jouera avec un seul pro…
Pendant cette période compliquée, le sport n’occupe pas forcément le devant de la scène. Et les sports collectifs encore moins. Mais alors que la saison de basket est d’ores et déjà terminée et qu’on connaîtra son issue ainsi que le devenir de la suivante lors de la prochaine assemblée générale extraordinaire du 16 mai prochain, certaines formations sont très actives. Et ont envie de faire bouger les lignes.
Le Racing est incontestablement l’équipe qui est la plus présente dans l’actualité depuis le début de la période de confinement. En l’espace de quelques semaines, le club de la capitale a annoncé le retour de Max Hilger, parti depuis deux ans, a signé l’énorme coup en attirant dans ses filets rien moins que Bobby Melcher. Côté pro, Scott Morton a été remercié et côté coach, le Suédois Torbjörn Gehrke va découvrir le championnat luxembourgeois.
À l’origine de tous ces mouvements, un jeune président de 34 ans aux idées bien affirmées : Georges Berna. Le dirigeant a une nouvelle fois secoué le petit monde de la balle orange grand-ducale, en annonçant son intention de ne jouer qu’avec un seul pro la saison prochaine : «Si on regarde bien la situation, c’est une question de budget. Le premier Américain est qualitatif et souvent, le deuxième est un pari. C’est pour cela qu’on se retrouve à en changer plusieurs fois à chaque saison. Chez nous, on a des Luxembourgeois qui bossent, qui s’entraînent cinq fois par semaine et qui méritent d’être sur le devant de la scène. C’est pour cela aussi que nous avons décidé de faire cette expérimentation la saison prochaine.»
Melcher soutient la décision
C’est notamment pour cette raison qu’on a indiqué la porte de sortie à Scott Morton, véritable institution au club : «Ce n’était pas une décision évidente à prendre. Mais cela fait neuf ans qu’il était là et à un moment, il fallait changer.»
Ce désir de permettre aux joueurs «locaux» et pas forcément uniquement luxembourgeois d’avoir du temps de jeu a été l’un des arguments majeurs pour réaliser l’énorme coup de ce mercato, à savoir Bobby Melcher : «Cela fait un an que nous sommes en contact avec lui. Le Racing, c’est une bande de potes et certains joueurs sont très liés à Bobby. On trouvait dommage qu’il ait décidé d’arrêter, en donnant le sentiment qu’il n’avait plus envie. On parle quand même d’un des meilleurs si ce n’est le meilleur joueur luxembourgeois. On lui a donc proposé de nous rejoindre. Et le fait qu’on soit prêt à jouer avec un seul pro, idée que Bobby soutient également, a facilité les choses.»
Joueur exceptionnel, Bobby Melcher peut tout à fait défendre sur n’importe quel joueur américain. Le Racing regorge d’éléments de qualité et nul doute que quatre spots ne seront pas de trop pour que chacun puisse s’exprimer.
Tous pourront le faire – si la saison a lieu bien sûr – sous la houlette d’un nouveau technicien… qui connaît bien Bobby Melcher : «Il était en contact avec lui pour le faire venir dans son club il y a quelques années.»
Un à la fois… sur le parquet
Son recrutement a d’ailleurs été un processus de longue haleine : «Je tiens à remercier Nicolas Hentgen (NDLR : désormais manager de l’équipe) pour son travail. Il a envoyé une description du poste à tous les agents, on a reçu beaucoup de candidatures, regardé les forces et faiblesses de chacun et établi une short list de trois personnes. On cherchait quelqu’un qui vient sans a priori sur le championnat, un entraîneur avec qui chacun pourra se développer, qui accepte de faire jouer tout le monde et qui partage nos valeurs. Et Thorbjörn était celui qui cochait toutes les cases.»
Petite précision toutefois, si on parle bien d’un seul pro. C’est sur le parquet. En effet, tout porte à croire que le Racing fera appel à au moins un autre Américain (ou pas d’ailleurs) qui sera présent à l’entraînement. Et qui pourrait apparaître sur le parquet quand son compatriote n’y est pas.
Mais il n’y aura donc qu’un seul pro à la fois sur le parquet. Une décision prise avant le confinement. Et validée par les joueurs : «Ce choix est aussi motivé par le fait qu’il n’y a pas d’ambition européennes..», rappelle Georges Berna.
Le Racing va désormais prendre le temps de trouver le bon joueur. Qui sera un intérieur, étant donné la pléthore d’arrières et d’ailiers luxembourgeois. Et avec lui – ou eux –, le club de la capitale entend bien poursuivre son ascension dans la hiérarchie. Sans se préoccuper des voisins : «Je serais ravi que d’autres clubs suivent le même chemin, mais nous n’imposons rien à personne.» Bien décidé à vivre, voire à mourir avec ses idées, le Racing en a des milliers. On a hâte de voir ce que ça va donner !
Romain Haas