Le Basket Esch ou Contern, le T71 ou l’Arantia, la place en demi-finale se joue sur un match. Une formule qui ne fait pas l’unanimité.
Cette saison devait ouvrir une nouvelle ère. Avec 12 clubs au sein de l’élite, on allait enfin pouvoir avoir droit à ce qui se fait partout dans le monde, ou presque : des vrais play-offs. À l’issue de la saison régulière, les 8 meilleures équipes devaient s’affronter au meilleur des trois manches pour atteindre les demi-finales puis la finale. Mais ça, c’était avant…
Après la suspension de la saison pour plusieurs mois, il a fallu revoir ses plans. La FLBB a donc décidé qu’il n’y aurait ni montée ni relégation. Et qu’au lieu de play-offs, on aurait droit à une nouvelle formule : les play-ins. En clair, les équipes classées 3 à 6 s’affrontent en match unique pour avoir le droit de se retrouver en demi-finale les deux premiers de la saison régulière, en l’occurrence, Etzella et la Résidence.
Ben Kovac résume très bien la situation : «C’est super pour les spectateurs et pour les équipes supposées moins fortes. Mais ça l’est beaucoup moins pour les “favoris”.» Et d’expliciter : «Sur une série, on est à peu près sûr que le meilleur va l’emporter. Mais sur un match, tout est possible. Tu peux être dans un mauvais jour et ton adversaire dans un super où il rentre des paniers incroyables et tu es dehors.»
Dans les rangs des «favoris», on retrouve forcément le T71, qui a lutté jusqu’au bout pour tenter d’arracher l’une des deux premières places. Et Ken Diederich trouve que l’initiative est bonne : «C’est une bonne idée, je pense. Un match intéressant pour tout le monde.» Ce mercredi soir, Dudelange affrontera un adversaire face à qui il a joué pas plus tard qu’il y a moins d’une semaine, à savoir l’Arantia. Une formation de Larochette qui n’aura rien à perdre. D’autant plus qu’elle sera privée d’une de ses armes fatales, à savoir Duane Johnson, qui s’est gravement blessé à la cheville, dimanche, lors du dernier match en retard de la saison régulière, sur le parquet du Racing. Christophe Ney, l’entraîneur du club nordiste, reconnaît que le play-in «avantage un peu le moins fort car une victoire suffit pour avancer. C’est moins sympa pour le favori, en revanche.»
Un do or die, c’est toujours excitant
Évidemment, c’est la situation sanitaire qui a conduit à cette décision. Et chacun admet qu’il s’agit là de la moins mauvaise solution : «Si on était parti sur des séries, imaginez ce qui arriverait en cas de Covid. Ça ne s’arrêterait jamais», analyse encore le coach de l’Arantia.
Son homologue conternois, Gavin Love, qui devra se rendre sur le parquet eschois, aurait préféré une série «mais c’est la meilleure solution». Et il ne part pas battu, loin de là : «Les gars se sont améliorés tout au long de la saison. Esch sera favori et aura l’avantage du parquet. Mais ce sera une bonne expérience pour nos joueurs. C’est un match et on va tout donner.» Son joueur Mihailo Andjelkovic se réjouit de participer à un tel match : «La FLBB a essayé de trouver la meilleure solution et je pense qu’ils ont fait du bon job. Ces play-ins, ce sont deux petites finales.»
Finalement, celui qui est le moins enthousiaste pour ce play-in est incontestablement Joe Biever. Le capitaine eschois n’apprécie pas ce format. Et cela ne date pas d’hier : «Même quand on était à l’une des deux premières places, j’ai toujours dit que je n’aimais pas l’idée. C’est vrai qu’on joue pour des matches comme cela, mais on doit faire la différence entre la Coupe et le championnat.» Et d’ajouter : «Samy (NDLR : Picard, le président de la FLBB) m’avait expliqué son point de vue mais maintenant, le championnat est repoussé de deux semaines. Si bien qu’à mon avis, on aurait quand même pu jouer des play-offs.» Mais sa réticence ne lui enlèvera rien de sa motivation, ce soir, face à l’Arantia. Même s’il avoue être «un peu nerveux».
L’excitation est également présente chez son adversaire du jour, DJ Wilson : «C’est toujours excitant un do or die game. Surtout quand tu es underdog, car la pression est sur l’autre équipe.»
Sur le papier, tant le Basket Esch que le T71 partent avec les faveurs du pronostic. Ils ont en effet remporté les deux matches de saison régulière face à leurs adversaires respectifs. Mais comme le rappellent les acteurs de ces rencontres : «Sur un match, tout est possible !»
Romain Haas
Le programme
20h : T71 (3e) – Arantia (6e)
20h : Basket Esch (4e) – Contern (5e)