Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
RETRAITE Thomas Grün, 30 ans, a annoncé qu’il arrêtait sa carrière. L’ancien capitaine de l’équipe nationale et du Basket Esch est revenu sur une décision mûrement réfléchie.
Vous avez décidé d’arrêter le basket. On imagine qu’on ne prend pas une telle décision sur un coup de tête?
Thomas Grün : Non. Une décision comme cela prend du temps. Cela fait des mois que j’y pense. Mais pour moi, mon choix, il y a trois ans, d’arrêter ma carrière pro était plus difficile et plus important que celui d’arrêter le basket. Quand j’ai pris cette décision à l’époque, ça voulait forcément dire que je faisais un pas vers une direction où le basket ne serait plus aussi important dans ma vie. Que j’allais commencer à travailler. Donc oui, la décision a été compliquée, mais en même temps, c’est la suite logique de celle prise il y a trois ans.
Pourquoi avoir décidé d’arrêter?
C’est la suite d’un long processus. Tout a commencé quand le médecin m’a dit que j’avais de l’arthrose à la cheville. Et que c’était à un tel stade que si je continuais trop longtemps, ça m’empêcherait de faire beaucoup de sport à la fin de ma carrière et que ça influerait sur ma vie après le basket. Du coup, j’ai commencé à réfléchir à quel point j’étais prêt à sacrifier ma vie pour le basket. J’ai une petite fille et je veux être capable de courir avec elle, de lui apprendre à faire du vélo. Ce sont des trucs que je ne veux pas manquer. Cela fait longtemps que je sais que je souffrais de ça, déjà quand j’étais à Trèves. Mais ça s’est aggravé.
Quand avez-vous décidé de dire stop?
J’ai pris la décision il y a deux semaines environ. Je l’ai annoncé au club et ça a pris un peu de temps avant de sortir. J’aime bien finir les choses. Et à la fin de la saison, je n’étais pas encore sûr à 100 % même si, tout au long de la saison, j’ai remarqué que mes douleurs au pied n’évoluaient pas. Mais j’ai pris le temps de réfléchir. Je me suis dit qu’il fallait que je prenne une décision. J’ai pesé le pour et le contre et j’ai pris ma décision.
Quel regard portez-vous sur votre carrière?
Je suis content de ce que j’ai fait. Surtout de ma décision, il y a 14 ou 15 ans, de partir. Et d’essayer de faire ce chemin. Le petit garçon de Differdange qui a joué à Soleuvre avant de partir à Urspring… On a été champions d’Allemagne U19, on est partis trois fois aux USA jouer des tournois. Ensuite, j’ai fait deux ans avec les espoirs de Nancy, j’ai même joué un peu chez les pros. Et enfin six ans à Trèves.
J’ai envie d’essayer d’autres sports. Sans engagement
Avant un retour réussi avec le Basket Esch?
Oui. On a gagné le titre la première année, la Coupe cette année. J’aurais bien aimé gagner les deux la même année. On aurait peut-être pu gagner un titre en plus, mais c’est le sport. En tout cas, en revenant, je voulais gagner quelque chose et j’y suis parvenu. Maintenant, comme je le dis, ce ne sont pas tant les titres qui sont importants pour moi, mais plutôt le chemin. Les personnes que j’ai rencontrées. Les expériences que j’ai pu faire.
Maintenant, qu’est-ce que vous allez faire?
Je ne crois pas que je vais encore jouer au basket. Bien sûr, je vais toujours m’y intéresser, ça fait partie de moi. Maintenant, je veux prendre du temps avec ma famille sans devoir trop penser au basket. J’ai envie d’essayer d’autres sports aussi. Sans engagement. Ça fait longtemps que je fais du vélo, j’aime ça. J’aime bien le tennis même si ce n’est pas le meilleur sport pour les chevilles, mais je vais quand même essayer d’en faire plus régulièrement. Après, j’ai un pote qui fait de l’escalade, on s’est donné rendez-vous pour essayer ça. J’en ai qui font du squash, je suis allé jouer une fois avec eux. On verra, peut-être qu’un nouveau truc va me choper un peu. Maintenant, je suis juste quelqu’un qui va travailler 40 h par semaine et qui va passer du temps avec sa famille et ses copains.
