Promu capitaine, Thomas Grün évoque la saison qui s’ouvre avec les Gladiators en 2e Bundesliga. Sa sixième sous les couleurs de Trèves.
On peut dire qu’il y a beaucoup de changements, cette année à Trèves ?
Thomas Grün : Oui. D’habitude, on essaie toujours de garder l’ossature de l’équipe et on ne fait que quelques changements, mais cette saison, il y a beaucoup de joueurs qui sont partis, d’autres qui sont arrivés. Il faut dire qu’on sort d’une très mauvaise saison, de loin la plus mauvaise depuis que je suis arrivé et comme on n’a pas atteint notre but, les play-offs, il fallait changer quelque chose. C’est ce qui a été fait.
L’autre changement, c’est le fait que vous êtes désormais le capitaine de l’équipe. Qu’est-ce que cela implique ?
Déjà c’est une belle preuve de confiance de la part du club. En même temps, vu que je suis le plus ancien, c’est quelque part également un peu logique. Ça veut dire plus de responsabilités. Prendre la parole après un match qu’il soit bon ou mauvais. Évoquer les questions d’organisation avec le club s’il y en a. Ça veut dire aussi, par exemple, regarder des vidéos, avoir une vision encore plus collective.
Vous avez participé en plein mois d’août à la campagne avec la sélection au Portugal. Avec le recul et les quatre défaites, pensez-vous qu’il fallait y aller ?
Absolument. On a certes bénéficié du forfait de l’Autriche, mais on avait été invités en raison de notre troisième place (NDLR : au tour préliminaire). Depuis quelques années que Ken (Diederich) est à la tête de l’équipe, on joue pour gagner. On a connu beaucoup de succès. Et si on se qualifie pour une compétition, on y va. Bien sûr, il y a eu quatre défaites, dont certaines très lourdes, mais il y a toujours quelque chose à apprendre. C’est peut-être une bonne chose, car ça nous montre qu’il nous reste encore beaucoup de boulot devant nous.
Comment pouvez-vous encore progresser ?
L’idéal, ce serait, bien sûr, d’avoir encore plus de joueurs qui évoluent à un niveau plus élevé. Après, je pense qu’on a encore une équipe très jeune et une bonne marge de progression. Et le simple fait de participer à ces campagnes même sans être pro, ça permet de progresser. De gagner en expérience.
Au niveau du contingent des pros, vous allez être rejoint par Ivan Delgado, qui a choisi l’Islande. Quel est votre regard sur cette décision ?
Ivan était déjà considéré comme pro à Etzella. Mais c’est toujours différent si tu pars de la maison. C’est autre chose, ça demande plus de concentration. Si tu as du temps libre et que tu ne sais pas quoi faire, tu vas aller à la salle pour prendre des shoots. Un peu comme pour les Américains au Luxembourg. Tout cela va l’aider. En plus il a choisi l’Islande, ça veut dire qu’il va faire nuit pendant toute la journée à certaines périodes de l’année, il faudra être prêt. Ça va être un vrai défi pour lui. Mais s’il a la motivation au niveau du basket, je pense qu’il va réussir.
Le but, c’est les play-offs, je pense que c’est possible
Pour vous qui sera le prochain à passer pro? Malcolm Kreps ?
Pour être honnête, je ne connais pas Malcolm. Quand il était avec l’équipe nationale, je n’étais pas présent car malade. En fait, je l’ai seulement vu jouer le week-end dernier à Walferdange. C’est vrai qu’il est super athlétique, il a du talent, tout ce qu’il faut pour faire un bon joueur de basket. S’il veut passer pro, ce serait super. Il faudra voir son évolution.
Vous avez donc rejoint Trèves en cours de préparation, puisque vous étiez au Portugal. L’adaptation n’a pas été trop compliquée ?
Non. J’ai assez vite retrouvé mes marques. Je suis habitué au style de jeu. On a un peu changé notre système offensif, mais en défense, c’est toujours la même chose. Quant à mon rôle, l’an passé j’ai déjà bien progressé au niveau de mon tir. Sinon, j’ai 27 ans, il ne faut plus attendre de nouveaux trucs venant de moi. Le club et le staff savent que je fais mon boulot en défense. Et qu’en attaque, j’essaie d’être agressif. Mon shoot à trois points s’est amélioré, on ne peut plus me laisser seul sur la ligne des trois points. Ça me permet d’attaquer encore davantage le panier.
En attaque, vous dites que vous avez changé votre style. Vous dites cela par rapport à l’arrivée d’Enosch Wolf, qui avait joué la finale du championnat avec les Musel Pikes il y a quelques années ?
Oui. Enosch va beaucoup nous aider. Cette année, on va davantage s’appuyer sur nos postes 4 et 5. Enosch Wolff est grand (NDLR : 2,15 m) et on a un joueur encore plus grand (Radoslav Pekovic/ 2,16 m), cela va changer. On va faire beaucoup d’écrans pour que les grands reçoivent le ballon en bonne position sous le panier. Pour qu’on ait juste à envoyer la balle en l’air.
Vous évoquiez le match contre Walferdange. Comment s’est passée la présaison ?
On a eu beaucoup de problèmes, de joueurs blessés et pour la reprise, on n’aura pas tout le monde à disposition. On a même dû remplacer un joueur qui sera out pour de longues semaines. C’est à chaque fois la même chose, on repart à zéro. On a joué des matches à l’extérieur contre Speyer (Pro B) et Mons, et on les a perdus tous les deux. Mais on n’avait que cinq ou six pros. Nos grands n’étaient pas disponibles, j’ai même dû jouer poste 4. À Walferdange et contre Mulhouse (NDLR : deux victoires) avec une semaine d’entraînement en plus, on a senti qu’on avait des automatismes qui se mettaient en place. C’était bien. Ça nous a donné de la confiance pour le match de samedi.
Samedi, c’est la reprise sur le parquet de Bremerhaven. Qu’est-ce que vous attendez de cette saison ?
Oui, on attaque tout de suite avec du très lourd. Sur le papier, c’est une des équipes les plus fortes. En ce qui nous concerne, on n’a pas réussi à jouer les play-offs l’an passé. On a connu deux quarantaines, on manquait d’alchimie sur le parquet alors que c’est d’habitude un de nos points forts. D’habitude, on gagnait 80 % de nos matches à la maison et la saison dernière, c’était seulement 60 %. Il faut changer ça. Le but, ce sont les play-offs. Je pense que c’est possible.
Avec le retour des spectateurs ?
Oui. Surtout qu’à Trèves, on a une salle très chaude. Rejouer devant les fans, ça va être énorme !
Vous êtes dans quel état d’esprit ?
J’ai hâte que la saison commence. Je suis en pleine forme !