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[Basket] Sparta : tout le monde participe à la fête !


À l’image de Colin Braun, le Sparta a prouvé qu’il avait de multiples atouts dans son effectif. 

APRÈS LA 21e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Quatrième victoire en cinq matches pour Bertrange, pourtant diminué. Mais le collectif a fait la différence.

Il y a un peu plus d’un mois, le Sparta était sur la corde raide. Avant le déplacement sur le parquet de Mamer, les Bertrangeois étaient, en effet, sous la menace, en cas de défaite, de se rapprocher d’une place en play-downs. Mais ça, c’était avant.

Depuis, les joueurs de Karl Abou Khalil ont battu leur adversaire direct. Et ensuite, ils ont enchaîné quatre victoires en cinq matches. Alors qu’on leur promettait la huitième place, ils ont renversé la table. Et leur succès, vendredi soir face à la Résidence, les a assurés d’éviter la huitième place… et donc Etzella : «Personne ne voulait affronter Etzella et on est très contents d’avoir atteint cet objectif», indique le coach bertrangeois… qui a suivi depuis chez lui la rencontre. «Depuis quelques semaines, je souffre d’une hernie discale. Heureusement, je ne dois pas me faire opérer.» C’est donc avec un œil sur le streaming et avec son téléphone en main qu’il n’a rien raté de la performance de joueurs, coachés pour le coup par Pitt Koster.

On peut parler de performance. En effet, même si la Résidence est dans une panade pas possible et n’a plus gagné un match depuis à peu près le moment où le Sparta a commencé à gagner, en raison de l’affaire qui a mis aux prises son meilleur joueur Leon Ayers, impliqué dans un triste fait divers et qui a désormais quitté le pays, le Sparta n’abordait pas le match dans les meilleures dispositions non plus. On l’a dit, son coach était en télétravail, il fallait composer, comme pratiquement depuis le début de l’année, sans Mike Feipel. Et en dernière minute, c’est Tyler Millin, malade, qui a dû renoncer.

Abou Khalil en télétravail

C’est donc avec seulement un joueur pro et beaucoup de petits, puisque c’est ainsi que Bertrange a décidé de jouer depuis plusieurs semaines, que le Sparta a attaqué son match contre la Résidence, ses trois Américains et ses golgoths dans la raquette. Mais il en fallait plus pour impressionner des Bertrangeois. Qui surfent sur une bonne vague depuis quelques semaines : «À l’époque du match de Mamer, on n’avait pas plus de pression que cela. On était juste conscient qu’il fallait commencer à assurer les matches. Mais que, normalement, ça allait le faire pour les play-offs», indique Yannick Verbeelen, (19 pts, 4 rebonds, 6 passes vendredi). Et c’est ce qu’ils ont fait : «Quand tu commences à gagner un ou deux matches, ça facilite les choses. Alors certes, il manquait un pro. Mais on a déjà très bien joué avec un seul Américain. On avait vécu une belle semaine à l’entraînement, tout le monde mettait dedans. On est entrés dans le match en confiance. Sans pression. Et ça s’est senti tout de suite sur le terrain.»

En l’absence de Tyler Millin, il fallait que les autres prennent leurs responsabilités. Et justement, la force du Sparta, c’est son collectif. Et vendredi, tout le monde s’y est mis : «Je suis très fier de ce que les joueurs ont fait. De leur énergie. Je m’attendais à ce qu’on gagne, car je crois qu’on est à 8/11 à la maison. En plus, Walferdange a eu des problèmes, ils ont de nouveaux joueurs qui n’ont pas encore trouvé la bonne alchimie», souligne le «télé coach» bertrangeois.

On a ainsi notamment vu un certain Colin Braun mettre littéralement le feu au match en plantant panier à trois points sur panier à trois points. Une renaissance pour un joueur qui a raté toute la saison dernière sur blessure : «Quand tu rates toute une saison, ça prend du temps pour retrouver le rythme. Mais depuis quelques semaines, il s’entraîne très bien», constate son coéquipier Yannick Verbeelen.

Même son de cloche pour son entraîneur : «Ce qui lui est arrivé était vraiment dur. Je lui ai parlé en début de saison. Je lui ai dit que je lui faisais confiance. Que je comptais sur lui. Il est très talentueux, très costaud physiquement. Il peut garder sur les cinq positions. Avec lui, tout est une question de mental. Il travaille dur à l’entraînement et quand tu fais cela, tu es récompensé.»

Le principal intéressé était bien sûr très content de ce match : «On savait que la tâche ne serait pas facile avec un seul Américain. Mais d’autres joueurs ont pris leurs responsabilités. Personnellement, j’ai joué mon jeu. J’ai eu des tirs ouverts et je les ai pris. Tout au long de la saison, je n’avais pas un bon pourcentage aux tirs. Mais j’ai toujours cru qu’un jour ça irait mieux. Et j’espère que ça va continuer maintenant.» Et de conclure : «L’opération de l’année dernière m’a un peu freiné. Je savais que cela prendrait un certain temps avant de revenir à un bon niveau. Mais je pense qu’il y a encore de la marge pour progresser. J’espère que ça ne prendra pas trop de temps.»

Un groupe taillé pour le titre dans le futur

Outre Colin Braun, d’autres joueurs se sont mis en évidence. À l’image du jeune Tobias Obel : «Il n’a pas beaucoup joué, mais il a fait un super match. Il n’a fait que de bonnes actions», explique encore Verbeelen. «On voit ses chiffres chez les espoirs. Il joue très bien. Mais son malheur est qu’il a beaucoup d’autres joueurs sur sa position. Vendredi, il a su saisir sa chance. Et j’espère qu’il entrera davantage dans la rotation», constate le coach. 

Alors qu’il ne reste plus qu’une journée de championnat, le Sparta, qui affrontera Heffingen samedi, est désormais assuré de terminer à la septième, voire à la sixième place en cas de défaite de l’Arantia sur le parquet de la Résidence. Contre qui? Même si la tendance est en faveur du T71, l’Amicale ou même le Basket Esch sont également des candidats.

Mais pour Bertrange, peu importe : «On n’a pas fait les calculs.»  L’essentiel est ailleurs : «L’objectif, c’était d’avoir de la stabilité au moment d’arriver en play-offs. D’éviter Etzella au premier tour. Nous, on veut affronter Etzella en finale», sourit Karl Abou Khalil. Qui se dit prêt à continuer en télétravail au besoin : «Si c’est la solution pour gagner le championnat, ça me va!» Une boutade? Oui et non.

Bien sûr, le technicien espère retrouver rapidement le banc. Pourquoi pas, dès samedi. Mais concernant le titre, il croit dur comme fer à la qualité de son effectif : «Mon conseil est de rester tous ensemble. Ces gamins sont très talentueux, ils sont jeunes et ils peuvent aller chercher le titre dans le futur. Avec ou sans moi, mais c’est possible!»

En attendant, il reste une saison à terminer. Et si on peut être certain que personne ne souhaite affronter Etzella au premier tour, on peut être également convaincu que personne n’a vraiment envie de se retrouver face à ce Sparta. Qui n’est clairement pas bon à prendre en ce moment.