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[Basket] Sparta : en quête de stabilité


Max Logelin continue son apprentissage pour devenir un leader. Le jeune international et son équipe veulent finir 2024 sur une bonne note.  (Photo : gerry schmit)

13e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Bertrange, capable de dilapider une belle avance à l’envi, se déplace à Contern avec l’intention de faire un match plein. Et de se rapprocher de la tête du classement.

Si Etzella, toujours invaincu, caracole en tête du championnat, derrière, ça se bouscule au portillon. En effet, il n’y a que deux points d’écart entre le troisième, l’Amicale (8-4, 20 pts) et le huitième, à savoir le Sparta (6-6, 18 pt). Une formation bertrangeoise qui traverse une passe quelque peu difficile puisque, en comptant le quart de finale de Coupe perdu contre Etzella, Victor Stein et ses coéquipiers restent sur un mauvais bilan de 2-5. Avec, notamment, un revers contre le mal classé Heffingen et une victoire à l’arraché face à l’autre promu, Mondorf. Mais également une belle victoire face au dauphin d’Etzella, le Basket Esch.

Bref, on peut dire que le Sparta est capable du meilleur comme du pire. Et cela, y compris dans un seul match, comme le rappelle le coach Karl Abou Khalil : «Un de nos problèmes est clairement l’inconstance. Contre Heffingen, on mène de 12  pts en attaquant le quatrième quart et on ne marque que… deux points. Quand on s’entraîne quatre ou cinq fois par semaine, c’est inacceptable. Face à Mondorf, on est devant d’une dizaine de points à la pause. Ils avaient changé de pros et avaient pris Khalil Small, un arrière à la place d’un grand, donc on avait dû s’adapter. Mais au lieu de revenir avec de l’énergie et de passer à +20 pour tuer le match, on les laisse revenir et on a dû se battre jusqu’au bout du match.» Et d’ajouter encore : «Contre Etzella, un mauvais quart nous coûte le match. Même chose contre l’Amicale. Et mardi, face à la Résidence, on prend un mauvais départ puis l’énergie revient en seconde période. Walferdange a un point d’avance, on a trois possessions pour égaliser ou passer devant, mais on n’y est pas parvenus.»

Et le technicien de pointer le gros problème de son équipe : le manque d’expérience : «Si à l’Amicale, Alex Laurent est absent, il y a encore Bobby Melcher, Jarvis Williams ou Scott Morton. Contre la Résidence, on parvient à limiter Ayers mais c’est Vujakovic qui fait la différence. Nous, on n’a pas, pour le moment, de joueur capable de faire ça. Mais c’est normal. Nous avons de jeunes joueurs qui ont encore besoin de grandir. Bien sûr, Max (Logelin) peut le faire. C’est d’ailleurs lui qui nous sauve contre Mondorf mais il le fait tout seul. Il n’a pas de joueur expérimenté à ses côtés pour l’accompagner.»

Deux êtres vous manquent…

On peut également préciser que ces derniers matches se sont déroulés sans deux joueurs «expérimentés», précieux au sein de l’effectif : Mike Feipel et Yannick Verbeelen. «On est très jeunes. Quand deux joueurs comme cela ne sont pas là, ça affecte forcément notre équipe.» Les deux internationaux ne feront pas leur retour avant 2025. Le premier, qui avait retrouvé les parquets cette saison après près de deux ans d’absence, est malheureusement à nouveau sur la touche. Après seulement six matches disputés, il est de nouveau out. On lui a détecté un problème de cartilage et le club cherche une solution pour lui éviter une opération. Il passera une IRM la semaine prochaine mais ne devrait pas être de retour de sitôt.

Quant à l’autre international, après avoir souffert de l’adducteur avant le regroupement avec la sélection, il s’est fait une vilaine entorse à la cheville lors du fameux match contre Heffingen : «Yannick a manqué sept matches avec nous. C’est beaucoup», regrette le coach bertrangeois. Et lui non plus ne sera pas là pour les deux derniers matches de l’année. Mais il a bon espoir de revenir vite : «Je vais passer une IRM la semaine prochaine pour vérifier qu’il n’y ait pas de gros problème. Mais je suis confiant», confie l’ailier de 26 ans.

C’est donc sans ces deux joueurs précieux – mais avec des jeunes (Tom Germeaux, Max Hagen, Felix Roilgen, Mathieu Verharen, Nicolas Toussaint, Tobias Opel…) qui n’hésitent pas à prendre leurs responsabilités – que le Sparta va jouer ses deux dernières rencontres en 2024. Et avant de terminer à domicile, face aux Musel Pikes, dans un match qu’il faut absolument gagner, Bertrange se déplace samedi sur le parquet du Um Ewent, pour retrouver Contern. Une formation conternoise qui illustre parfaitement la saison du Sparta. En effet, Max Logelin et compagnie menaient de 11 pts à cinq minutes de la fin du match… avant de craquer et de s’incliner d’un petit point.

«Il faut qu’on se réveille un peu»

Alors même si la situation comptable n’est pas idéale, elle est loin d’être dramatique. Comme le rappelle Yannick Verbeelen : «C’est vrai que la défaite qui fait mal, c’est Heffingen. Ça nous a mis une certaine pression qui n’avait pas lieu d’être avant. Jusqu’à cette rencontre, on n’était pas si mal, quatrième ou cinquième. C’est vrai que les derniers matches, on n’a pas joué à notre niveau. Il faut qu’on se réveille un peu. Mais on est très proches des équipes juste devant nous. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter.»

Karl Abou Khalil se montre toutefois positif : «Quand on y pense, on perd d’un point contre Contern, en prolongations face à Heffingen et en fin de match contre la Résidence. Si on gagne ces matches, on pourrait presque être deuxième. Contre Walferdange, on avait l’opportunité de revenir sur eux, on a échoué. Et samedi, c’est une seconde opportunité. Si on bat Contern, on peut les passer au classement. Et enchaîner face aux Musel Pikes pour bien terminer l’année.»

À la croisée des chemins, le Sparta peut totalement se relancer… ou se faire –  un peu – peur puisque, on le rappelle, il a tout de même trois points d’avance sur la neuvième place, synonyme de play-downs.

Foxy passe la main

Romain Hoffmann, le président du Sparta que tout le monde appelle «Foxy», a envoyé une lettre, hier, dans laquelle il indique qu’il s’en ira plus tôt que prévu. Alors qu’il devait initialement passer la main en juin 2025, après avoir annoncé lors de la dernière AG qu’il ne reconduirait pas son mandat de président, le dirigeant, après avoir discuté avec le comité, a choisi de partir dès le 31 décembre : «Cette décision ouvrira la voie et permettra sans doute d’avancer au plus vite et mieux dans le processus d’une nouvelle orientation, voire restructuration au sein du club», écrit-il. Avant d’ajouter : «Place à une nouvelle génération, aux jeunes, de nouvelles idées, de nouveaux visages…»

Romain Hoffmann, affilié au club depuis 55 ans et président de 2001 à 2013 et de 2021 à 2024, a indiqué qu’il resterait membre du CA afin d’assurer une passation de pouvoir apaisée. Et de préciser, non sans humeur : «Mit 66 Jahren fängt das Leben an» (à 66 ans, la vie commence : citation du chanteur Udo Jürgens). Avant de conclure en remerciant toutes celles et ceux qui l’ont soutenu durant toutes ces années au sein du Sparta, qu’il appelle sans difficulté «sa deuxième famille» et de souhaiter le meilleur à son club de toujours.