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[Basket] Soleuvre sur le bon chemin


À l’image de Jérôme Lanners, très précieux contre Contern, Soleuvre traverse une très belle passe actuellement. (Photo : jerry gerard)

Soleuvre va mieux. Avec deux victoires de suite, les joueurs de Filipe Abreu se relancent complètement. La relégation n’est plus aussi évidente qu’il y a quelques semaines. Loin de là!

Lundi 19 décembre, au moment de la trêve, Soleuvre affichait péniblement un bilan de 2-12 après 14 journées. Et semblait se diriger tout droit vers la N2.

Mais ça, c’était avant! Depuis, le promu – 3 victoires sur les 5 derniers matches – présente un tout autre visage. C’est d’ailleurs la seule équipe, avec le Sparta, à avoir remporté ses deux rencontres de ce double week-end. Vendredi contre Gréngewald puis dimanche, sur le parquet de Contern. Si bien que l’équipe est certes toujours 11e mais avec seulement 2 pts de retard sur Gréngewald, le 9e et à égalité avec les Pikes, qui ont un match en retard à jouer demain contre Etzella.

Comment expliquer cette bonne passe? Déjà, il semble que le duo en place depuis la reprise fonctionne bien. Déjà en charge des dames, Alain Schaeffer et Filipe Abreu s’occupent désormais des messieurs. Avec ce dernier comme head-coach. Le jeune entraîneur de 30 ans, qui a fait ses armes très jeune du côté de Dudelange avec Jan Enjebo notamment et qui a dû mettre un terme à sa carrière de joueur très prématurément, revient sur ses premiers pas avec l’équipe : «Avec Alain, on se connaît depuis cinq ans, on a l’habitude de travailler ensemble et on a le même point de vue. L’équipe est la même que celle de l’année dernière. Mais la N1, ce n’est pas la N2. Il faut bosser beaucoup plus. J’ai dû le faire comprendre aux joueurs. Ce n’était pas une situation évidente pour eux, ils avaient eu six coaches différents en un mois. J’avais expliqué que si je reprenais l’équipe, il fallait être patient.»

Et il a pu s’appuyer sur son expérience personnelle : «J’ai dit aux gars qu’on était à peu près dans la même situation qu’à l’époque. On était en play-downs et on avait un match très important contre Esch. On l’a gagné et c’est Esch qui est descendu. J’ai parlé de mon expérience. De la difficulté de venir tous les jours deux heures à l’entraînement et de ne pas gagner beaucoup de matches. Je sais que ce n’est pas facile.»

Une demi-heure, ça change tout

Comme il savait où il mettait les pieds, Filipe Abreu a tout de suite demandé quelque chose à ses joueurs : «Je leur ai dit de venir une demi-heure avant le début de la séance. Certains arrivaient à peine cinq minutes avant, encore en train de penser au boulot, etc., et n’étaient pas prêts pour se concentrer sur le basket. Maintenant, tout le monde arrive plus tôt, ça permet de faire baisser la pression, de discuter un peu. Et d’être focus à l’entraînement.»

Évidemment, s’il suffisait d’arriver plus tôt à l’entraînement pour que ça marche, tout le monde ferait ça. Mais ce qui compte c’est également ce qui se fait pendant les séances. Partant du principe qu’on joue comme on s’entraîne, il a mis l’accent sur la discipline : «Si on perd du temps en discussions avec les arbitres, on oublie de se concentrer sur l’action. C’est pour cela qu’à l’entraînement, on les provoque pour voir comment ils réagissent.»

La mise en situation. Peut-être l’un des secrets de ce renouveau : «À l’entraînement, on installe l’horloge, ça permet aux joueurs d’avoir le rythme. De faire attention à la montre. On travaille sur des situations réelles également. Par exemple, on est à -15 pts avec 7-8 minutes à jouer. Comment est-ce qu’on fait pour rester concentré sur notre objectif et aller chercher la victoire.»

Des situations vécues d’ailleurs lors de ce double week-end puisqu’à la pause, les coéquipiers de Vic Heuschling étaient menés respectivement de neuf et huit points vendredi et dimanche : «La semaine avait très mal commencé. Lundi, il y avait eu des tensions et on a dû crever l’abcès. Et mardi et jeudi à l’entraînement, c’était fantastique, j’avais juste à donner les indications et à les accompagner. Contre Gréngewald, on avait mal joué en première période, on a discuté avec les arbitres. Dans les vestiaires, je leur ai dit qu’ils avaient joué comme ils s’étaient entraînés lundi. Et que je voulais qu’ils jouent comme ils s’étaient entraînés mardi et jeudi. Et c’est ce qu’ils ont fait.»

Ce qui a changé depuis l’arrivée du duo sur le banc, c’est également la défense : «J’avais regardé et on était à 96 pts encaissés par match en moyenne quand je suis arrivé. Au moment du match contre Contern, on n’était plus qu’à 81 pts de moyenne. C’est encore beaucoup, mais ça montre qu’on est sur le bon chemin.» Arrivé avec ses propres schémas tactiques, Filipe Abreu a démontré qu’il était capable de perturber les défenses adverses.

Et l’air de rien, Soleuvre dispose d’un banc de qualité. Qui peut faire la différence : «Des joueurs comme Jérôme Lanners ou Vincent Sunnen travaillent dur pour récupérer des minutes. Si on a gagné ces matches, c’est parce que les joueurs ont tout donné à l’entraînement. Contre Contern, Jérôme et Vincent ont été négligés par la défense adverse et l’un comme l’autre ont scoré à trois points. Ils ont cru qu’il s’agissait juste de joueurs du banc. Ça montre qu’on doit se battre pour gagner le respect. Ce n’est pas parce qu’on a remporté deux matches de suite qu’on va obtenir ce respect.»

Avec la révélation Davide Grun : «Un leader vocal qui motive toute l’équipe. Qui déteste perdre. Et qui peut, en plus de ses points, aller chercher des rebonds que personne n’imagine», Gilles Weis : «Un joueur qui vient du banc et qui redonne de l’énergie. Il est sur un top niveau en ce moment», le capitaine Vic Heuschling : «Ce n’est pas un rôle facile, car il y a beaucoup de caractères forts dans l’équipe, mais il peut être le pilier qui permettra à l’équipe de gagner» et ses deux Américains, Soleuvre est bien armé. Et entend montrer à ses adversaires qu’il faudra compter avec lui : «Contre Contern, Davide venait de marquer à trois points, on avait 8 pts d’avance. Sur le dernier time out de Contern, Vic voulait s’asseoir, mais j’ai dit à tout le monde de rester debout. On devait leur montrer qu’on était là!»

Si mathématiquement Soleuvre a encore une infime chance de jouer les play-offs (il faudrait tout gagner et que Contern perde tout), le club ne veut pas tirer de plans sur la comète : «On se concentre sur nous. On essaie de tout gagner pour avoir un classement acceptable pour nous à la fin de la saison régulière.» Et ça passe par une victoire presque obligatoire, dimanche, face à Heffingen : «C’est une équipe très dangereuse qui voudra aussi gagner. On part tous à 0-0», conclut le technicien.

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