Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
En match avancé de la 5e journée de Nationale 1, Soleuvre, en grosse difficulté depuis le début de la saison, reçoit ce vendredi soir (20h30) une formation de l’Amicale irrésistible. Et invaincue.
Sur le papier, la mission est impossible. Et sur le parquet, il faudrait un sacré concours de circonstances pour permettre aux hommes de Kevin Magdowski de faire chuter de leur piédestal les joueurs de Ken Diederich. Mais il reste toujours la glorieuse incertitude du sport.
Quatre matches, trois défaites et une victoire de deux points, trois fois plus de 100 points encaissés, on ne peut pas dire que le bilan de Soleuvre soit des plus reluisants. Et sans l’énorme prestation de Reggie Evans, dimanche face à la Résidence (46 points!), les hommes de Kevin Magdowski pourraient tout à fait se retrouver dans la même situation que Contern, soit vierge de toute victoire. Ce soir, les spectateurs du Knapp devront donner de la voix pour espérer voir leurs favoris s’imposer dans la rencontre avancée de la cinquième journée. En effet, face à eux se dresse l’armada invaincue de l’Amicale. Alors que, pour le moment, Soleuvre s’appuie presque exclusivement sur son duo américain, qui compte à chaque fois pour largement plus de la moitié des points, les Fraisiers peuvent quant à eux compter sur le 7 majeur le plus impressionnant du pays. Que ce soit Melcher, Jeitz, Picard, McDaniel, Hasquet ou Laurent, tous sont capables de mettre plus de 20 points dans n’importe quel match. Avec l’Amicale, le danger peut venir de partout et on imagine aisément la boucherie que peut donner l’une des attaques les plus performantes du pays face à la défense la plus perméable au Grand-Duché.
Alors que Soleuvre avait été tout près de valider son billet pour le Final Four après cinq journées de play-offs, les hommes de Kevin Magdowski ont ensuite perdu pied et enchaîné les revers, au point de se voir finalement dépassés in extremis par le Basket Esch pour une place dans le dernier carré. Si on fait le bilan compte de l’équipe depuis la victoire lors de cette 5 e journée de play-offs, on obtient tout de même le chiffre inquiétant de 8 défaites pour une seule petite victoire.
Il faudra renverser des montagnes
Quand Soleuvre tournait comme une horloge la saison passée, l’équipe s’appuyait sur un superbe trio Miller/Barden/Koster, qui se chargeait d’alimenter la marque. Benseghir, par ses tirs longue distance, et Controguerra, qui revenait bien, pouvaient également apporter leur écot en attaque alors que Hemmen pouvait également se montrer précieux dans la rotation. Cette saison, si on se penche sur les stats, les Américains scorent beaucoup et font le job. En revanche, Pitt Koster semble beaucoup moins performant que l’an passé (12 points, 2 rebonds, 6 passes contre 15 points, 5 rebonds et 5 passes en 2014/2015). L’arme fatale grand-ducale a notamment perdu de sa superbe sur la ligne des lancers, où il était une valeur plus que sûre lors de l’exercice précédent.
Les points qui manquent doivent donc venir d’ailleurs. Benseghir, dont le rôle est de prendre – et si possible de mettre – des tirs à trois points, s’acquitte de sa tâche plus que convenablement (50 % de réussite à longue distance en quatre matches). Mais il est bien seul. Transfuge du Racing, le jeune Max Hilger, 20 ans, n’a jamais évolué à ce niveau et les débuts sont plutôt timides (4 points, moins de 1 rebond et 1 passe en 16’31 » de moyenne). Quant à David Controguerra, il fait ce qu’il peut mais un peu plus de 8 points et à peine 1 rebond et moins d’une passe par match, ce n’est clairement pas suffisant pour un joueur du calibre de l’expérimenté ailier.
On l’aura compris, la tâche qui s’annonce sera immense pour les hommes du Knapp. Mais avec le soutien de leurs fantastiques supporters, des Américains au top, un Pitt Koster enfin égal au quasi MVP luxembourgeois qu’il était l’an passé, un Benseghir adroit de loin, un Controguerra retrouvé et un Max Hilger qui parvient à trouver ses marques, Soleuvre peut renverser des montagnes. Cela tombe bien. C’en est justement une qui se dresse devant eux, ce soir sur le parquet du Knapp.
Romain Haas
