Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La Résidence, qui avait pris un départ canon cette saison, a brutalement été stoppée par l’Amicale en play-offs.
On dit souvent que l’attaque permet de gagner des matches. Mais que c’est la défense qui permet de remporter des championnats. Ce qui est sûr, c’est que la Résidence ne décrochera pas celui-ci. Et sa défense n’y est certainement pas pour rien. Certes, Walferdange a marché sur tous ses adversaires jusqu’à la trêve hivernale, atteinte avec un bilan de 12-2. Mais depuis le début de l’année 2022, l’équipe a connu, comme bon nombre d’autres formations luxembourgeoises d’ailleurs, son lot de pépins de santé.
Que ce soit le covid, qui a touché la quasi-totalité des joueurs majeurs, ou des problèmes de dos pour Armon Fletcher et de cheville pour Alex Stein, clairement, les joueurs de la Résidence n’ont pas été épargnés. Le comble de la malchance étant juste après la dernière fenêtre FIBA, pour l’ultime match de la saison régulière. En effet, Alex Stein s’était fait mal à la cheville lors d’un match amical alors qu’Armon Fletcher, touché au dos contre Heffingen, était toujours incertain.
Face à l’Arantia, Walferdange s’est donc présenté avec le seul Desean Murray, remplaçant de Fletcher. Mais il se blesse très gravement au bout de six minutes de jeu et c’est donc sans pro que la Résidence termine le match par une courte défaite. Un revers qui les fait passer de la première à la deuxième place à l’issue de la saison régulière, avec un bilan final de 16-6 : «La saison régulière doit servir à préparer au mieux les play-offs. Une fois en play-offs, on n’a plus le temps de préparer de nouveaux trucs», rappelle Xavier François.
Pour ces play-offs, la Résidence a donc hérité de l’Amicale. Un voisin steinselois revenu du diable Vauvert après un début de championnat horrible (0-5), mais qui a tout changé avec l’arrivée de Jarvis Williams. Avec lui et, plus tard, Jordan Dallas, les hommes d’Étienne Louvrier sont devenus une véritable machine à gagner. Et ils ont décroché bien avant la dernière journée de championnat l’assurance de faire partie des play-offs et, donc, de sauver leur peau au sein de l’élite.
Même si les pronostics penchaient en faveur de la Résidence, il fallait tout de même se méfier d’un adversaire qui avait déjà battu les Walferdangeois au cours de la saison régulière : «J’avais beaucoup de respect pour eux», indique d’ailleurs l’international luxembourgeois. Et pour lui, même si son équipe est passée par des moments compliqués, il n’était pas question de se chercher des excuses pour autant : «On a abordé les play-offs avec une équipe au complet», souligne-t-il.
Une machine à scorer… qui prend beaucoup trop de points
Si la Résidence est une véritable machine à scorer, avec en moyenne 92 points inscrits en saison régulière, Dean Gindt et ses coéquipiers sont, en revanche, beaucoup moins performants sur le plan défensif. Parmi les ténors, ils sont, de loin, les moins à leur avantage dans ce domaine avec la bagatelle de 83 points encaissés. Les play-offs, c’est le moment décisif de la saison. Celui où tout se joue. Où les défenses se resserrent. Où les attaques doivent davantage s’employer.
Mais pour Walferdange, ces play-offs, c’était encore une fois open bar, à l’image de la première mi-temps du premier match où l’Amicale n’inscrira pas moins de 63 points ! «C’est le genre de score qu’on peut encaisser sur la totalité d’un match», rappelle encore Xavier François. Si les coéquipiers de Malcolm Kreps s’en sortiront finalement grâce à leur attaque de feu (victoire 105-96), ils s’inclineront lors des deux rencontres suivantes, respectivement 92-88, puis 76-82 lors de la belle. La saison s’est donc arrêtée de manière quelque peu abrupte pour une équipe que beaucoup voyaient déjà en finale.
Seulement il ne faut pas oublier que même si Walferdange fait désormais partie des cadors de l’élite, elle reste une équipe très jeune qui évoluait encore il y a peu à l’échelon inférieur. Et l’air de rien, sa performance cette saison est, d’une certaine manière, meilleure que celle de l’an passé, quand, directement qualifiée pour les demi-finales à la faveur de sa deuxième place à l’issue de la saison régulière, elle s’était fait sortir sans ménagement par le T71, futur champion.
Cette année, objectivement, c’est mieux : ils ont gagné un match et étaient vraiment tout près d’en remporter un autre : «Bien sûr que c’est dommage que la saison s’arrête de manière aussi brutale. On aurait vraiment aimé passer au moins un tour, histoire de valider tout le boulot effectué cette saison. Mais ce sont les play-offs, les deux équipes étaient prêtes à tout donner. Pour aller plus loin, il fallait d’abord battre Steinsel et on ne l’a pas fait.»
C’est donc l’Amicale qui aura le redoutable honneur de défier Etzella. Pour la Résidence, place à des vacances anticipées. Avant de revenir aux affaires la saison prochaine avec la ferme intention de continuer son apprentissage du très haut niveau. Pour, pourquoi pas, passer enfin un tour en play-offs. Voire aller beaucoup plus loin ! Pour ce faire, il faudra d’abord travailler la défense !
