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[Basket] Résidence : c’est la défense, docteur…


Leon Ayers tourne à plus de 33 pts de moyenne. Mais si l’attaque tourne rond, c'est en défense que se situe le principal problème de la Résidence. 

Annoncé comme l’un des principaux outsiders du championnat, la Résidence peine à trouver son rythme. La faute, notamment, à une défense en carton pâte.

Avant le début de la saison, la Résidence était présentée comme un candidat presque certain au top 4, en compagnie d’Etzella, de l’Amicale et du Basket Esch. En clair, Walferdange était l’un des ténors annoncés de l’Enovos League.

Mais ça, c’était avant. Avant que les résultats ne soient pas vraiment à la hauteur des espoirs placés dans les hommes de Dragan Stipanovic, qui est resté aux commandes du navire Résidence. Avec, sur le papier, une équipe séduisante, qui a non seulement conservé – et c’était inespéré – la machine à scorer Leon Ayers, et qui a compensé les arrêts de Raul Birenbaum et Xavier François en faisant appel à l’expérimenté Billy McDaniel et aux prometteurs Selmin Muric et Marvin Saldana. Compensé en théorie. Car, dans les faits, ce n’est pas en rajoutant trois joueurs qu’on compense le départ de deux autres. Une donnée qui n’a pas échappé au technicien walferdangeois.

Si on prend le parcours de la Résidence depuis le début de l’exercice, on notera qu’il y a quatre victoires et trois défaites. Quatre succès contre des formations qu’une équipe aux prétentions telles que celles de Walferdange doit battre : Heffingen (76-82), Mondorf (109-74), Musel Pikes (101-88) et Mamer (104-111). Et surtout trois revers contre des concurrents directs aux premières places : Contern (97-74), T71 (104-87) et Etzella (84-89) : «On va dire qu’on est dans le positif, donc ce n’est pas mal. Mais ça n’a rien à voir avec l’année dernière», confie le coach walferdangeois.

«On bat les Pikes en ayant un seul Américain, c’est bien d’avoir quand même gagné ce match. Contre Dudelange, on était dans le match pendant 35 minutes avant de craquer. Et face à Mamer, quand on est à +16 dans le troisième quart, il faut apprendre à fermer le match, monter à +30 et ne pas leur laisser la chance de revenir.»

Dragan Stipanovic se félicite également d’avoir une nouvelle fois été tout près de faire subir une mauvaise soirée à sa victime préférée, Etzella, dont il a longtemps été l’assistant-coach : «On a bien joué, on s’est bien battus et finalement ça se joue sur un ballon en toute fin de match.»

Malgré tout, le bilan est loin d’être suffisant pour une équipe qui veut jouer les premiers rôles. Seulement, pour espérer faire mieux, la Résidence doit déjà régler un gros problème : sa défense. En effet, elle pointe uniquement à l’antépénultième rang dans ce domaine statistique, en faisant à peine mieux que Mondorf et Mamer, avec plus de…90 pts concédés !

«On encaisse beaucoup trop de points», constate, un brin dépité, l’entraîneur walferdangeois. Une chose à laquelle il n’était pas habitué l’année dernière. Il faut dire qu’avec Raul Birenbaum et Xavier François, il tenait deux experts en la matière. Et comme l’autre domaine où le bât blesse est le rebond, spécialité de l’ancien international, c’est une équipe de la Résidence bien démunie qui s’est, jusqu’à présent, présentée sur les parquets de D1 cette saison : «Les absences de Raul et Xavier ne jouent pas pour nous.»

On dit souvent que la défense est avant tout une question de volonté. Et Dragan Stipanovic de mettre l’accent sur les lacunes de certains de ses joueurs : «On est beaucoup trop softs en défense. On doit jouer beaucoup plus physique!»

Le risque d’une certaine Ayers-dépendance

Autre souci, du moins, peut-on le penser, une certaine dépendance à Leon Ayers. En effet, le meilleur scoreur de la saison précédente est reparti sur des bases hallucinantes, à l’image de ses 52 pts face à Mamer la semaine dernière. Et même si son coach le défend : «Je n’ai pas eu l’impression que Leon forçait. Après, quand un mec comme lui est chaud, c’est normal de le servir», il sait qu’il a besoin d’autres armes : «On est conscient qu’il ne va pas marquer 30, 40 ou 50 pts à chaque match.» Et d’ailleurs, sur le papier en tout cas, il dispose de multiples options offensives. Il faut simplement désormais que tout le monde soit sur la même page.

Même si le championnat est encore très long, puisqu’on vient à peine d’en franchir le premier tiers, la Résidence, qui a fait appel à Tai Bibbs, l’ancien des Musel Pikes pour remplacer son autre Américain qui s’est blessé face aux mêmes Pikes, a besoin de vraiment lancer sa saison. Et à ce titre, la réception, samedi, du champion en titre peut lui permettre de le faire. Walferdange retrouve en effet l’Amicale, qu’il avait battue lors de la SuperCup, après avoir effacé un retard de 17 pts.

Un match que Dragan Stipanovic attend avec impatience : «Le truc qui me donne espoir, c’est notre match contre Etzella. On a démontré qu’on pouvait rivaliser. En plus, on les a battus en SuperCup, donc on peut le faire. Maintenant, c’est une question d’envie. On sait que l’Amicale est une grosse équipe. Que ça ne va pas être facile. Mais il faut enfin commencer à battre des grosses équipes.» Et pour ce faire, il faudra soigner deux aspects qui ont fait défaut jusqu’à présent puisque quand on lui demande quelles sont les clefs du match face à Steinsel, la réponse de Dragan Stipanovic fuse : «La défense et les rebonds!»

Les Walferdangeois savent donc à quoi s’en tenir.