Après la deuxième journée des play-offs, Contern, qui restait sur cinq défaites en six matches, s’est totalement relancé en mettant un terme à la belle série du T71. Un adversaire qu’il apprécie particulièrement.
En effet, en trois rencontres face au T71, les Conternois n’ont tout simplement jamais mordu la poussière. Pourquoi donc cette équipe réussit-elle aussi bien aux joueurs de Gavin Love? Voici quelques pistes pour l’expliquer.
Un plan de jeu très bien préparé
Depuis qu’il est arrivé en poste sur le banc de Contern, Gavin Love ne laisse rien au hasard. Il sait tirer le meilleur de ses joueurs : « Chacun sait ce qu’il a à faire », explique le capitaine Raul Birenbaum. Et samedi, c’est avec un plan de jeu très clair que les visiteurs sont entrés sur le parquet du Hartmann : « On s’est très bien préparés pendant toute la semaine et on a réussi à faire ce que le coach attendait de nous », précise-t-il encore. Confirmation de René Wolzfeld : « On a fait beaucoup d’exercices pendant toute la semaine avec le coach. »
Gavin Love ne dit pas autre chose : « Le secret, c’est toujours une bonne préparation et un bon entraînement. Le T71 est une très bonne équipe et chaque fois que nous nous sommes retrouvés face à eux, nous avons été capables de produire une prestation solide. »
Un effort collectif de chaque instant
Même si à Contern, les deux principaux dangers sur le plan offensif s’appellent Manny Atkins et Jesse Morgan, qui ont tout de même compilé 57 des 92 points samedi, c’est toute une équipe qui a battu le T71 : « Samedi, c’était super collectivement, en attaque comme en défense », se réjouit encore le capitaine conternois.
« Tout le monde était très concerné. Même si on n’a pas encore réussi à très bien jouer pendant 40 minutes, on l’a fait pendant au moins 30 minutes », analyse-t-il. Et cela vaut pour chaque joueur. Dan Weyrich absent? Pas grave : « Ben Goergen et David Torres ont fait un bon job pour le remplacer », constate René Wolzfeld.
À chaque problème sa solution
« L’idée est de toujours réussir à stopper un de leurs joueurs clés », commente encore René Wolzfeld. Samedi, on s’est notamment concentré, côté conternois, sur Tom Schumacher, qui comptait 18 points à la pause, mais qui a terminé le match avec… 18 points!
Pour ce faire, ils ont forcé la gâchette à ne pas rester sur la ligne à trois points, mais à pénétrer.
Les Conternois ont également mis la pression sur Gilles Ruffato afin de l’empêcher de lui laisser le temps d’organiser le jeu à sa guise.
Le cas Nelly Stephens a été traité par Alain Gengler : « Mon rôle était de limiter Nelly et d’avoir une bonne présence dans la raquette. » Avec 10 points et 6 rebonds, le jeune double-mètre a parfaitement réussi dans son entreprise.
Il restait l’électron libre Chris Jones. Même s’il a noirci la feuille de stats (21 pts, 4 rebonds, 5 passes, 5 interceptions, mais 5 ballons perdus), le Dudelangeois a parfois eu tendance à un peu trop forcer : « Et du coup, avec des grands comme Eicke et Gengler à l’intérieur, ce n’était pas évident pour lui », note encore René Wolzfeld.
Coach Gavin Love résume bien la situation : « Nous avons de bons rapports de force avec le T71. Maintenant, ils ont avec Jones, un arrière très explosif, si bien que nous avons dû quelque peu changer notre approche. Ils ont beaucoup d’armes dans leur arsenal et pour nous, l’idée est toujours de limiter leurs joueurs les plus importants. »
Celui qui en voulait le plus l’a emporté
C’est Phil Dejworek, le coach du T71 lui-même qui le dit : « J’ai le sentiment que Contern est davantage rentré dedans que nous. On avait un peu le sentiment que puisqu’on était enfin au complet, la victoire viendrait d’elle-même. Mais ce ne fut pas le cas. »
« Tout le mérite revient à Contern. Ils ont très bien joué, très bien shooté et quand ils sont allés sur la ligne des lancers, ils les ont mis dedans », note, pour sa part, Cory Johnson.
Ce qui est certain, c’est que les Conternois étaient bien décidés à l’emporter. En cas de défaite, ils auraient compté pratiquement trois matches de retard sur le T71, qui aurait été du coup quasiment assuré de terminer les play-offs devant Contern. Et comme les Musel Pikes et l’Amicale devraient rapidement valider leur billet, il ne restait dès lors plus qu’une place pour le Final Four : « Cette victoire était très importante pour nous. On devait gagner », confirme Raul Birenbaum.
« Ils semblaient vouloir plus la victoire que nous », abonde Gilles Ruffato, le capitaine du T71.
Ce match s’est également joué sur le plan mental. Et là, avantage clair pour Contern : « On était concentrés pendant tout le match, c’est ce qui nous a permis de l’emporter », enchérit Alain Gengler. Même son de cloche pour l’autre tour de Contern, Andy Eicke : « C’était à nous de montrer une réaction après les dernières semaines, qui n’étaient malheureusement pas en notre faveur. On voulait plus gagner le match qu’eux je pense. »
À chaque match sa propre vérité
Il ne faut pas pour autant faire d’un cas particulier une généralité. Certes, Contern a battu trois fois le T71 cette saison, mais il s’agissait à chaque fois de matches et de contextes très différents. La première fois, le T71 jouait avec Lewis-Briggs, qui remplaçait Cory Johnson, blessé. La deuxième, c’était le dernier match de l’année, effectué sans Gilles Ruffato, absent. Et samedi, c’est la première fois que Dudelange se présentait au grand complet face à Contern.
« On ne peut pas comparer les trois rencontres », confirme Phil Dejworek. « Sur ce dernier match, on a été un peu trop soft en défense et en attaque, on n’a pas assez bougé la balle ni assez évolué en équipe. » Et d’ajouter : « Mais, samedi comme lors des deux premières rencontres, c’est Contern qui l’a emporté et c’était mérité. »
Cette défaite ne remet absolument pas en cause le regain de forme observé par le T71, qui restait tout de même sur six victoires de rang et une dernière défaite face à… Contern : « Nous devons tous apprendre de ce revers. L’équipe, les joueurs et l’entraîneur. » Dudelange reste bien sûr en course pour le Final Four.
Mais avec cette victoire, Contern se relance également totalement. Et peut clairement viser le dernier carré : « Bien sûr que c’est notre but! », confirme Birenbaum.
Romain Haas