Le Racing termine bien la saison. Et Pit Rodenbourg, le nouveau coach, n’y est pas pour rien.
Depuis que vous êtes arrivé aux manettes, le Racing est à 6 victoires pour 4 défaites contre un bilan de 3-8 auparavant. Qu’avez-vous changé ?
Pit Rodenbourg : J’ai mis l’accent sur la confiance. On a essayé de retrouver la joie dans le jeu pour tout le monde. D’avoir à nouveau du dynamisme et de la motivation.
Concrètement, cela se fait comment ?
J’ai pris la tension du groupe. Mes exigences sont toujours là, mais les joueurs ont le droit de faire des fautes. Pour qu’ils évoluent, ils doivent jouer plus à l’entraînement. J’ai la chance d’avoir 10 joueurs d’un certain niveau, qui comprennent le basket. Si je fais du cinq contre cinq, ce sera très compétitif. Je mise beaucoup sur la communication. Je leur laisse des libertés de s’exprimer et j’essaie de les mettre dans la situation la plus confortable possible. Je fais beaucoup d’analyse en équipe nationale. J’ai repris ça pour le Racing.
Le fait de connaître parfaitement les joueurs et le contexte, ça aide ?
Bien sûr. Un coach pro qui arrive dans un environnement semi-professionnel, ce n’est jamais facile. Il faut comprendre la spécificité d’avoir des joueurs qui ont un boulot, qui font des études. Pour eux, ce n’est pas évident d’avoir 100 % la tête à l’entraînement. Dans notre championnat, souvent les Américains s’annulent si bien que ce sont les Luxembourgeois qui font la différence. Ils sont essentiels à ton jeu.
Le Racing avait d’ailleurs fait le pari de ne prendre qu’un seul Américain et ça n’a pas marché ?
Jordan Giles est un rookie et peut-être que le fait de mettre tout le poids sur un joueur qui sort de l’université n’était pas la meilleure chose. Il lui fallait du temps pour s’adapter. Par la suite, avec la blessure de Bobby (Melcher), on manquait de création et celle de Christophe Laures nous a conduit à prendre un poste 5 pur et dur (NDLR : Thomas Rutherford) et c’était un très bon choix.
On aurait pu terminer dans le top 6
On l’a encore vu, samedi, lors de la victoire contre l’Amicale ?
Steinsel est une équipe jeune, très motivée qui a joué en zone tout le match. Nous on n’a pas été en réussite à trois points et heureusement que mon poste 5 était là pour prendre 19 rebonds dont 11 offensifs. Les points dans la raquette ont compensé ceux qu’on n’a pas marqués de loin. On aurait pu se mettre à l’abri plus rapidement, mais nos tirs à trois points et nos 22 pertes de balle, ce qui est énorme, ont permis à Steinsel de rester dans le match.
Avec cette 9e victoire, vous êtes 7e. Avez-vous des regrets par rapport au top 6 ?
Oui. Je pense que si j’avais eu plus d’expérience, les matches contre le T71 (77-79) et Etzella (82-75), on ne les aurait pas perdus. On était devant et on aurait dû gagner. Même contre Esch (74-83) on aurait pu mieux faire. Au lieu d’être à 6-4, on serait à 9-1. Le seul match qu’on a vraiment raté, c’était celui contre Walferdange. Mais c’était mon premier vrai match sur le banc. Battre les Musel Pikes (61-78) c’était un vrai plaisir car on a bien géré. Maintenant, si on avait joué avec nos qualités, on aurait pu terminer parmi les six premiers. Ça n’a pas marché donc le but c’est de terminer septième.
On a appris l’arrivée sur le banc la saison prochaine d’Amadeo Dias. Le poste ne vous intéressait pas ?
Si, j’aurais pu. Mais je tiens à me donner à fond dans tout ce que je fais. Avec mon job (NLDR : il travaille dans le milieu bancaire), je travaille souvent jusqu’à 19 h 30. J’arrive à l’entraînement à 20 h et du coup, je ne suis pas à 100 % prêt mentalement pour des séances de 2 heures. Cela n’aurait été un cadeau ni pour moi ni pour l’équipe. Et je tiens à dire que je soutiens complètement le club dans sa décision de prendre “Ama”, aux côtés de qui je suis avec l’équipe nationale U20.
Vous pourriez rester assistant coach ?
Je veux d’abord bien finir la saison et je prendrai une décision après. Mais me connaissant, il y a de fortes chances qu’on me retrouve au Racing, dans une fonction ou l’autre, la saison prochaine.
Entretien avec Romain Haas