Il y a une semaine, ce match entre le Basket Esch et les Musel Pikes n’avait pas vraiment d’intérêt. Mais finalement, samedi, le vainqueur terminera premier.
Il y a une semaine, la situation était claire : les Musel Pikes, vainqueurs d’une accrocheuse formation du T71, abordaient les deux dernières rencontres du mini-championnat à un tour avec deux points d’avance sur Esch, puni à domicile par Etzella.
Les Mosellans, qui restaient sur quatorze succès de rang, comptaient bien sur le déplacement chez le Racing pour valider cette première place, synonyme d’avantage du parquet jusqu’à la fin des play-offs. Mais, à la surprise générale, ce sont bien les hommes de Phil Dejworek qui ont mis fin à l’incroyable série des Musel Pikes, au prix, notamment d’une défense de fer (seulement 67 points encaissés).
Dès lors, le Basket Esch, meilleure équipe de toute la première partie de saison, voyait ses espoirs de subtiliser cette fameuse première place totalement relancés. Ils ont fait le job en écrasant tranquillement Heffingen. Et les voilà qui se déplacent à Stadtbredimus, samedi, avec la possibilité, en cas de victoire, de rafler la mise. En effet, les résultats des affrontements précédents ne sont pas pris en compte. Et en cas d’égalité, ce sera celui qui l’emportera qui terminera devant son adversaire du jour.
«Heureux d’avoir cette chance»
Mais ce faux pas des Mosellans n’est que le premier depuis une éternité. Leur dernière défaite remontait à la fin du mois de novembre, à domicile contre le T71. Depuis, ils ont été les premiers à faire tomber le Basket Esch, quelques jours avant Noël. Et c’est même, avec Etzella, la seule équipe à avoir battu à deux reprises les Lallangeois cette saison. La dernière fois, c’était lors des demi-finales de la Coupe, ce qui explique que, dans une semaine, ce sont bien Jean Kox et ses coéquipiers qui tenteront d’aller piquer le trophée au tenant, Etzella.
Mais avant de se concentrer sur ce choc, ils doivent se reprendre. Et profiter de l’avantage d’évoluer devant leur public pour aller chercher cette première place.
Un fauteuil de leader inespéré pour les Eschois, qui n’imaginaient pas avoir la possibilité d’aller le chercher : «On est heureux d’avoir l’occasion de saisir cette chance», confirme Clancy Rugg, l’arme fatale eschoise.
L’ancien joueur des Pikes sait que la tâche sera tout sauf une sinecure face à un adversaire qui ne lâche jamais rien : «C’est toujours intéressant de les affronter. J’ai connu tellement de choses là-bas que ça rend le match encore plus plaisant.» Et d’ajouter, à propos de ses anciens coéquipiers : «C’est toujours un défi de les rencontrer. Ils ont de multiples armes : de très bons Américains, Buntic et des Luxembourgeois très costauds. Ça fait de sacrées oppositions.»
«La priorité, c’est d’être prêt pour les demi-finales»
L’enjeu de ce samedi soir est forcément important. Même si, aux dires de Joe Biever, le capitaine eschois, ce n’est franchement pas la priorité : «Pour tout dire, on n’a jamais regardé le tableau. On a connu des problèmes de blessures (NDLR : Miles Jackson-Cartwright a été sérieusement blessé fin novembre et a mis du temps à revenir à son meilleur niveau) avant les play-offs. Depuis le début de cette phase, ça va mieux à ce niveau, on a gagné le match qu’il fallait pour être qualifié en demi-finale. Et maintenant, notre but, c’est d’être pour cette série. Qui promet d’être assez compliquée.»
Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faut prendre cette rencontre face aux Musel Pikes à la légère. Bien au contraire : «Gagner nous donnerait confiance pour les matches futurs», reconnaît Pit Biever.
Et à la différence des Pikes, qui ont une énorme échéance une semaine plus tard, le Basket Esch va se retrouver privé de compétition officielle pour une durée de plusieurs semaines. En effet, les demi-finales sont programmées à partir du 5 avril.
On peut donc s’attendre à voir les Eschois se jeter à corps perdus dans la bataille. Ne pas ménager leurs efforts pour tenter de mettre à nouveau à mal la belle machine mosellane : «Pour les battre, il faut que notre collectif, qui est habituellement notre force, soit à la hauteur. Pas comme en demi-finale de Coupe. On doit aussi se méfier de Holland, leur meneur, il est très agressif et crée pour tout le monde. Et de leur banc.»
Les Eschois savent à quoi s’en tenir. Mais nul doute que les Musel Pikes sont également avertis. Voilà un duel qui promet!
Romain Haas