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[Basket] Pas de confinement pour l’agent


L'agent Misch Engel fait tourner le réseau à plein tube pour trouver une situation à tous ses joueurs (photo : DR).

Misch Engel, agent bien connu au Luxembourg, poursuit son activité malgré le contexte international. Même s’il n’y a aucune visibilité sur ce qui va se passer, il faut trouver des clubs à des joueurs.

La terrible pandémie de coronavirus a des conséquences sur le sport dans le monde entier. Et, évidemment, le basket n’est pas épargné. La NBA, à l’arrêt depuis que Rudy Gobert a été testé positif au coronarivus, rêve de reprendre la saison en déplaçant toutes les équipes dans les Bahamas. Mais tous les championnats du monde sont à l’arrêt. Au Luxembourg, comme ailleurs.
Qui dit basket dit généralement joueurs américains. Ça tombe bien, c’est la spécialité de Misch Engel, collaborateur de l’agence court-side.com : «Pour le moment, mon job est identique à celui de l’année dernière au même moment. Tous les jours, j’y consacre deux heures le matin et deux heures le soir. On regarde des vidéos de matches de NCAA2, on visionne des highlights, on contacte des coaches…»
De très nombreux joueurs US évoluant au Luxembourg sont passés entre ses mains expertes : «Le premier, c’était Nelly Stephens. Il sortait de l’université et avait un agent américain que j’ai contacté. Il n’avait pas de job, Jan Enjebo m’a dit qu’il cherchait un joueur et Nelly est arrivé à Dudelange. Au début, comme il ne savait que sauter et n’avait que son dynamisme, certains voulaient s’en débarrasser. Mais il a été soutenu par le coach et le président et il est resté.» On connaît la suite, Nelly a tout gagné avec le T71, joué pour l’équipe nationale et s’est installé pour de bon au Grand-Duché où il a fondé une petite famille et continue de jouer à Heffingen.

Des contacts chaque semaine avec ses joueurs

Clancy Rugg, mais encore Jarmar Gulley («qui est actuellement l’un des meilleurs joueurs en Israël») ou Derrick Barden («un top player en Finlande»), c’est encore Misch Engel. Qui, en revanche, a raté Alphonso McKinnie, lequel a débuté sa carrière aux Pirates au Luxembourg avant de se retrouver en NBA : «Je suis allé le superviser une fois. On voyait qu’il était très très fort, mais je ne pensais pas qu’il irait jusqu’en NBA. Maintenant, il a eu un peu de chance aussi, il est parti au Mexique, a fait du 3×3 et a eu une visibilité qui lui a permis d’arriver là-bas!»
Au-delà du Luxembourg, il a également à son actif, entre autres, Monyea Pratt, qui évolue en Roumanie et que Misch Engel a déniché en troisième division allemande avant de lui faire connaître la D3 française, la D2 française ou encore la D1 finlandaise.

«Les gars veulent jouer»

Lui comme la plupart de ses compatriotes sont désormais au chômage technique. Ce qui a forcément engendré un surplus de travail pour l’agent : «Chaque contrat est différent. Il y a des joueurs dont le contrat s’achève à l’issue du dernier match de la saison, peu importe la période. D’autres ont un contrat qui court jusqu’au mois de mars puis qui est ensuite jour par jour, jusqu’à la fin du championnat pour l’équipe», par exemple, en cas de play-offs.
Du coup, il a fallu faire du cas par cas : «On a tenté de trouver les meilleures solutions pour les joueurs comme pour les clubs. Au Luxembourg, on a finalisé de bons accords. En Roumanie, pour Moneya, le gouvernement lui assure 80 % de son salaire jusqu’à la fin de son contrat.»

Avec l’arrêt des championnats, à l’exception de ceux qui sont vraiment installés, la plupart des joueurs sont repartis chez eux, aux États-Unis. Misch Engel, toujours très proche de ses joueurs, prend régulièrement de leurs nouvelles : «On essaie de les contacter au moins une fois par semaine. Pour voir si eux et leur famille sont en bonne santé, s’ils se sentent bien et si on peut les aider en quoi que ce soit.»

Son boulot se poursuit donc comme si de rien n’était… ou presque. En effet, même quand le joueur est trouvé, impossible de lui dire quand il va commencer : «Les gars veulent jouer. On pense que les championnats vont débuter comme prévu même si on ne peut pas prédire l’avenir…» Et quand ça reprendra, Misch Engel et ses joueurs seront prêts à relever le défi !

Romain Haas

Pas concerné par ce qu’il se passe à la FLBB

S’il est très au fait de l’actualité du basket international, il se tient bien sûr au courant de la situation au Luxembourg. Mais les éventuels rebondissements – ou pas – par rapport à la prochaine saison ne le concernent pas directement : «Ce qui compte pour moi et pour mes joueurs, c’est que la saison est terminée. Après, tout ce qui a trait au titre, promotions et relégations, ça ne me concerne pas. J’ai entendu qu’il y avait des questions sur un passage éventuel à un seul Américain, sur le statut de joueur pro mais je n’ai pas à rentrer dans ces considérations.»