APRÈS LA 11e JOURNÉE EN LBBL Après un début de saison canon, Walferdange, qui a un calendrier très chargé, est à la peine. Et doit absolument réagir.
Il y a encore quelques semaines, tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes du côté de Walferdange. Les joueurs de Dragan Stipanovic enchaînaient les victoires et la Résidence était solidement installée aux avant-postes de la ligue.
Mais ça, c’était avant. Avant une semaine terrible sur le plan comptable puisque Oli Vujakovic et ses coéquipiers ont enchaîné trois défaites en autant de matches. Ça a commencé par un revers contre Bertrange, puis une – courte – défaite jeudi face au Basket Esch. Pour terminer par un déplacement qui s’est transformé en cauchemar pour les Walferdangeois, du côté de l’Um Ewent : «C’était un samedi sans. Il n’y a rien eu de bon durant quarante minutes de notre part. Il va vraiment falloir qu’il se passe quelque chose dans les prochains jours», indiquait Vujakovic après la lourde défaite (99-77).
Dominée dans tous les aspects du jeu, la Résidence n’a clairement pas été à son avantage, comme le reconnaît le capitaine Xavier François : «C’était triste.»
«On n’a pas l’habitude d’enchaîner les matches comme cela»
Y a-t-il pour autant péril en la demeure? Avec un bilan de 7-4 à l’issue de la phaser aller de la saison régulière, rien n’est rédhibitoire. Mais actuellement, Walferdange est sur une mauvaise pente. À bien y regarder, leur première – surprenante – défaite, sur le parquet des Musel Pikes, avait suivi un match de Coupe en semaine. Sans énergie, ils avaient été cueillis par des Mosellans opiniâtres qui avaient su saisir leur chance.
Bis repetita ce week-end avec toutefois la différence qu’il y avait déjà deux défaites avant cette rencontre deux jours après le match en retard perdu contre Esch : «On n’a pas l’habitude d’enchaîner les matches comme cela. En plus, comme on a une rotation courte, ça coûte beaucoup d’énergie. Et en face, il y a des équipes toutes fraîches. Maintenant, ça n’explique pas tout. Ce qu’on a montré samedi, ce n’était pas une équipe. On a donné une image moche et un peu inquiétante pour la suite. Si on continue comme cela, on n’ira nulle part. Il faut une réaction.»
L’international sait mieux que quiconque que ce qui ne pourrait être qu’une simple mauvaise passe peut rapidement se transformer en une catastrophe. D’autant plus que, d’ici la trêve de Noël, la Résidence n’est pas épargnée par un calendrier très compliqué : «Mercredi, on joue en Coupe sur le parquet de l’Arantia. À l’heure actuelle, je ne suis pas sûr qu’on soit plus forts qu’eux. Dimanche, on va à Etzella; la semaine d’après, on reçoit l’Amicale, autant de matches que l’on peut perdre.»
Quand les résultats sont au rendez-vous, tout est rose. Mais quand ça commence à devenir plus compliqué, c’est à ce moment-là que les tensions se font jour : «C’est quand tu commences à perdre que les doigts se lèvent. Et ce n’est pas constructif, ça peut vite aller dans le mauvais sens.»
Les Américains forcément sur la sellette
Oli Vujakovic réclame du changement. Et on sait très bien qu’au Luxembourg, il n’y a pas des tonnes de leviers qu’on peut actionner. En fait, il y en a deux : le coach. Et les Américains. Jeune entraîneur, qui connaît sa toute première expérience en tant que head coach, on imagine que Dragan Stipanovic a encore un peu de temps. On l’a dit, la situation n’est pas dramatique. Maintenant, si d’ici la fin de la semaine la Résidence est sortie en Coupe et est battue par Etzella, peut-être que le siège deviendra éjectable.
Mais on a plutôt tendance à penser que les premiers à sauter seront les Américains. La Résidence avait parfaitement démarré avec Leon Ayers, Courvoisler «Vos» Mc Cauley et Christian Rodriguez. Un trio qui n’a pas connu la défaite (5-0). Mais pour une raison assez incompréhensible, le management a décidé de se séparer du dernier nommé pour le remplacer par Juwan Howard. Il n’y a pas forcément de lien direct, mais toujours est-il qu’avec le fils de la légende du Miami Heat, la Résidence affiche un bilan négatif de 2-3.
Si Leon Ayers n’a pas grand-chose à se reprocher, lui qui est le deuxième meilleur marqueur en LBBL, on ne peut pas en dire autant de ses compatriotes. Outre l’indigence d’un Juwan Howard (3 pts en 16′ samedi et une stat horrible de 4,8 pts, 0,8 rebond et 1 passe par match en 15′ de temps de jeu en moyenne), «Vos» n’apporte pas non plus ce dont l’équipe a besoin : «On avait dit qu’il nous fallait un meneur organisateur et un poste 3-4 capable de jouer à l’intérieur, on n’a rien de cela», confie un joueur.
Toujours l’un des quatre cadors du championnat
De là à imaginer que le trio US pourrait changer rapidement, il n’y a qu’un pas. Le seul problème, c’est qu’avec l’enchaînement des matches, le timing est très compliqué. Le management compte-t-il prendre le risque d’attendre la trêve et de laisser passer encore quatre matches? Va-t-il décider rapidement de changer quelque chose ? Ou bien prolongera-t-il la confiance qu’il a pour ses joueurs actuels? On le saura rapidement.
En attendant, la Résidence, si elle est toujours présentée comme l’un des quatre cadors du championnat (avec l’Amicale, Etzella et le Basket Esch), pointe à l’heure actuelle à la quatrième place, synonyme d’avantage du parquet pour le premier tour des play-offs, et est toujours en course pour le doublé coupe/championnat. Mais avec trois défaites de rang, la dynamique n’est clairement pas la bonne. Les Walferdangeois savent ce qu’il leur reste à faire s’ils veulent pouvoir passer les fêtes au chaud.