L’équipe nationale a commencé, mardi soir, ses entraînements en vue des matches de préqualifications de la Coupe du monde 2023, prévus dans une bulle à Bratislava.
Cela fait plus de deux semaines que le basket est à l’arrêt au pays et pas la moindre compétition n’est prévue sur le sol national avant le début de l’année prochaine dans le meilleur des cas. Mais les meilleurs joueurs du pays ont eux un rendez-vous capital toujours prévu à leur programme. En effet, les 26 et 28 novembre prochains, l’équipe nationale va disputer la suite des préqualifications européennes pour la Coupe du monde 2023.
Évidemment, la situation sanitaire ne permet pas aux rencontres de se disputer comme initialement prévu. Et à l’instar – toutefois à une moindre échelle – de ce qui s’était passé avec la NBA, c’est donc dans une bulle que va se dérouler la suite de la compétition : «C’est dommage, car on devait aller en Islande, qu’on avait battue lors des derniers JPEE au Monténégro et on devait recevoir la Slovaquie. On avait perdu seulement de huit points chez eux et on espérait profiter de notre public avec plein de monde à la Coque pour nous pousser vers la victoire, mais malheureusement ce n’est pas possible», regrette Ken Diederich, le sélectionneur national.
«On est rarement giflés par nos adversaires»
Au lieu de cela, le Luxembourg se retrouvera donc pendant une semaine à Bratislava, en compagnie du Kosovo, de l’Islande et du pays hôte, la Slovaquie : «On va régulièrement être testés, mais on ne sera pas dans un hôtel de la même qualité que la NBA. La FIBA a opté pour cette solution à cause du calendrier, il faut l’accepter. Les ambitions restent les mêmes. On n’était pas loin contre la Slovaquie, l’objectif sera de faire un bon début de match pour essayer de les surprendre sur la fin de rencontre. Cela fait quelques années qu’on le fait, on est rarement giflés par nos adversaires. Et si on regarde bien, sur les six derniers matches, on est à trois victoires et trois défaites. Donc, on veut gagner un match. Bulle ou pas !»
Évidemment, il s’agirait malgré tout d’une performance remarquable. Il ne faut pas oublier qu’à la différence de ses adversaires, les Luxembourgeois ne sont pas, dans leur grande majorité, des professionnels. Qu’ils ne peuvent donc pas concentrer uniquement leur énergie sur l’entraînement et la récupération. Mais cela, les joueurs grand-ducaux le savent bien. Ce qui ne les a pas empêchés de faire tomber des formations entièrement composées de pros par le passé. Et on se rappelle que lors de leur dernière sortie, à la Coque au mois de février dernier, ils avaient été tout, tout proches de s’imposer face au Kosovo, qui s’en était sorti dans les toutes dernières minutes de la rencontre (80-84).
Se dirige-t-on vers le même genre de prestation, avec, pourquoi pas, la pièce qui tombe cette fois du bon côté ? Toujours est-il que la sélection nationale va tout faire pour se montrer à la hauteur de ses adversaires. Et comme le coronavirus a stoppé toutes les compétitions, les hommes de Ken Diederich disposent d’une semaine de plus d’entraînement par rapport à ce qui était initialement prévu. La seule «bonne» nouvelle au vu du contexte sanitaire très particulier : «Avoir quelques entraînements de plus, c’est bien sûr une bonne chose.»
Sans Andjelkovic ni Arendt, avec Feipel et Kreps
Et encore, si les séances ont débuté dès mardi, ce n’était pas avec une équipe au complet. Déjà, elle est amputée de Mihailo Andjelkovic (Contern) et Philippe Arendt (Sparta), retenus par leurs études, Bobby Melcher (Racing), absent pour raisons professionnelles, ou encore Lou Demuth (Chicago), parti étudier aux États-Unis.
Les pros Thomas Grün (Gladiators Trier), Alex Laurent (Klosterneuburg Dukes) et Oli Vujakovic (Swarco Raiders) ne rejoindront leurs coéquipiers qu’en Slovaquie : «À cause du corona, ils arriveront là-bas le dimanche ou le lundi. Comme on ne joue que le jeudi, ça nous laissera six ou sept séances d’entraînement au complet», souligne le sélectionneur national.
Concernant Ben Kovac (Den Helder Suns), ce dernier a le droit de faire le voyage au Luxembourg. Il s’entraînera donc avec la sélection à partir du début de la semaine prochaine.
Dans ce groupe, on retrouve deux nouvelles têtes. Deux jeunes pousses talentueuses avec Mike Feipel (Sparta), qui montre enfin ce qu’il sait faire du côté de Bertrange, et Malcolm Kreps (Résidence), qui a déjà prouvé par le passé qu’il était un excellent basketteur : «Mike joue très bien. Il connaît le système. Malcolm est quelqu’un de super talentueux et j’ai envie de le voir avec le groupe des seniors.»
Également convoqués, Clancy Rugg (Basket Esch) et Xavier-Robert François (Résidence). Les deux se rendront en Slovaquie, mais comme le demande la FIBA, un seul joueur naturalisé peut être aligné. Et dans ces conditions, c’est bien Clancy Rugg qui devrait être inscrit sur la feuille de match : «Xavier sera là pour les entraînements, mais il ne sera pas dans le groupe», confirme le technicien luxembourgeois.
Depuis mardi, l’équipe nationale est donc en mode préparation pour son dernier rendez-vous d’une année forcément très particulière. Bien sûr, elle se prépare et fait comme si, tout en sachant très bien qu’il est compliqué de tirer des plans sur la comète : «On est concentrés. On a une douzaine d’entraînements programmés d’ici au début de la compétition. Pour l’heure, on fait comme si on allait y aller. Mais évidemment on ne sait pas ce qui se passera dans quelques semaines.» Quand on ne peut pas contrôler quelque chose, autant se concentrer sur ce sur quoi on peut agir.
Romain Haas