Le consensus appelé des vœux du président de la Fédération luxembourgeoise de basket (FLBB), pour dessiner un nouveau championnat, risque d’être compliqué à obtenir. Visiblement, les partisans de la formule à 10 comptent bien tout faire pour aboutir à leurs fins.
Aux dires du président, la saison prochaine devrait se dérouler à 13 ou 14. Mais c’est compter sans le désir des «petits» de promouvoir la solution à 10. Une formule qui a été tout près d’être adoptée. Il s’en est fallu de quelques-uns qui ne se sont finalement pas ralliés à la cause. On peut même se dire que certains qui n’avaient pas le droit de voter pour diverses raisons (nouveau club, raisons administratives ou financières) auraient très bien pu faire pencher la balance.
Tout se décidera le 27 juin, une semaine après la période des transferts (confirmée du 1er au 20 juin). Et les partisans du 10 n’ont clairement pas dit leur dernier mot.
Les résultats du vote de samedi
• Formule à 10 : 49,36%
• Formule à 14 : 49,77 %
• Formule à 20 : 13,37 %
Les arguments sont les mêmes que ceux entendus la semaine dernière. Déjà, une N1 à 14 entraînerait un trop gros affaiblissement de la N2. Et on ne veut clairement pas entendre parler d’une solution de transition avant un retour à 10, voire à 12 : «On ne veut pas perdre une année et risquer de perdre des joueurs. Chaque année c’est le même problème, les équipes de N1 viennent, tels des piranhas, pour piquer les meilleurs joueurs des équipes de N2. Comme ce sont des jeunes, ils préfèrent cirer le banc en N1 car ils se disent qu’ils n’arriveront pas à monter en N2 avec leur équipe actuelle», confie un dirigeant.
Et d’ajouter : «Avec cette solution à 14, il n’y a même pas de montée automatique lors de la première saison. Uniquement à partir de 2021/2022.»
Le désir et même le besoin de garder la Nationale 3 est également un argument massue pour les «pro-10» : «À l’époque, il y avait un accord avec Bruxelles pour qu’on puisse jouer avec trois non-JICL dans les deux premières divisions mais que pour les autres divisions, c’était illimité», indique un responsable d’une formation de N2.
Qui précise encore : «On a regroupé la N2 et la N3 chez les dames et on a constaté que de nombreuses filles ont arrêté car la différence de niveau était trop importante et ça les a dégoûtées.»
Ligue fermée en entre-soi
Clairement, l’idée de regrouper N2 et N3 ne passe pas : «Les structures et les niveaux sont très différents et il y a un grand risque que l’écart soit tel au niveau des résultat qu’il soit très démotivant d’un côté comme de l’autre.» Effectivement, entre des joueurs qui sont là majoritairement pour le plaisir et d’autres qui aspirent à une grosse compétition pour montrer qu’ils ont ce qu’il faut pour jouer plus haut, l’écart pourrait bien être abyssal.
Ce qui est également reproché à la solution à 14, c’est une forme d’arrogance de la N1 : «Aucune (NDLR : en fait une seule, Bascharage, qui avait déjà fait le même genre de proposition l’an passé) équipe de N2 ou N3 n’a été consultée avant de faire cette proposition», expliquait déjà un dirigeant dans nos colonnes (lire notre édition de samedi dernier). Il est vrai qu’avec une seule montée automatique et un barrage pour la deuxième place, la solution proposée par Chris Wulff et Christophe Flammang pouvait s’apparenter à une forme de ligue fermée. Un entre-soi dont seraient, de fait, automatiquement exclues les formations moyennes.
En plus, en Nationale 2, visiblement, on apprécie le système actuel : «Pourquoi changer? La N2 a un bon niveau et les play-downs avec les équipes de N1, c’est quelque chose que les joueurs aiment bien.»
On l’aura compris, le consensus souhaité par la FLBB pour, vraisemblablement, une solution à 12, risque de se heurter à la volonté farouche des formations moyennes de s’y opposer fermement. Les six prochaines semaines promettent des discussions pour le moins engagées.
Romain Haas