Après 18 journées, il est temps de dresser le bilan définitif de cette première phase de Nationale 1. Passionnante, au demeurant.
La domination de l’Amicale, larévélation de Contern, la jeunesse du Sparta, la saison à deux visages du T71 ou l’écroulement de la Résidence ou du Basket Esch : les enseignements à tirer de cette saison régulière sont nombreux. Retour sur les forces en présence après 18 matches.
L’AMICALE, FIDÈLE AU POSTE
Auteur d’une saison 2015/2016 exceptionnelle, le champion steinselois partait un peu dans l’inconnu lors de cette saison régulière. Avant même le début des hostilités, Ken Diederich avait clairement annoncé la couleur : « On ne peut pas faire un 18-0. On devrait bien tourner à partir de Noël. »
Effectivement, sur le papier, cela paraissait compliqué pour la meilleure équipe du précédent exercice, puisque pas moins de quatre joueurs (Melcher, Laurent, Picard, Koster) et un coach (Diederich) n’ont pas pu participer à la préparation de l’équipe, du fait du superbe parcours avec la sélection. Il fallait en plus intégrer un nouveau joueur en la personne de Shavon Coleman.
Bref, beaucoup d’obstacles et le premier match, perdu contre le T71 pouvait faire naître quelques craintes. Mais rapidement, les doutes ont été dissipés. Alors qu’on a joué 18 matches, les hommes de Ken Diederich n’ont certes pas réussi le parcours immaculé de la saison dernière, mais le bilan est clair : meilleure attaque, meilleure défense, deux défaites, Steinsel est bien au rendez-vous.
LE DAUPHIN AU RENDEZ-VOUS
Ils espéraient peut-être profiter du relatif saut dans l’inconnu et de la possible petite faiblesse de son rival pour devenir calife à la place du calife, mais les Musel Pikes sont tombés sur plus forts qu’eux. Malgré tout, avec une formation qui n’a pratiquement pas bougé depuis l’année dernière, avec notamment toujours les deux mêmes superbes joueurs américains Clancy Rugg et Jarmar Gulley, les Mosellans ont largement rempli leurs objectifs. Ils sont toujours en course en Coupe et sont juste derrière l’Amicale en championnat.
ETZELLA A FAIT LE BOULOT
Les Ettelbruckois terminent cette saison régulière sur la troisième marche du podium. Les hommes de Jan Enjebo n’ont pas battu les deux premiers, mais ils se sont imposés face à tous leurs autres adversaires. Nelson Delgado, qui a finalement rempilé après avoir longtemps laissé planer le doute d’une retraite ô combien méritée, vient tout juste de fêter ses 37 ans. Et même s’il ne réalise plus forcément les cartons d’il y a quelques années, il reste une valeur sûre du championnat et a déjà scoré 20 points ou plus à 4 reprises lors de cette saison régulière.
Etzella, qui dispose d’un banc très profond, certainement l’un des meilleurs du pays avec les frères Gutenkauf, les frères Wilson, Gilles Polfer, Yann Wolff ou encore Dominique Benseghir pour ne parler que d’eux, s’est montré très solide tout au long de la saison et n’a perdu qu’une seule fois deux matches d’affilée. Les retrouver si bien placés n’est donc pas une surprise.
DUDELANGE À DEUX VISAGES
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les fans du T71 seront passés par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et cela ne date pas d’hier, puisque tout a commencé avec l’annonce du contrôle antidopage positif de Chris Jones qui a, qu’on le veuille ou non, fortement hypothéqué la fin de saison du club. Et la sanction – neuf mois de suspension on le rappelle – qui a suivi a logiquement énormément perturbé l’équipe de la Forge du Sud.
On ajoute à cela une grave blessure de son nouvel Américain, dont les qualités sont indéniables et qui a réussi, presque à lui seul, à dégoûter l’Amicale dès son premier match. Sans oublier un remplaçant (Maurice Lewis-Briggs) qui ne s’est jamais fondu dans le collectif dudelangeois et des joueurs du banc qui n’ont pas donné satisfaction et on se retrouve avec un T71 obligé de lutter jusqu’au bout pour une place dans le top 6.
Mais après avoir bu le calice jusqu’à la lie avec à deux reprises, des séries de trois défaites de suite, chose impensable il y a quelques mois encore, Dudelange a progressivement redressé la barre. Avec Tim Schmit, rentré d’Allemagne où son expérience a tourné court, ils ont trouvé un nouveau danger offensif : « Il nous aide beaucoup, on est très contents de l’avoir avec nous », reconnaît d’ailleurs Phil Dejworek, l’entraîneur du T71. On a craint, un temps, une blessure de Christophe Laures qui le mettrait sur la touche pendant toute la saison, mais l’intérieur (le seul véritable de l’équipe) a effectué son retour plus tôt que prévu. Et, cerise sur le gâteau, Chris Jones est enfin de retour.
Samedi, dans le match qu’il ne fallait pas perdre, les Dudelangeois ont déroulé face au Basket Esch. Et comme l’expliquait le coach : « Si on a la chance d’être en play-offs, il faudra compter avec nous. » Nul doute que le message est passé chez leurs adversaires : Dudelange est de retour!
CONTERN, LA SURPRISE DU CHEF
Avant le début de la saison, rares étaient les personnes qui pariaient sur une place de Contern en play-offs. Il faut dire que les chiffres sont têtus. Et quand on n’a pas gagné dix matches en deux saisons régulière, comment imaginer voir une formation se métamorphoser à tel point qu’elle pourrait viser le top 6?
Mais il y avait des signes avant-coureur. Et notamment la confiance du coach : « Je n’ai jamais raté les play-offs de toute ma carrière », expliquait ainsi Gavin Love avant le début de la saison. Et effectivement, après une première surprise contre le Basket Esch, les Conternois, plus habitués à attendre cinq ou six matches avant d’en gagner un, ont cette fois commencé la saison en enchaînant quatre succès de suite.
S’appuyant notamment sur un très fort duo d’Américains (Jesse Morgan/Manny Atkins) et sur les valeurs sûres René Wolzfeld et le capitaine Raul Birenbaum, Contern a aligné victoire sur victoire : « Chacun connaît son rôle », expliquait la semaine dernière, dans nos colonnes le capitaine Raul Birenbaum. Le recrutement a été malin avec l’addition de Dan Weyrich et de la tour de contrôle Andy Eicke. Et même si les deux joueurs ne sont pas les plus spectaculaires ni les plus efficaces de la ligue, il n’empêche que leur apport sont une pièce supplémentaire à un puzzle qui semble bien se construire.
LES JEUNES AU POUVOIR
Le Sparta est en phase de reconstruction et Philippe Giberti est l’homme idoine pour ce genre de mission. Le technicien bertrangeois n’hésite pas à mettre face à leurs responsabilités des gamins comme Mihailo Andjelkovic ou Philippe Arendt. Alors qu’il n’a que 25 ans, Dean Gindt, fait figure de vétéran au sein d’un effectif pétri de talent aux côtés desquels figurent toujours les vieux briscards Xavier Engel et Thierry Abdiu, notamment.
Le Sparta, qui s’était qualifié avec sept victoires l’an passé, a dû cette fois en obtenir neuf pour valider son billet pour le top 6. Une performance d’autant plus notable, comme le soulignait Philippe Giberti qu’« on a joué pendant la moitié de la saison sans Brad Reese ».
ESCH RESTE À QUAI
Sur le papier, le Basket Esch avait tout pour faire partie du top 6. Voire encore mieux. Mais la réalité a été complètement différente. Et même si les joueurs de Franck Mériguet ont connu une bonne période, enchaînant les victoires entre novembre et décembre, la blessure de leur shooteur serbe Momcilo Latinovic leur a totalement coupé l’herbe sous le pied.
Entre les matches joués sans deuxième étranger, ceux avec un Américain qui ne convenait pas et ceux perdus de très peu, les Lallangeois avaient un défi trop compliqué à relever. Et au moment où ils devaient réaliser le match de leur saison, ils se sont totalement écroulés. Ils vont donc terminer leur saison dans l’anonymat des play-downs. Pour eux, tout se jouera samedi, face aux Musel Pikes en demi-finale de Coupe. Le championnat passe clairement au second plan. Personne ne les voit descendre.
WALFERDANGE, TOUT PRÈS MAIS PAS ASSEZ
On ne compte plus le nombre de fois où on a le sentiment d’avoir vu une bonne équipe de la Résidence cette saison. Face aux cadors, les hommes de Rainer Kloss, choisi par la direction pour relancer le club avec un projet plus professionnel qu’il ne l’était auparavant, ont plusieurs fois été proches de l’exploit (défaite de sept points contre l’Amicale, de six contre les Pikes…), mais sans jamais parvenir à leurs fins.
Malgré un Oliver Vujakovic qui n’est pas loin d’être la révélation luxembourgeoise de la saison (17 pts, 8 rebonds, 2 passes), les Walferdangeois n’ont jamais réussi à trouver le bon rythme. Il faut dire qu’avec quasiment une dizaine d’Américains utilisés en 18 matches, difficile de trouver de la stabilité. Et les coéquipiers de Kevin Moura, lui-même sur courant alternatif, l’ont payé cher.
DES PROMUS HORS DU COUP
Autant les années précédentes, on sentait que sur les deux promus, il y en avait un qui n’en était pas vraiment un. Autant, cette année, personne ne donnait cher de l’Arantia et des Hedgehogs. Force est de constater, après 18 journées que les deux formations sont nettement en dessous de leurs adversaires. Et personne ne mise un kopek sur leurs chances d’éviter la relégation. Au moins, elles joueront sans pression vu que personne ne les attend!
Reprise des hostilités les 11 et 12 février avec la 1 re journée des play-offs et play-downs.
Romain Haas