Nadia Mossong, capitaine du T71, assume le statut de favorite de son équipe.
Vous êtes championnes en titre, en finale de la Coupe, vous allez tout gagner?
Nadia Mossong : Le plan n’est pas forcément de gagner tous les matches. Mais à chaque fois qu’il y a quelque chose à gagner, de se retrouver en position pour avoir une chance de le faire. À ce titre, la Coupe était pour nous un objectif cette saison. Cela fait deux ans qu’elle n’a pas eu lieu, heureusement on a l’opportunité de la jouer cette saison. On a réussi à se qualifier pour la finale. Et je pense qu’on a toutes nos chances.
Sur le papier, il n’y a pas photo. Vous n’avez perdu qu’un seul match cette saison, contre Etzella. Qu’est-ce qui s’était passé?
On ne jouait qu’avec une seule Américaine, mais surtout on avait très très mal joué. On n’a pas d’excuse, car même avec une seule pro on avait des chances de remporter ce match. Maintenant, on l’a perdu, ce n’est pas très grave. Terminer la saison invaincue n’était pas un but. Pour nous, ce qui compte, c’est la Coupe et le championnat. L’année dernière, on avait perdu trois rencontres mais on s’était servi de chaque défaite pour construire notre victoire.
Évidemment vous avez dans votre effectif des joueuses très fortes, mais c’est également le cas de certaines de vos adversaires. Pour quelle raison Dudelange est-elle l’équipe la plus forte?
Déjà, je pense que nous sommes une équipe très soudée. J’entends par là qu’on fait des choses en dehors du terrain ensemble. Et pas uniquement les joueuses majeures mais également celles qui sont là à tous les entraînements et qui vont avoir quelques minutes de temps de jeu. C’est notre première force. L’autre, c’est le fait d’avoir sept joueuses qui ont le même niveau. Ce sont les choses les plus importantes.
Avec, notamment un phénomène, la très très jeune internationale Faith Ehi Etute. Que pouvez-vous nous dire sur elle?
Je dois bien avouer que je suis impressionnée par elle. Elle est toute jeune (NDLR : elle a eu 16 ans le 24 octobre dernier), c’est sa première année où elle peut s’entraîner avec nous puisqu’avant elle était encore chez les filles scolaires. Jérôme (NDLR : Altmann, le coach) l’a invitée à notre entraînement en début de saison. Je crois que c’était la bonne décision.
Faith m’impressionne vraiment. Je ne me rappelle pas d’une personne aussi performante physiquement qu’elle au Luxembourg
On peut dire cela avec encore en demi-finale une énorme prestation avec 12 pts et 20 rebonds en sortant du banc?
Je ne me rappelle pas d’une personne aussi performante physiquement qu’elle au Luxembourg. Ce qui est impressionnant, outre son physique (NDLR : elle mesure 1,83 cm) c’est surtout la manière avec laquelle elle l’utilise. Elle n’est pas qu’en percussion, elle sait aussi faire des passes, on voit que c’est une joueuse intelligente. Bien sûr, elle a encore des choses à apprendre et heureusement à son âge, notamment améliorer son tir. Mais elle le sait aussi. Et je pense que c’est bien pour elle de se retrouver dans un groupe comme le nôtre, où elle voit qu’elle n’est pas la plus forte de l’équipe.
Dans cette équipe dudelangeoise, il y a beaucoup de joueuses très fortes. Y a-t-il une hiérarchie bien établie?
Pas vraiment. Tout le monde est capable d’apporter son leadership. Il y a de bonnes joueuses, mais on sait mettre son ego de côté pour le bien de l’équipe. Je pense qu’on y parvient de belle manière.
Est-ce que le fait d’être largement favorite est un danger?
C’est vrai que tous les gens qu’on rencontre nous disent qu’on a battu largement l’Amicale, que ce sera facile contre la Résidence. C’est plus facile, selon moi, de se retrouver dans la position de l’underdog. Mais on a une équipe assez mature. On est conscientes de nos forces.
En demi-finale, vous avez passé plus de 100 pts à l’Amicale, vous vouliez envoyer un message?
Pas vraiment. Ça s’est fait comme cela. Ce n’était pas un objectif de leur mettre 100 pts.
En finale, c’est donc la Résidence. Qu’est-ce que cela vous inspire? Quelles seront les clefs du match?
Que ce soit Esch ou la Résidence, chacune avait des arguments à faire valoir. Je pense que, hormis notre match contre Etzella, ceux contre Esch ont été les plus mauvais de notre part. Maintenant c’est la Résidence, on les connaît. On a joué contre elles en finale du championnat. En ce qui nous concerne, on va déjà se concentrer sur nous. Si on joue bien, on joue notre jeu, ce sera déjà une bonne chose. Il faudra tenter de contenir leurs Américaines, ce qui ne sera pas facile. Elles sont très fortes, avec Amanda (Cahill) qui fait toujours ses 25 pts par match et Kierra (Anthony) qui est très solide. Il faudra essayer de ne pas laisser les Luxembourgeoises entrer dans le match.
Quel est votre état d’esprit?
Forcément un peu d’excitation. Si on n’en a pas pour un tel match, autant ne pas le jouer. J’ai gagné une fois la Coupe, avec Etzella. C’était mon premier titre au Luxembourg. J’ai encore des souvenirs plein la tête. Je me verrais bien en avoir de nouveaux samedi!
À fond sur le 3x3
Nadia Mossong est une femme très occupée. Après avoir été en charge du projet InterReg, qui est arrivé à son terme l’été dernier, elle est désormais en charge du développement du 3×3 au niveau national. Il y a quelques jours, une détection a été effectuée dans le but de créer une équipe nationale qui participera au mois de juin prochain à Limassol aux qualifications pour le championnat d’Europe. Treize joueurs ont été retenus et Madji Anan a été désigné sélectionneur de l’équipe masculine. Chez les filles, Nadia Mossong est en discussion pour trouver la personne idoine. Quant à la sélection, elle s’effectuera plus tard dans la saison car les joueuses n’avaient pas de fenêtre internationale pour faire cette détection. Les deux sélections se rendront donc ensemble à Chypre. L’idée étant de développer une discipline en plein essor. Et qui est désormais olympique.