Présent, en tribunes, pour assister à la victoire du Sparta sur le Basket Esch samedi, Pascal Meurs, nouveau technicien de Bertrange, revient sur sa décision de revenir sur un banc au Luxembourg.
Pouvez-vous nous raconter ce que vous avez fait depuis que vous avez quitté le T71, à la fin de la saison précédente?
Pascal Meurs : Je pense que c’était le bon moment pour quitter Dudelange. Une très belle opportunité s’offrait à moi du côté de Valence. Et je ne pouvais pas espérer mieux sur le plan tant du basket que de la qualité de vie. J’ai pu collaborer de près avec le staff et le management du club de Valence, qui évolue en Euroligue.
Vous étiez dans une académie, en quoi cela consistait-il exactement?
Oui, j’étais dans une académie pour joueurs pros. La plupart du temps, il s’agissait d’Américains à la recherche d’un job en Europe. Donc ils s’entraînent avec des coaches et chaque semaine, on disputait des matches exhibition contre différentes formations. En fait, on peut comparer un peu ça à la G-League, à savoir que d’un jour à l’autre, des joueurs peuvent arriver, d’autres peuvent partir parce qu’ils ont trouvé une nouvelle destination.
Je suis coach et un coach, ça a besoin d’une équipe
C’est cette instabilité qui vous a conduit à décider de changer?
En fait, au bout de six mois, on m’a expliqué que je faisais du super job. J’ai dû entraîner près de 80 joueurs et ça m’a beaucoup aidé à comprendre l’état d’esprit de ces joueurs quand ils arrivaient en Europe. J’ai également pu suivre les entraînements et les matches de Valence et tout cela est extrêmement enrichissant. Maintenant, mon contrat s’arrêtait au 1er mars et l’académie ne reprenait que deux mois plus tard. Mais je suis un coach. Et un coach, ça a besoin d’une équipe. Pour moi, c’était le bon moment pour en reprendre une.
Et c’est donc le Sparta qui a trouvé grâce à vos yeux?
Le dernier mois, j’ai eu des contacts avec des formations de différents niveaux. J’ai peut-être raté quelques belles opportunités, mais je ne suis pas persuadé qu’une carrière soit linéaire. Au Sparta, on me donnait l’opportunité de coach en première division dans un championnat européen, ce qui est très compliqué car il y a peu de postes. Dès les premières discussions, j’ai senti la confiance de la part du comité.
Vous connaissez la situation actuelle du Sparta?
Bien sûr. C’est pour cela que je me suis engagé jusqu’à la fin de la prochaine saison. On ne va pas se mentir : j’ai signé pour les play-downs. Même si je sais que mathématiquement, il reste une possibilité de jouer les play-offs, même avec deux victoires on n’est pas du tout assurés de passer dans le top 6. Je veux construire sur la durée et je ne veux pas être jugé sur le travail d’une semaine. Ce n’est pas en quelques jours qu’on va changer le monde, je ne suis pas magicien!
La relégation, vous l’envisagez?
Non, ce n’est pas une option. Je n’ai pas réfléchi à la N2. Je sais que les play-downs seront compliqués avec de belles équipes, mais je crois dans le potentiel de mon groupe.
Ces derniers jours ont été complètement fous
Un groupe que vous avez pu observer de près dès samedi. Vous étiez sur le banc?
Oh non! J’étais dans les tribunes, en espérant que personne ne me voie. Il faut dire que les derniers jours ont été complètement fous. J’ai signé au Sparta jeudi, vers minuit. Le vendredi, à 5 h du matin, j’étais en train de préparer mon déménagement. Le vendredi après-midi, après avoir donné mon dernier cours à l’académie, j’ai pris un avion vers la Belgique. Je suis retourné chez moi pour aller chercher des vêtements d’hiver, dont je n’avais pas vraiment besoin à Valence. Et je ne suis arrivé à Bertrange que samedi dans l’après-midi. Je n’allais pas perturber le travail de Thorsten, ça ne servait à rien pour moi de me mettre sur le banc alors que je n’avais pas encore vu les joueurs.
Thorsten Freiheit a assuré l’intérim. Sera-t-il votre assistant-coach?
On a longuement discuté et effectivement, j’ai très envie de collaborer avec lui. À nous deux, on va s’occuper des équipes cadets, espoirs, seniors A et seniors B. On va faire deux groupes d’entraînements, non pas en se basant sur l’âge des joueurs mais sur leurs qualités. Et le week-end, on aura quatre matches à gérer.
Au Sparta, vous aviez jusqu’à très récemment trois Américains. Quelle est la situation?
Désormais, ils ne sont plus que deux. En effet le comité avait décidé avant même mon arrivée, de se séparer d’Adrian Rodgers. Donc, nous allons terminer la saison avec Titus Robinson et Jarvis Williams, qui ont toute ma confiance. Je les connais pour avoir coaché contre eux. Ils ont de la qualité, des capacités et ils vont rester.
À Valence, avez-vous continué à suivre l’actualité du basket luxembourgeois?
Un peu oui. Une fois que vous avez coaché dans une ligue, vous jetez régulièrement un coup d’œil, vous restez en contact avec les joueurs…
Qu’avez-vous pensé de cette saison?
On constate que tout le monde peut battre tout le monde cette année. Même Contern, qui est lanterne rouge, est une équipe de qualité. On voit des top teams perdre contre des formations comme Heffingen ou l’Arantia. C’est un championnat de fou. Certainement le plus serré de ces dernières années. C’est génial pour les spectateurs!
Je pense avoir déjà prouvé par le passé que j’étais à l’aise dans ce rôle, à savoir de lancer des jeunes talents
Quelle est votre analyse de la situation en championnat du Sparta?
C’est trop tôt pour en parler. Et je préfère réserver la primeur de mes commentaires à mes joueurs. Maintenant, on sait que le Sparta a beaucoup de jeunes très talentueux, certainement parmi les plus talentueux du pays, mais le souci c’est qu’ils ont du mal à exprimer leur potentiel une fois en équipe première. Je pense avoir déjà prouvé par le passé que j’étais à l’aise dans ce rôle, à savoir de lancer des jeunes talents.
Vous débutez par les deux dernières journées de saison régulière avec deux matches en trois jours. Dans ces conditions, vous vous concentrez sur le premier adversaire, les deux ou sur votre équipe?
Je viens tout juste d’arriver. Pour préparer cette double journée, on va axer notre focus sur nous-mêmes. Il y a certainement des trucs à améliorer chez nous, donc on va se concentrer sur nous!
Entretien avec Romain Haas