Après deux saisons gâchées par les blessures, Mathis Wolff semble enfin sur la bonne voie.
Pas facile de faire son trou au sein d’un effectif aussi imposant que celui d’Etzella. Mais le club nordiste peut compter sur plusieurs jeunes pétris de talent. Et Mathis Wolff semble être petit à petit en train de s’intégrer dans la rotation ettelbruckoise. Ça n’a l’air de rien mais les deux points inscrits face à Contern dans la large victoire d’Etzella (108-57), dimanche, permettent à Mathis Wolff de n’être plus qu’à neuf unités de son record sur… une saison !
Il faut dire que le jeune homme de 21 ans n’a pas été épargné par les blessures, tant et si bien qu’il n’a jamais vraiment eu l’occasion de montrer ce qu’il savait faire : «Alors qu’il avait passé une saison blessé, il avait été appelé en équipe nationale U20 à l’été 2018. Je trouve cela ridicule d’appeler en sélection quelqu’un qui n’a pas joué de la saison», commente Kreso Basic, l’entraîneur d’Etzella. Du coup, sa préparation avait été tronquée, il s’était blessé à la cheville et souffrait d’une périostite, qui lui a pourri pratiquement tout son exercice 2018/2019.
Mais cette saison, il semble bien que son corps le laisse enfin tranquille. Et il apparaît donc régulièrement dans les noms des joueurs qui ont foulé le parquet. Un peu plus de six minutes contre le Racing, dix-huit face aux Pikes, douze contre Dudelange… ce n’est pas grand-chose mais c’est toujours mieux que rien.
«Patience, travail et opportunisme»
Surtout dans un effectif aussi fourni que celui du champion en titre : «Cette année, je le sens davantage investi sur le plan du basket. Son talent n’a jamais été remis en question. C’est, à n’en pas douter, un des jeunes les plus doués du pays. Et dans ce cas, il y a trois choses à faire. La première, c’est d’être patient. La deuxième, c’est de travailler dur. Et la troisième, c’est de saisir la moindre opportunité.»
Pour le technicien croate, ce n’est qu’en réunissant ces trois conditions qu’on a une chance de faire son trou : «Quand on te fait jouer une minute, tu dois maximiser ton temps de présence. Apporter quelque chose pour en avoir deux la prochaine fois et ainsi de suite…» «Si Mathis reste dans ces critères, il sera dans la bonne direction.» Mathis Wolff fait partie des jeunes pépites nordistes, à l’instar de ses coéquipiers Eric Zenners et Sam Wolter, à qui on promet également un bel avenir. S’il veut franchir un palier et s’installer durablement dans la rotation ettelbruckoise, il lui faudra d’abord «être prêt mentalement», dixit son entraîneur.
«Un des plus athlétiques de la ligue»
Pour Kreso Basic, un jeune joueur, quand il entre sur un parquet, doit apporter quelque chose de plus : «J’attends de lui qu’il apporte de l’énergie. Qu’il nous pousse. Qu’il donne son maximum.»
Fritz Gutenkauf, le capitaine nordiste, ne tarie pas d’éloges au sujet de son jeune coéquipier : «Mathis, c’est un joueur de grand talent, très athlétique et qui peut vraiment évoluer dans le futur.» Et d’ajouter : «S’il est épargné par les blessures, il peut devenir un joueur important pour nous. Il a un bon finish autour du panier et c’est un superbe contreur.»
Ce côté athlétique est clairement l’un des points forts de celui que son coach appelle un stretch-four, à savoir un ailier fort aux qualités d’ailier : «Mathis est l’un des joueurs les plus athlétiques de toute la ligue. Il doit apprendre à simplifier son jeu. À croire davantage en lui-même. Il peut faire encore beaucoup mieux, notamment en termes de finition.»
Pour s’aguerrir, en attendant de devenir un pion majeur de l’équipe seniors, Mathis Wolff, comme ses compères Wolter et Zenners, est l’une des pièces maîtresses de l’équipe espoirs : «Ça lui permet de jouer. Il est dans un processus d’apprentissage», rappelle encore Kreso Basic.
Prochain rendez-vous pour Mathis Wolff ? Samedi prochain, du côté de Heffingen, où le joueur tentera, une nouvelle fois, de grappiller des minutes. Histoire de montrer ce qu’il peut apporter à Etzella!
Romain Haas