L’équipe nationale a sorti une très grosse prestation pour dominer l’Albanie. Tout sauf une surprise.
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, l’heure où le petit Luxembourg se faisait marcher dessus par l’Europe entière est bien révolue. Bien sûr, il ne joue pas encore dans la cour des grands. Mais il peut désormais regarder ses adversaires les yeux dans les yeux.
Certes, l’Albanie n’est pas la Grande-Bretagne, première victime de choix de l’équipe de Ken Diederich, mais les ingrédients pour aller chercher ce succès sont comparables : «On n’est pas aussi physiques que les Albanais mais on est plus techniques», résumait Ben Kovac quelques minutes après ce premier succès des préqualifications de l’Euro-2025 (86-75). Confirmation auprès de Ken Diederich : «On n’est pas grands. Donc on doit jouer vite. Et avoir de la réussite. C’est ce qu’on avait prévu de faire et c’est exactement ce que l’on a fait dimanche», résume le sélectionneur.
La force de cette équipe, c’est d’abord son collectif. Et l’ambiance qui règne en son sein : «On était bien préparés. Le coach sait nous mettre en confiance», ajoute Mihailo Andjelkovic, l’un des neuf marqueurs (sur neuf entrés en jeu) avec 3 pts et une grosse défense pendant ses 9’13“ de présence. Les joueurs grand-ducaux compensent leur manque de physique, de centimètres et de kilos par une abnégation de chaque instant. Une solidarité à toute épreuve. Et même s’ils ont été logiquement bouffés au rebond (30 contre 46), ils n’ont pas été ridicules pour autant dans la raquette, où ils ont inscrit 38 pts contre 42 à leur adversaire. Il fallait voir Clancy Rugg ou Joe Kalmes, auteur lui aussi d’une très bonne entrée, ferrailler avec les armoires à glace des Balkans sans la moindre hésitation.
Ce qui a changé au fil des années, c’est que, désormais, le Luxembourg ne se présente plus en victime expiatoire. Mais qu’il débute un match avec l’objectif de tout faire pour aller chercher la victoire. Bien sûr, ça ne fonctionne pas toujours. Mais force est de constater que, hormis une grosse raclée l’été dernier contre la Suède, qui évolue dans une autre galaxie, les dernières sorties internationales d’Alex Laurent et ses coéquipiers ont à chaque fois été très équilibrées. Ken Diederich résume la situation : «On gagne ce match mais les deux premiers (NDLR : en Albanie et face à la Roumanie) étaient gagnables. Avec un peu plus de réussite et quelques meilleures décisions, on pourrait être à 3-0 dans ces qualifications.»
Quand on lui demande quel est le point négatif à retenir de cette rencontre menée finalement de main de maître hormis cinq premières minutes un peu compliquées, il n’hésite pas longtemps : «Les neuf mecs qui sont entrés ont marqué. C’est juste dommage de ne pas avoir fait jouer tout le monde. Mike (Feipel), Yannick (Verbeelen) et Kevin (Moura) ne sont pas entrés, la rencontre était trop serrée, il fallait faire des choix.»
Un plan qui se déroule sans accroc
Avec cette victoire, Ken Diederich égalise son bilan : «Jusqu’à présent, on avait gagné trois matches à l’extérieur et seulement deux à domicile. On avait à cœur d’équilibrer tout cela, c’est désormais chose faite.» Le tout devant près de deux mille personnes. Là encore, une grande fierté : «Je suis très fier de ce que les joueurs ont fait. Et je le suis encore plus car on avait près de 2 000 personnes dans la salle alors qu’il y a quinze ans, on était contents quand il y en avait 200.»
Difficile de ne pas comprendre cet engouement quand on voit la sélection nationale évoluer comme elle l’a encore fait dimanche. Du jeu rapide, des passes incroyables, notamment signées Bobby Melcher : «Le meilleur joueur du pays quand il est à son top», des intérieurs qui se battent et des remplaçants qui apportent quelque chose. Sur le papier, ça a l’air simple. Mais tout cela ne doit rien au hasard : «Comme Thomas (Grün, blessé) n’était pas là, j’ai décidé de mettre Malcolm (Kreps) dans le cinq de base. Avec lui et Bobby, j’avais deux mecs qui pouvaient défendre sur les guards adverses. Avec Sticky (Gutenkauf) sur le banc, je disposais de quelqu’un qui pouvait entrer et apporter des points, ce qu’il a très bien fait. Joe a changé le match en apportant du physique, Oli (Vujakovic) s’est bien battu en défense, tout comme Mihailo.»
Un plan qui a marché à merveille : «Je suis fier de voir qu’on a réussi à faire ce qu’on avait prévu. On voulait les dominer en jouant notre basket devant une Coque pleine de monde. Du bon basket, rapide, avec l’apport de tous les joueurs! On met près de 90 pts sans trop tirer à trois points, ça montre une belle façon de jouer au basket!»
Retour désormais aux joutes nationales. Quant à Ken Diederich, il va rapidement se concentrer sur – déjà – la fin de cette campagne. Il ne reste en effet plus qu’une seule rencontre à disputer, en Roumanie le 30 juin prochain. Un match avec beaucoup d’enjeu puisque, mathématiquement, tout est encore possible : «Si on bat la Roumanie de 4 pts et que l’Albanie bat la Roumanie, on est premiers. Si on avait perdu dimanche, c’était terminé. Pour nous, cette victoire change tout!» Évidemment, il faudrait signer ce qui, sur le papier en tout cas, aurait des allures d’exploit. Mais au vu de ce qu’elle a démontré ces derniers mois, la sélection nationale n’est plus à cela près!
Le championnat reprend ses droits
La parenthèse internationale à peine refermée, il faut déjà penser aux joutes nationales. Avant l’explication finale, vendredi et samedi pour la toute dernière journée de championnat en saison régulière, l’Amicale et le Sparta se retrouvent dès ce soir pour un match en retard. En cas de succès, Bertrange a encore une possibilité de terminer en première position et d’avoir l’avantage du parquet durant tous les play-offs. Pour ce faire, il faut battre Steinsel puis le Racing et compter sur une défaite de la Résidence contre l’Arantia. Le leader walferdangeois qui pourra compter sur Desean Murray, arrivé la semaine dernière pour pallier l’absence prolongée d’Armon Fletcher, blessé depuis le match contre Heffingen, le 22 janvier dernier.