[Qualifications de l’Eurobasket-2017] Les Luxembourgeoises ont été pulvérisées (38-132) face aux championnes d’Europe. Une raclée mémorable… mais logique.
En Serbie, il n’y a pas que Novak Djokovic qui est au sommet de son sport. En effet, les joueuses de Marina Maljkovic, fille de Bozidar, quadruple vainqueur de l’Euroleague, sont également ce qui se fait de mieux sur le continent. Elles ont en effet été sacrées championnes d’Europe l’été dernier, en Hongrie. Et c’est cet Everest que les joueuses de Mariusz Dziurdzia devaient gravir, mercredi soir, à l’occasion de la deuxième journée des qualifications de l’Euro-2017.
«Il ne faut pas qu’on mette le premier panier, sinon elles vont se fâcher», prophétisait Henri Pleimling, le président de la FLBB.
On l’aura compris, face à un tel adversaire, qui évolue sur une toute autre planète que le nain luxembourgeois, la question n’était bien sûr pas tant de savoir si les coéquipières de Nadia Mossong et Tessy Hetting allaient s’incliner, mais plutôt de savoir combien de temps elles seraient capables de résister face à l’ogre serbe.
Le président a dû être rassuré puisque ce sont bien les visiteuses qui mettront le premier panier du match, sur un missile longue distance de Petrovic, l’une des innombrables lianes serbes qui tutoient les 190 centimètres. Plus grandes, plus physiques, mieux préparées et toutes professionnelles, les visiteuses mettront un peu plus de cinq minutes avant de prendre la mesure de leur modeste adversaire.
Face à un «petit», la Serbie a décidé de se montrer très agressive. La technique est simple : chaque fois qu’elles mettent un panier, les visiteuses restent en position afin de perturber au maximum la remise en jeu. Méthode payante puisque les Luxembourgeoises perdent un nombre incalculable de ballons. Et quand elles arrivent à se dépêtrer tant bien que mal de la pression insoutenable imprimée par les Serbes, elles sont souvent à court de temps pour appliquer leurs systèmes. Tout ceci donne lieu à des scènes assez singulières où les joueuses grand-ducales, à court d’arguments, tentent tout simplement d’envoyer la balle directement à l’autre bout du terrain en espérant qu’une coéquipière soit à la réception. Évidemment, ça ne marche qu’un temps.
Certainement un peu timorées dans le premier quart, qu’elles cèdent 9-25 après avoir longtemps erré avec quatre points, les joueuses de Mariusz Dziurdzia reviennent ensuite sur le parquet avec de meilleures intentions, à l’image de l’expérimentée Ana Petrova qui n’hésite pas à aller au charbon.
Une terrible série de 29-0
Chaque panier local est salué par des applaudissements nourris par les spectateurs qui arrivent au fur et à mesure de la première mi-temps. Mais évidemment, ces quelques éclairs sont rapidement éteints par un opposant bien trop fort. Et comme les Luxembourgeoises multiplient les erreurs, confondant souvent vitesse et précipitation – il faut dire qu’avec une championne d’Europe sur le râble ça n’aide pas – le score enfle de manière exponentielle (+15, +20, +30, +35)…
«On veut quitter le parquet sans avoir de regrets en ayant le sentiment d’avoir tout donné», expliquait Nadia Mossong. Quarante points d’écart à la pause et seulement 19 points marqués, l’addition était déjà très salée à la pause. Mais ça n’allait pas s’arrêter là : car Petrova a inscrit le premier panier de la mi-temps. Et la réaction des Serbes a été violente : 29-0 ! Terrible série stoppée par deux paniers coup sur coup de Lynn Schreiner.
Anecdotiques au vu du score final : 38-132. Vous avez dit un monde d’écart ?
Romain Haas