Il a manqué cinq minutes aux basketteurs luxembourgeois pour signer une victoire historique, samedi soir à la Coque, face à la Macédoine (74-82).
Il y a dix jours, les Luxembourgeois avaient été tout près de créer une vraie sensation en terre macédonienne. Il s’en était fallu d’un ballon perdu et d’une contre-attaque qui avaient définitivement scellé le sort de la rencontre. En ce samedi, sur leur parquet de la Coque, les hommes de Ken Diederich espéraient être capables de rééditer le même genre de performance. « On aimerait bien créer une surprise à la maison », expliquait l’entraîneur national avant le début de ces six matches de qualification.
Mais à la pause, atteinte avec 14 points de retard (34-48), on ne donne pas cher des hommes de Ken Diederich. Gindt cloué sur le banc pour trois fautes prises très rapidement, Joe Kalmes, à peine entré en jeu qu’il est déjà sanctionné… les grands ne sont pas à la fête. Et comme les Macédoniens, plus grands et plus costauds, utilisent à merveille leurs centimètres et leurs kilos en plus, on voit les visiteurs se détacher après cinq minutes. Ils récupèrent la plupart des ballons, filent en contre-attaque. Et sur jeu placé, ils servent immanquablement leurs intérieurs, qui prennent l’ascendant sur leurs frêles adversaires. Pour ne rien arranger, les joueurs de Ken Diederich alternent les mauvais choix, les tirs manqués ou ratés. La Macédoine use et abuse du jeu dans la peinture ou de passes lobées qui trouvent immanquablement un joueur qui n’a plus qu’à conclure. Au bout de ces vingt minutes, hormis Alex Laurent, définitivement le nouveau leader de cette nouvelle génération et quelques coast to coast de Bobby Melcher, on n’a pas vu grand-chose côté luxembourgeois. L’optimisme n’est donc pas de mise au moment de reprendre le match.
Le combat change d’âme au retour des vestiaires
Mais au retour des vestiaires, on assiste à un match totalement différent. Les visiteurs la jouent un peu trop facile alors que les coéquipiers de Jairo Delgado reviennent sur le parquet avec la bave aux lèvres. Frustré par ses longues minutes passées sur le banc, Dean Gindt se bat comme un beau diable. Bobby Melcher se mue en piqueur de ballons. Et comme Alex Laurent revient vite sur le parquet, tout s’enchaîne plutôt bien. Le match, facile pour la Macédoine en première mi-temps, devient beaucoup plus compliqué. Les spectateurs ne sont pas très nombreux mais ils encouragent leurs favoris à tout rompre. Les visiteurs semblent totalement perdus et concèdent plusieurs pertes de balle. Cette fois, ce sont les joueurs grand-ducaux qui concluent les contre-attaques.
Cantonnés à du jeu individuel en première mi-temps, les Luxembourgeois font montre de ce qu’ils sont capables de faire balle en main : une circulation rapide, du mouvement et de bons choix de tir. Et comme un symbole, c’est Alex Laurent, d’un missile longue distance dont il est également capable, qui égalise à 55-55 alors qu’il reste 3’12 » à jouer dans un troisième quart totalement dominé par les locaux. Dans les tribunes, une immense clameur est en train de monter. Et le Gymnase de la Coque explose littéralement quand Samy Picard, pas toujours très à son avantage samedi, plante une banderille à trois points qui donne le premier avantage de la partie au Luxembourg. La Macédoine a pris l’eau (31-16) mais ne compte qu’un point de retard à dix minutes de la fin du match.
Va-t-on vivre un moment historique ? Les jeunes Luxembourgeois vont commencer à gamberger un peu alors qu’en face, le très peu spectaculaire mais ô combien efficace Kostoski joue sa partition à la perfection. Alors que son coéquipier Travis s’énerve, le n°7 reste concentré. Il prend ce que la défense grand-ducale lui offre et se montre impeccable de la ligne des lancers. Les Luxembourgeois, qui mènent encore d’un point à cinq minutes de la fin (71-70) vont malheureusement plier sous les ultimes coups de boutoir du duo Travis/Kostoski, qui va permettre à la Macédoine, qui a une nouvelle fois eu très chaud, de prendre un avantage décisif.
La déception qui se lit sur le visage des Luxembourgeois à l’issue de cette rencontre en dit long sur leur état d’esprit : ils ne sont pas de la chair à canon pour toutes les formations pros qu’ils vont rencontrer. Bien au contraire, ces gamins, pour la plupart, détestent la défaite. Et s’ils continuent avec le même état d’esprit, on se dit que l’avenir peut être très intéressant pour le basket luxembourgeois.
Il faut désormais vite oublier cette déception car, dès mercredi, c’est la Hongrie, toujours invaincue, qui débarque à la Coque. Et ça promet d’être encore une autre paire de manches que la Macédoine…
Romain Haas