Les clubs luxembourgeois sont au chômage technique. Cela n’empêche toutefois pas certains, comme Heffingen, de prendre des initiatives pour égayer la vie des gens.
Voilà désormais un peu plus d’une semaine que le basket est à l’arrêt au Luxembourg et dans le monde. Plus de possibilité de s’entraîner, de se dépenser. De partager des moments avec ses coéquipiers ou d’aller applaudir ses joueurs favoris. Il faut faire avec. En ces temps douloureux, les initiatives pour rendre la vie des gens un peu plus agréable, rendre service, se multiplient. Et certains clubs ont décidé d’utiliser les réseaux sociaux dans cette optique.
C’est ainsi que, depuis deux jours, le club de Heffingen propose, via sa page Facebook, des conseils de films avec le basket en toile de fond : «J’ai vu que la fédération portugaise avait posté un message avec une liste de documentaires et de films. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de s’inspirer de cette initiative, mais à notre manière», confie Diogo Lopes, media manager de l’équipe, à l’origine du projet. La principale différence par rapport à ce que font ses collègues lusitaniens, c’est qu’au lieu de poster une liste avec directement une trentaine de films, Diogo a, quant à lui, décidé de privilégier une autre solution : «Je me suis dit que poster une suggestion de manière quotidienne serait plus efficace. Et ça permettrait également d’alimenter régulièrement le fil d’actu de notre club, qui risque de ne pas être très fourni ces prochaines semaines.»
Un choix qui permet également à Diogo de mettre un petit commentaire pour présenter chaque film ou documentaire, en luxembourgeois et en anglais : «Cela permet d’enrichir un peu le post en termes de contenu, comme faire appel à certaines valeurs pour Coach Carter, voir les problèmes que le sport peut apporter dans Glory Road ou des choses plus humoristiques pour un film comme Space Jam.»
Existe-t-il un ordre, une hiérarchie dans le choix des suggestions? «Pas vraiment», confie encore Diogo Lopes. «J’ai choisi Coach Carter en premier, car c’est mon film de basket préféré. C’est le premier film réaliste que j’ai regardé, qui n’était pas une comédie vide pour enfants. Et, comme je l’ai déjà dit, il met en avant des valeurs qu’on retrouve dans le basket comme l’engagement, l’esprit d’équipe et le don de soi, l’importance de l’école. Je pense vraiment qu’il peut avoir une influence positive pour les jeunes joueurs.»
Ces messages, c’est notre manière à nous d’encourager tout le monde à faire ce qu’il faut, à savoir rester à la maison, en sécurité.
Mais, par la suite, il va non seulement s’inspirer de la liste portugaise mais également y ajouter sa patte personnelle : «J’en ai déjà rajouté quelques-uns. J’ai choisi de démarrer par ceux qui sont disponibles sur certaines plateformes de streaming comme Netflix, YouTube ou Google Play. Même si ce n’est pas l’idéal car il s’agit de services payants, c’est mieux que rien.»
Et d’ajouter : «Ce sont des films que j’ai déjà vus, histoire de pouvoir écrire quelque chose dessus. Au fil du temps, j’en regarderai certainement que je n’ai pas encore vus pour être capable, le cas échéant, de mettre en garde contre un contenu violent par exemple.»
Même si l’initiative est toute récente, il a déjà quelques retours, très positifs : «Quelques personnes m’ont contacté pour, par exemple, me faire part de leur film préféré. C’est aussi pour cela que j’ai opté pour un choix quotidien, ça permet potentiellement de toucher plus de gens qui, une fois qu’ils tombent sur un message, iront peut-être chercher les autres.»
Dans cette période très compliquée, Diogo Lopes veut simplement égayer la vie des gens : «L’idée est juste d’aider les gens à se distraire un peu, puisque la plupart sont à la maison. C’est compliqué de lutter contre l’ennui au fil du temps. Ces messages, c’est notre manière à nous d’encourager tout le monde à faire ce qu’il faut, à savoir rester à la maison, en sécurité.» Rester à la maison, devant un film. Et tant qu’à faire, autant que ce soit un film de basket, histoire d’allier l’utile à l’agréable.
Romain Haas
Les clubs de basket luxembourgeois utilisent les réseaux sociaux de manière différente. Le Racing a lancé, mercredi, un appel pour trouver un chauffagiste qui puisse venir réparer la chaudière de Brian Harper, son dernier joueur américain resté au pays en attendant un départ prochain. D’autres formations n’oublient pas leurs sponsors et postent régulièrement des messages invitant les internautes à utiliser leurs services. Du côté de la Résidence, notamment, on se sert des réseaux sociaux pour mettre en avant la prévention contre la propagation du coronavirus avec le message «Bleift Doheem» et un autre avec tous les gestes barrières. Quant aux Hedgehogs, ils ont posé, hier, un message pour promouvoir la nouvelle application de la commune de Käerjeng. Histoire d’être au courant, entre autres, des derniers développements concernant le Covid-19.