Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Alors que le triple champion a couru après le score pendant toute la rencontre, lors de la 14e journée de Nationale 1, Dudelange arrache un succès inespéré face à Esch sur un missile au buzzer de Tom Schumacher (77-79). Incroyable!
Les Eschois peuvent s’en mordre les doigts. Malgré une très belle prestation, les hommes de Franck Mériguet ont commis quelques erreurs fatales et ont craqué dans la dernière seconde.
On dit souvent qu’un match se joue à des petits détails. Malmené pendant tout le match, le champion retrouve le sourire lors des derniers instants. Les Eschois perdent en effet une balle convertie en tir à trois points au buzzer. Un coup de poignard signé de l’inévitable Tom Schumacher! La gâchette du T71 a pris ses responsabilités pour éviter une prolongation toujours aléatoire.
Après leur revanche prise en Coupe face aux Musel Pikes en milieu de semaine, les Dudelangeois savaient qu’ils allaient avoir fort à faire face au Basket Esch. Le dernier match de championnat entre les deux formations s’était soldé par une raclée aussi monumentale qu’inattendue (61-103).
Alors forcément, quand Tom Schumacher offre la victoire à sa troupe, tous les joueurs exultent et se mettent à courir dans tous les sens. Une fin de match à couper le souffle qui se termine bien pour le champion.
Mais du côté du Basket Esch, c’est plutôt la soupe à la grimace. C’est d’autant plus frustrant que ce sont eux qui prennent dès le départ leur adversaire à la gorge. Complètement dépassé, voire même inexistant, le T71 pointe même à 16 longueurs de retard pendant le deuxième quart.
Il faut dire que le Basket Esch réussit tout ce qu’il entreprend face à des visiteurs hors-sujet, absents aux rebonds et approximatifs au tir.
Pour ne rien arranger, Tom Schumacher écope d’une faute technique au bout de cinq minutes de jeu, preuve que Dudelange n’est pas serein.
Un dunk raté lourd de conséquences
Mais on n’est pas triple champion pour rien. Et au fil des minutes, les hommes de Phil Dejworek se remettent dans le droit chemin alors que les Eschois ne trouvent plus la mire. Dudelange grignote son retard et Gilles Ruffato, qui inscrit de précieux points, commence à faire douter les locaux, qui ne comptent plus que deux points d’avance à la pause.
Franck Mériguet savait que le match allait se jouer au caractère. Comment allait réagir le Basket Esch après s’être fait quasiment rejoindre? C’est Patrick Arbaut qui en apporte la réponse dès le retour sur le parquet. Véritable homme à tout faire côté eschois, l’arrière fait énormément de bien aux siens. Et agace passablement le T71.
Pas maladroit non plus, Joé Biever transperce la défense adverse, et offre un bijou à Alex Rodenbourg qui conclut de belle manière. Le suspense et le spectacle sont au rendez-vous et personne ne lâche le morceau.
Mais comme on le disait, parfois un match peut basculer sur des petites choses. L’un des tournants a été le raté incroyable sur un dunk de Upshaw. Deux points qui vont finalement peser lourd dans la balance en fin de compte. Mais le T71 aurait pu aussi revenir plus rapidement à la hauteur du Basket Esch, si Anderson affichait un autre visage.
Certes il doit encore se rôder au collectif dudelangeois, mais il aura manqué des choses toutes simples dans l’ensemble de son œuvre. Fort heureusement, les cadres de l’équipe n’ont rien lâché. Les Eschois vont perdre des ballons dans la précipitation et le danger se fera sentir jusqu’à l’égalisation sur un contre bien mené par Nelly Stephens.
Arrive donc cette dernière offensive de Tom Schumacher qui envoie son équipe au septième ciel. Le T71, qui a couru après le score, sait qu’il n’est pas passé loin de la correctionnelle. Un avertissement sans frais pour Dudelange. Mais quoi qu’il en soit, le champion en titre peut passer les fêtes au chaud.
Matthieu Bebon
Basket Esch – T71 : 77-79 (38-36)
BASKET ESCH : 32 paniers dont 12 à trois points, 1 lancer sur 3. 14 fautes. J. BIEVER 8, RODENBOURG 8, ARBAUT 22, HODGES 19, UPSHAW 14, puis P. Biever, Svitek 6.
T71 : 33 paniers dont 9 à trois points, 4 lancers sur 7, 10 fautes dont 1 technique : Schumacher (5e). SCHUMACHER 19, RUFFATO 14, JONES 18, STEPHENS 20, ANDERSON 8, puis Bemtgen, Lombardelli.
Arbitrage de MM. Richartz, Hetting et Rezki. 350 spectateurs.
Évolution du score : 5e 15-5, 10e 24-13, 15e 38-22, 25e 49-45, 30e 61-57, 35e 70-65.
Réactions
Alexandre Rodenbourg (Basket Esch) : «C’était un peu comme en Coupe… On n’était pas bons à la fin. Peut-être qu’on n’est pas assez mûrs pour boucler le match, je ne sais pas… On a perdu assez bêtement des ballons. Je ne comprends pas comment on peut perdre le match avec l’avance qu’on avait.»
Patrick Arbaut (Basket Esch) : «On fait un bon match, mais on perd bêtement et c’est dommage. C’est rageant, car Dudelange n’avait aucune avance sur nous. Ils s’en sortent à la fin grâce à un tir de Schumacher. En tout cas, on est sur le bon chemin pour se qualifier pour les play-offs. Je préfère perdre un match maintenant que lors des play-offs ou lors d’une demi-finale.»
Gilles Ruffato (T71) : «Ils avaient une énorme réussite au début. On savait que cela n’allait pas être un match facile. On n’avait pas la même agressivité et il fallait revenir avant la mi-temps. Ils ont inscrit des points facilement et il faut le souligner qu’Esch a fait un très bon match. On a eu la chance de pouvoir gagner à la fin et tant mieux pour nous!»
