Vendredi soir, à l’issue d’une véritable guerre, Dudelange est allé chercher son 13e titre en dominant le Basket Esch lors de la seconde manche de la finale (71-82)
Deux jours auparavant, la première manche entre le T71 et le Basket Esch avait, dans un premier temps, été à sens unique. Les hommes de Ken Diederich, dominateurs dans tous les secteurs, ont totalement fait déjouer des Eschois réduits à quelques exploits individuels pour inscrire quelques points. Mais alors qu’on les croyait partis pour subir une véritable correction, Joe Biever et ses coéquipiers se sont rebiffés pour finalement relancer totalement le match. Ils sont même revenus à deux petits points avant que, dans un ultime effort, Frank Muller et Tom Schumacher n’unissent une nouvelle fois leurs forces pour repousser l’adversaire et s’imposer (80-71).
Ce vendredi, sur le parquet eschois, on se demandait si on allait assister au même type de scenario. Ou, au contraire, si les deux formations allaient être tout de suite dans le rythme, histoire de nous offrir un spectacle haut en couleur. Et sur ce plan, on est vite rassuré : certes Dudelange domine un peu les débats mais Esch prend également rapidement ses marques. Clancy Rugg, qui avait vécu un calvaire au premier match, se rassure avec quelques paniers alors qu’en face, Stephen Harris est en mode démolition, avec deux énormes dunks. Mais si le colosse US est adroit dans l’exercice, il l’est beaucoup moins quand il s’agit de faire preuve de finesse et la plupart de ses tentatives de tirs sont autant d’échec.
La rencontre est enlevée, sans trop de temps-mort et les deux équipes sont encouragées à tout rompre par leurs supporters. Esch n’est jamais loin… mais ne parvient jamais à revenir à hauteur de Dudelange. Il faut dire que, contrairement à leurs adversaires, les visiteurs parviennent à se donner un peu d’air grâce à quelques missiles longue distance qui obligent la défense locale à s’adapter. A plusieurs reprises, Esch aura l’occasion de recoller. On pense à cette contre-attaque à deux où Joe Biever et Miles Jackson-Cartwright se retrouvent seuls et où l’un puis l’autre vont rater un lay-up tout fait qui aurait permis d’égaliser à 26-26. Au lieu de cela, récupération T71 et… Tom Schumacher plante à trois points! Dans la foulée, Stephen Harris plante deux énormes dunks, ses troisième et quatrième de la soirée et Joe Hoeser, encore une fois précieux, y va de son tir de loin.
D’un coup, le match si serré vient de se débloquer quelque peu : +12 Dudelange.
A la pause, Esch a réduit l’écart (35-42) mais est encore à sept longueurs. Tout peut encore basculer… en théorie.
Fin idéale pour Schumi et Frank Muller
Car le T71 a quelque chose qu’Esch n’a pas : une expérience incroyable. Ken Diederich participe pour la septième fois en huit ans à la finale, Tom Schumacher et Frank Muller ont tout vu. Tout connu. Tout gagné. Ils savent mieux que personne ce qu’il faut faire pour gagner des titres. Au retour des vestiaires, Esch y croit un peu, quand Alex Rodenbourg marque de loin. Mais les visiteurs ne veulent pas laisser passer l’occasion de conclure l’affaire. Kevin Moura répond à l’intérieur eschois. Décidément, Dudelange ne lâche rien. Et ce sont même eux qui terminent mieux le quart pour virer avec 13 points d’avance à 10 minutes de la fin. Treize points. Exactement le même écart que lors de la première manche. Esch était revenu à deux petits points. Tout restait donc possible.
Et on ne croyait pas si bien dire. Clancy Rugg, malmené dans un combat très physique, sonne la révolte en marquant deux points plus la faute. Denilson Ramos-Fonseca est à la conclusion d’une belle action avant que Clancy Rugg, encore lui, ne redonne véritablement espoir à tout un peuple en ramenant les siens à huit points. Avec huit minutes à jouer. Dudelange ne rentre plus un panier et Esch les enquillent. Plus que six points après celui de Miles Jackson-Cartwright.
Mais la belle série s’arrêtera là. Harris inscrira un panier, Frank Muller provoquera coup sur coup deux fautes offensives de Clancy Rugget Miles Jackson-Cartwright, on se dit que cette fois, le T71 tient le bon bout… Et bien non! Esch ne lâche rien. Admirables de volonté, ils repartent sur une nouvelle série, reviennent à deux petits points alors que Tom Schumacher fait un 0/2 depuis la ligne des lancers. La fin de match est étouffante. Joe Hoeser redonne quatre points d’avance aux siens. Clancy Rugg lui répond. Mais Ivey, sur la ligne des lancers, ne tremble pas.
Dudelange, déjà sacré chez les dames, réalise le doublé. Un cadeau idéal pour les cinquante ans d’un club qui va perdre deux légendes : Tom Schumacher et Frank Muller. Qui s’en vont de la plus belle des manières.
Romain Haas