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[Basket] Le T71 dans les temps


Yves Defraigne savoure son arrivée à Dudelange. Mais il sait que la route est encore très longue cette saison. 

13e JOURNÉE EN LBBL Même s’il reste sur deux revers consécutifs, le T71, qui se déplace samedi sur le parquet de la Résidence, réalise une saison très satisfaisante pour le moment.

Après avoir connu une saison très particulière lors du dernier exercice, avec un début cataclysmique et une fin presque en apothéose avec une finale – perdu – à la clef, Dudelange est reparti sur de bien meilleures bases. Visiblement, les arrivées de Mihailo Andjelkovic sur le parquet et Yves Defraigne sur le banc se sont très bien passées. Et alors qu’on vient d’aborder la seconde partie de saison régulière, Dudelange fait partie du quintet de tête avec un bilan de 9-3. Et se dirige à grandes enjambées vers les play-offs.

Et ce ne sont pas les deux défaites de suite à la maison qui vont remettre en question tout le travail accompli jusque-là par les coéquipiers de Kevin Moura. Même si la dernière prestation, face aux Musel Pikes (75-82) laisse un petit goût amer au technicien dudelangeois : «C’est vraiment le seul match qui nous reste en travers. On n’a vraiment pas bien joué, on n’a pas contrôlé le rythme. Les Pikes ont bien joué le coup avec beaucoup de zone puis des changements en individuel et nous n’étions pas assez concentrés sur le changement de défense. On peut vraiment dire qu’on a fait un mauvais match», résume, très cash, Yves Defraigne.

Et de développer : «On a perdu contre Steinsel et Esch, on peut vivre avec cela. En revanche, contre les Pikes, on n’a pas été au rendez-vous. Désormais, notre identité c’est la défense, elle est basée sur des règles simples à suivre mais cette fois, on a commis beaucoup d’erreurs dans ce domaine», regrette-t-il.

Une véritable forteresse

Et c’est vrai que, s’il n’y a pas encore si longtemps, Dudelange gagnait surtout ses matches parce qu’il parvenait à mettre un point de plus, désormais, l’équipe est devenue une véritable forteresse, qui ne concède que 74,25 pts en moyenne par match, soit la deuxième meilleure défense du championnat derrière l’incontestable maître en la matière, à savoir le Basket Esch.

Mais clairement, Dudelange peut vivre avec un tel bilan. De toute façon, les choses sérieuses débuteront pour les joueurs de la Forge du Sud à partir des play-offs. Et d’ici là, le but est surtout de mettre en place les systèmes. Afin d’être fin prêt quand ça comptera.

Defraigne, pas du tout fan de zone

Après avoir fait toute sa carrière dans des clubs pros, Yves Defraigne est également toujours en phase de découverte. Même s’il peut dresser un constat sur le niveau du championnat : «Je trouve qu’il y a des Américains avec beaucoup de talent, des Luxembourgeois qui sont assez compétitifs. En revanche, je trouve dommage de voir que des équipes décident de recourir uniquement à la zone. Bien sûr, tu peux jouer zone une fois de temps en temps mais si tu fais cela tout le temps, je trouve cela malheureux.» Clairement, lui est un adepte de la défense individuelle : «Si tout le monde commence à faire de la zone, pas sûr que ça attire du monde dans les salles. En défense individuelle, tu dois être prêt physiquement, mentalement et tu dois jouer juste sur le plan basket. Et pas uniquement compter sur un adversaire qui tire mal de loin.»

Et ce n’est pas le match retour face à la Résidence, samedi, qui va le faire changer d’avis : «En Belgique, même les équipes bien moins talentueuses qu’Ostende pratiquent une défense individuelle. Je peux vous dire que contre la Résidence, si vous jouez 40 minutes zone, si (Trevion) Crews et (Grant) Dressler sont dans un bon jour, vous n’avez aucune chance de l’emporter. Si tu veux l’emporter, il faut réduire leur impact et tu ne peux pas y arriver en pratiquant une zone.» Le match aller (remporté 101-92) reste, aux yeux du coach dudelangeois, une vraie référence depuis le début de la saison : «Ce jour là, on a vraiment bien joué.»

« Il faut trouver un juste équilibre »

Concernant le championnat, l’entraîneur belge constate également que tout tourne autour des Américains : «Même à la Résidence, vous avez de très bons Luxembourgeois mais si vous regardez, Dressler va prendre 20 tirs, Crews une quinzaine ça fait déjà trente-cinq à deux. En plus ils vont ajouter des rebonds et des passes donc le but ce sera vraiment de limiter leur scoring et leur impact dans la création.»

Si le T71 dispose, en Jimmie Taylor et Moses Greenwood, de deux joueurs également capables de prendre feu, ils n’inscrivent pas non plus une trentaine de points à chaque rencontre : «On n’a pas un effectif comme celui de la Résidence ou d’Etzella avec de vrais scoreurs. Nos deux Américains travaillent très dur des deux côtés du parquet si bien qu’on ne peut pas attendre de leur part une trentaine de points au vu de tout le boulot en défense. Il faut trouver un juste équilibre et tout cela prend du temps.»

Une équipe à la merci du moindre pépin

Un équilibre encore plus instable avec désormais un joueur de moins. En effet, Christophe Laures, qui avait décidé de rentrer au bercail, a récemment indiqué à l’entraîneur qu’il ne fallait plus compter sur lui. Vraisemblablement, le très expérimenté intérieur, qui n’avait pas un énorme temps de jeu, éprouvait des difficultés à mener de front le boulot et les études.

Et comme, pour le moment, les remplaçants ne donnent pas leur plein potentiel, l’équipe se retrouve finalement à la merci du moindre pépin : «Avec notre cinq de base, si on joue défense dès la première minute, on peut battre n’importe quelle équipe au Luxembourg. Mais les joueurs qui viennent du banc ont le potentiel pour apporter plus que ce qu’ils ne font jusqu’à présent. Si les deux ou trois joueurs qui entrent parviennent à apporter un vrai plus, on sera dans une bonne position. En revanche, si les changements n’apportent rien, dans ce cas on peut vite se retrouver en difficulté.»