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[Basket] Le Sparta regarde vers l’avant


Avec le départ de Lenell Henry, des jeunes intérieurs comme Tom Germeaux devraient avoir davantage de temps de jeu. En tout cas, le coach Karl Abou Khalil leur fait confiance.  (photo Fern Konnen)

16e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Même s’il semble destiné à la huitième place, le Sparta, qui vient de changer d’Américain, se projette sur les 7 matches restants. À commencer celui de ce vendredi soir, face à Etzella.

Alors qu’on se rapproche doucement de la fin de la saison régulière, on peut être pratiquement certain de trois choses : sauf catastrophe, Etzella terminera à la première position; on connaît la composition des play-downs et donc des play-offs… et le Sparta devrait garder la huitième place.

À la suite des résultats des dernières journées, Max Logelin et compagnie comptent désormais quatre points d’avance sur le neuvième et virtuellement deux de retard sur le septième. Et la courte défaite face au T71, dimanche, conjuguée à celle, étriquée, de la Résidence sur les Musel Pikes, scelle un peu plus le sort des Bertrangeois : «C’est vrai que ces résultats ne nous arrangent pas. Maintenant on est à deux, voire trois matches de nos concurrents directs et on n’a pas un calendrier facile. Mais si on fait une bonne série, c’est encore possible de ne pas terminer huitième», se convainc Karl Abou Khalil.

Victor Stein, quant à lui, ne veut pas trop penser au classement : «On ne se prend pas la tête avec cela. On a encore sept matches à jouer. Et on va tous les prendre un par un avec l’intention de les gagner pour essayer d’être dans la meilleure position possible à la fin de la saison régulière.»

Pour le capitaine bertrangeois, il faut regarder devant. Et oublier notamment les derniers matches avant Noël : «On ne peut pas comparer. On jouait pratiquement avec un seul Américain.» L’ailier fait en effet référence à Lenell Henry, qui a été prié de faire ses valises à la trêve. Après des débuts fracassants, l’Américain n’était devenu impactant que par intermittence. Et ses dernières sorties ont tout bonnement été catastrophiques. Au final, on dénombre pas moins de cinq matches où il n’a même pas atteint la barrière des dix points. Un rendement forcément insuffisant, surtout pour une équipe qui a dans son ADN de ne pas prendre plus de deux pros.

Et la sentence est donc tombée juste après le dernier match de l’année, arraché de haute lutte face aux Musel Pikes. L’intérieur de 2,03 m a donc cédé sa place à un nouveau joueur : Jaylen Sebree, qui a évolué un court moment en Finlande avant de retourner aux États-Unis pour jouer en G-League, où le Sparta, qui a impliqué ses joueurs majeurs dans le processus, est venu le chercher : «Je préfère avoir un joueur plus petit mais qui suit les directives, qui se bat sur chaque action plutôt qu’un grand qui refuse d’aller au box out», résume le coach bertrangeois.

Et de revenir sur les conditions du départ de Henry : «C’est un bon joueur mais après avoir bien démarré, il a commencé à baisser en régime. Un manque de concentration dû peut-être à des problèmes personnels. Toujours est-il qu’à la fin, il était la plupart du temps sur le banc, avec des problèmes de faute. On a essayé de l’aider mais à un moment, il faut que le job soit fait. Et ce n’était plus le cas. On a donc décidé d’arrêter notre collaboration.»

«Avec Jaylen, notre jeu change complètement. On n’a plus de grand à qui donner la balle à l’intérieur. Mais on est plus rapide, plus dangereux à l’extérieur», précise Victor Stein.

Confiance faite aux jeunes

Et plus de grand, ce n’est pas totalement vrai. Comme le rappelle le technicien bertrangeois : «Au départ, l’objectif était de prendre un grand mais avec notre budget ce n’était pas possible. Et en choisissant Jaylen, j’envoie aussi un message à Tom (Germeaux), Victor (Stein), Colin (Braun) et Mathieu (Verharen). C’est à eux de prendre le relais. Ils vont avoir du temps de jeu. Je leur fais confiance.»

On l’aura compris, le Sparta va avoir un problème de taille. Qui s’est d’ailleurs illustré dimanche, face au T71, où le duo Nelly Stephens/Joe Kalmes s’est tout de même fendu de 20 rebonds (51 rebonds à 39 au final).

Le tout pour une victoire de seulement deux points alors que le nouveau venu côté bertrangeois, qui a déjà affiché son leadership, a même eu le tir de la gagne. Lequel s’est écrasé sur le cercle : «Ce match, on le perd en première mi-temps. À la pause, on est mené de vingt points après avoir dormi. Après, on réagit bien mais c’était trop tard», constate encore Victor Stein.

De son côté, Karl Abou Khalil partage à peu près la même analyse : «J’étais déçu de notre début de match. Bien sûr, avec un nouveau joueur, on a une alchimie à trouver. Mais je n’étais pas satisfait de notre attitude, notamment en défense. Après, on a eu la bonne réaction. On a dominé. Et on a eu l’occasion de tuer le match. Je pensais d’ailleurs que le tir de Jaylen allait entrer. Mais ce n’est pas le cas. Et ce n’est pas à cause de ce shoot qu’on n’a pas gagné. Mais c’est ce que je veux : qu’on montre une bonne attitude. Qu’on se batte sur chaque ballon. Qu’on mette la pression en défense. Qu’on est prêts à se battre.»

Un petit exploit ?

Et il faudra bien tous ces ingrédients, ce vendredi soir, à domicile face à Etzella. Une formation que le Sparta connaît très bien pour avoir joué – et perdu – déjà deux fois contre elle cette saison, en championnat et en Coupe : «En championnat, c’était plié à la mi-temps, on avait fait un très mauvais deuxième quart. En Coupe, on était sans Max et Yannick, avec que des jeunes et on menait même de dix points à la pause. Après, on n’était pas assez forts pour tenir sur la longueur», se remémore Victor Stein.

Le coach du Sparta résume ces deux premiers affrontements : «Sur le premier match, un quart-temps nous coûte le match. Sur le match de Coupe, on joue sans Max et sans Yannick, et Lenell a 0 pt à la pause. Quant à Tyler (Millin), il a été sorti pour cinq fautes. Et malgré tout, on a joué 23 bonnes minutes avant de céder. Maintenant, c’est un troisième match contre eux, on va voir ce que ça va donner.»

Il faudra se battre pendant 40 minutes

Si voir le Sparta l’emporter serait, même s’il évolue à la maison, un petit exploit, Karl Abou-Khalil ne fait pas de la victoire l’alpha et l’omega de ce match très compliqué sur le papier. Face, il faut le rappeler, à une équipe qui n’a perdu en tout et pour tout qu’un seul match depuis le début de la saison : «J’attends de mon équipe de l’énergie, de la pression. Si elle montre la même chose qu’en seconde période contre Dudelange, je serai déjà satisfait.»

Quant à savoir s’il y a une chance de l’emporter : «Il faudra se battre pendant 40 minutes. Exécuter les plans de jeu, ce qui n’est pas toujours le cas. Parfois des joueurs prennent des initiatives et ça nous coûte des points. Mardi, j’ai d’ailleurs fait une séance vidéo d’une heure où chacun a pu voir ce qui se passait quand on n’exécutait pas les systèmes.»

Il reste sept matches au Sparta avant de probablement retrouver Etzella en play-offs. Mais s’ils veulent éviter l’ogre ettelbruckois, les Bertrangeois savent qu’ils ont encore sept matches pour inverser la tendance. Et afficher un autre visage que celui de la fin de l’an passé.