Auteur d’un début de saison quasi parfait, le Sparta entame, ce week-end, lors de la 8e journée en nationale 1, une série de matches contre des cadors.
D’une saison à l’autre, le Sparta a changé de dimension. Quand le championnat avait repris ses droits après plus de trois mois de pause en février dernier, les dirigeants bertrangeois ont pris la décision de reprendre la Nationale 1 sans joueur pro. Un choix fait pour permettre de donner du temps de jeu à ses nombreux Luxembourgeois talentueux qui ont notamment accroché le Basket Esch à leur tableau de chasse.
Avec l’addition de deux bons pros qui connaissent en plus le championnat, Henry Pwono et Lavone Holland, l’arrivée sur le banc de Chris Wulff, qui a succédé à Pascal Meurs, parti en Espagne et l’avènement de Max Logelin, brillant avec les U20 cet été, le Sparta avait de sérieux arguments pour progresser au classement. Voire jouer les premiers rôles : «Je pense qu’ils vont faire une très belle saison. Selon moi, le Sparta va faire du mal à beaucoup de monde», confiait Ken Diederich avant le début de l’exercice en cours.
La machine a, certes, eu quelques ratés au démarrage, avec une défaite inaugurale face à l’Arantia, ce qui, en soi, n’a rien d’infamant. Mais par la suite, les choses se sont mises en place. Et il n’y a qu’à regarder les noms des victimes des Bertrangeois, qui se sont notamment offert le scalp d’Etzella au Deich (66-90), du T71 au Grimler (86-96) ou encore de Contern, la semaine dernière (93-72). Au total, en sept rencontres de championnat, les coéquipiers de Victor Stein en ont remporté six et occupent la tête en championnat, à égalité avec la Résidence, auteure, elle aussi, de débuts très impressionnants.
Tout n’est pourtant pas parfait au Sparta, à l’image d’une victoire on ne peut plus étriquée vendredi dernier, lors du premier match du double week-end. Sur le parquet du Telstar, les Bertrangeois ont en effet, un temps, été menés de 15 pts par leur adversaire et s’en sont finalement sortis après prolongations : «On a commencé le match avec un peu trop d’intensité et on leur a laissé trop de tirs ouverts, ce qui les a mis en confiance. Si bien que défensivement, on n’a pas su les stopper comme on aurait voulu par la suite», analyse Yannick Verbeelen, l’un des nombreux internationaux de l’équipe. Et d’ajouter : «Le seul point positif, c’est qu’on a réussi à rester fort mentalement pour tourner le match à notre avantage. Mais c’est vrai que quand tu es mené à quelques secondes de la fin et qu’ils prennent le tir pour la gagne, tu n’es pas serein.»
Est-ce une forme d’électrochoc ? Toujours est-il que, deux jours plus tard, les mêmes joueurs du Sparta ont déroulé face à une formation de Contern, pourtant plus redoutable sur le papier.
Un cliché plus précis dans deux semaines
Pour l’heure, le bilan est donc largement positif pour une formation qui s’attendait à progresser par rapport à la saison précédente : «On s’attendait quand même à faire un bond en avant dans le classement. L’année dernière, on a été loin d’être ridicules contre les autres équipes alors en rajoutant deux pros, on s’attendait à gagner plus de matches. En plus, la confiance prise par les Luxembourgeois à la suite de leurs responsabilités la saison dernière, ça aide aussi beaucoup», précise encore Yannick Verbeelen.
Même si la saison est longue, que tout est très serré au classement et qu’il reste encore un grand nombre de matches, à l’instant T, la photographie est plutôt séduisante. Mais pour que le cliché soit un peu plus précis, il faudra encore patienter quelques semaines : «Il est encore trop tôt pour parler de prétention au titre. Il faudra voir comment on jouera les matches importants avec la pression.» Et justement, le Sparta va être rapidement fixé. Avec, devant lui, trois très gros rendez-vous. En l’espace de deux semaines, ils vont, en effet, successivement aller défier Heffingen avant de recevoir successivement la Résidence et le Basket Esch. Que des équipes du haut du classement.
Et ça débute donc samedi, avec un déplacement sur la terre de Max Schmit et Lou Demuth, qui n’ont cédé qu’à deux reprises depuis le début de saison : «Ce sera un bon test face à une équipe bien rodée. Il faudra être physique, car c’est un de leurs points forts à mon avis et être présents au rebond.»
Non retenu pour les matches de la sélection face à l’Albanie puis la Roumanie, Yannick Verbeelen a décidé de se servir de cette déception comme d’une motivation : «J’aurais préféré en faire partie, c’est sûr. Maintenant, vu le niveau des joueurs et la taille du cadre, les places sont chères. Mais je vais prendre cela comme motivation pour m’améliorer et y retourner !» Voilà le genre d’attitude qui doit faire plaisir au coach bertrangeois… et au sélectionneur national !
Romain Haas