[5e Journée en N1] Auteur d’un début de saison compliqué, le club de la capitale est encore loin d’être à son maximum. Il faut dire qu’une nouvelle fois tout ou presque a changé au Racing.
Depuis quelques années, chaque année marque l’arrivée d’un nouveau coach du côté du Racing. La saison 2021/2022 n’a pas échappé à la règle : au passage éclair de Torbjörn Gehrke, suppléé par le fidèle Pit Rodenbourg, succède Amadeo Dias, technicien luxembourgeois bien connu au pays. Sur le strict plan des résultats : 4 défaites – dont celle en Coupe face au Telstar, jeudi – et 1 victoire, les débuts sont compliqués. Mais il convient de relativiser la situation, comme le rappelle le nouveau coach : «C’est une nouvelle équipe, un nouveau coach et on a disputé les trois premiers matches contre Esch, l’Arantia et Etzella. Esch, c’est le maître à bord, Larochette a réussi une très belle saison et devrait faire encore mieux et Etzella, eh bien, c’est Etzella ! On peut dire que pour une équipe remodelée à 50%, on n’a pas été gâtés !»
Et à bien y regarder, tout n’est pas à jeter, bien au contraire. Contre Esch, par exemple, le Racing s’incline de 15 points alors qu’il évoluait avec un seul Américain : «Je suis très fier de notre prestation contre eux. Ils ont joué 35 minutes avec leur cinq de départ. Si on avait eu un deuxième pro, on aurait peut-être pu faire un truc.» 66 points au premier match, 75 au deuxième, 81 au troisième avant une victoire 63-77 contre les Musel Pikes, le club de la capitale semble trouver ses marques en attaque : «On est doucement en train de trouver notre propre rythme», indique le néo cocapitaine Gaëtan Bernimont. Mais d’ajouter : «On parle toujours de notre défense comme identité. Mais chaque coach a sa propre vision, du coup, en changeant tous les ans, on ne sait plus quelle est la nôtre. C’est fatigant. On a besoin d’automatismes, mais ça prend du temps. Il faut souvent attendre le milieu ou la fin de saison pour que ça tourne vraiment bien.»
Trois pros pour deux places
Des automatismes qu’il faut également obtenir avec les pros. Pour le moment, ils sont trois sous contrat. Derek Murphy, blessé avant le début de la saison, a été remplacé par Jace Hogan, lequel devait normalement rester jusqu’à la fin octobre. Seulement, depuis son arrivée, il s’est montré très performant avec encore un énorme double double en Coupe (31 pts, 16 rebonds !), où Murphy a effectué des débuts prometteurs : 20 pts, 4 rebonds, 4 passes, 2 interceptions : «On sent que Derek s’est parfaitement intégré. C’est un leader vocal. Un homme qui déteste perdre. Et ça, ça motive forcément tes coéquipiers», reconnaît Gaëtan Bernimont.
Si Amadeo Dias avoue que «le niveau monte d’un cran avec trois pros à l’entraînement», il sait que ça ne va pas durer : «On a besoin de stabilité. On ne peut pas changer sans arrêt de joueur américain. Ils sont tous les trois à l’essai jusqu’à la fin du mois. Il faudra prendre une décision.» À la simple vue des stats, on peut se dire que Freddie McSwain, moins en vue que ses deux compères, pourrait en faire les frais.
Si les Américains ont une importance évidente, ils ne doivent pas non plus être l’alpha et l’omega au Racing : «Je veux que tout le monde participe au jeu.» Pour ce faire, Amadeo Dias s’appuie sur des joueurs qui sont là depuis déjà quelques années, comme Christophe Laures, pilier défensif, ou encore Louis Soragna et Gaëtan Bernimont, tous deux nommés cocapitaines : «L’un et l’autre montrent l’exemple. Ils vont devoir endosser leur nouveau rôle.» Un rôle que Gaëtan Bernimont est prêt à embrasser : «Avec Louis, c’est notre neuvième saison en équipe première. Lui et moi, nous attendions davantage de responsabilités. On se complète bien. Maintenant, il faut montrer l’exemple, être un peu moins sanguin, ne pas péter les plombs.»
On ajoute à cela le retour d’un Max Hilger blessé toute la saison dernière, mais plutôt performant, ou encore la présence d’un Steven Mersch qui a déjà démontré qu’il pouvait apporter beaucoup et on dispose d’une formation qui a un réel potentiel : «Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais on vise clairement une place en play-offs», dixit Amadeo Dias. Son cocapitaine sait que ce n’est pas facile pour lui : «Il arrive dans une toute nouvelle équipe. Finalement, on n’est que quatre à avoir joué la saison dernière et on n’a pas encore notre équipe au complet au niveau des Américains. Le match référence, on l’espère pour les prochaines semaines.»
Deux semaines décisives
Le coach, lui, trouve que «la mayonnaise commence à prendre». Il en veut pour preuve une réelle évolution par rapport à il y a quelques semaines : «Quand on a commencé la présaison, j’avais une certaine idée de la manière avec laquelle je voulais qu’on joue, mais on n’arrivait pas à convertir en match ce qu’on montrait à l’entraînement. Mais on commence à voir une bonne évolution depuis quelques séances. Ça commence à ressembler à ce que je veux, à savoir un basket rapide qui part d’une bonne défense, ce qui est primordial pour moi, et un basket où tout le monde participe.»
C’est en s’appuyant sur cela que le Racing accueillera, ce samedi, un champion dudelangeois qui affiche le même bilan (1-3) : «Eux aussi ont une nouvelle équipe, avec de nouveaux systèmes et un nouveau coach. Ce n’est pas une surprise, les joueurs ont besoin de temps pour s’adapter. Eux aussi vont évoluer vers le positif. Je m’attends à un match équilibré.» Après un premier succès contre les Musel Pikes enthousiasmants – «Ils jouaient avec un seul Américain, mais un de mes pros a dû sortir pour trois fautes après un quart et c’est là qu’on a fait le trou» –, décrocher un succès face au T71 permettrait au Racing de vraiment lancer sa saison.
Pour Gaëtan Bernimont, la donne est simple : «On a deux semaines décisives. En dix jours, on va affronter trois équipes qui sont au même niveau que nous (NDLR : T71, Amicale et Telstar). Il faut prendre le plus de points possible. À l’issue de ces trois matches, on devrait en savoir plus sur ce qu’on peut viser : play-downs, places 8 à 6 ou 6 à 4, mais pas plus haut.»
Romain Haas