Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
(4e et 5e JOURNÉES EN LBBL) Après une entrée en matière en douceur, l’Amicale affronte coup sur coup le Basket Esch puis l’Arantia. Un bon moyen de savoir à quel niveau se situe le champion.
Gréngewald, Contern, Soleuvre… On ne va pas se mentir, on peut parler d’un calendrier plutôt favorable pour le tenant du titre en championnat. En effet, hormis une défaite en Coupe après prolongations face au T71 dans un match qui arrivait trop tôt, l’Amicale n’a pas vraiment été testée.
Et ce n’est pas la victoire de 30 points sur Soleuvre le week-end dernier qui va aider Étienne Louvrier dans son analyse : «On a fait trois quarts-temps exécrables. J’ai poussé une gueulante à la mi-temps et encore une autre au début du quatrième quart et ça a suffi pour qu’on gagne de 30 points. Le seul point positif, c’est que ça a permis à Tremell Murphy de prendre confiance en lui. Il est très présent défensivement mais en attaque, c’est plus en dents de scie. Face à Soleuvre, il a montré ce qu’il savait faire», souligne le technicien steinselois.
Ne pas brûler les étapes
Mais après les hors-d’œuvre, on passe aux plats du jour. Et le menu s’annonce costaud avec, pour ce double week-end, un déplacement ce vendredi soir face à Esch puis la réception de l’Arantia dimanche : «Les quatre prochains matches qui nous attendent sont costauds (NDLR : après Larochette, Steinsel ira à Bertrange et recevra ensuite Etzella). Et ce week-end sera déterminant pour voir notre niveau et la qualité du travail qu’on doit produire pour espérer se qualifier pour les play-offs», ajoute encore le coach belge.
En effet, toute championne qu’elle est et malgré un bilan parfait en championnat (3-0), l’Amicale ne veut pas brûler les étapes : «Bien sûr qu’il y a un risque de ne pas jouer les play-offs. On a joué contre trois équipes qui peuvent apparaître plus faibles et on est contents de les avoir battues. C’est toujours ça de fait.» Il se souvient évidemment qu’à la même époque l’an passé, l’Amicale affichait le bilan inverse (0-3) et débuterait même par un vilain 0-5 avant l’arrivée de Jarvis Williams et l’incroyable parcours que l’on sait.
«Ça va être un week-end compliqué contre deux équipes très physiques», prévient le capitaine Noah Medeot. «C’était une bonne chose car ça nous a donné l’opportunité de faire beaucoup d’erreurs tout en gagnant des matches. Maintenant, on sait ce qu’on doit améliorer.»
Un déplacement compliqué à Esch pour commencer
Ce double week-end débute donc par un déplacement périlleux à Esch, qui semble monter en puissance à l’image de sa victoire la semaine dernière sur le parquet d’Etzella : «J’ai toujours dit que pour moi, les deux meilleures équipes du championnat étaient Dudelange et Esch. On va aller à Esch en espérant faire de notre mieux, mais la logique voudrait qu’on s’incline d’une dizaine de points. Par rapport à nous, ils ont l’avantage d’avoir joué des matches face à des adversaires compliqués. Plus on joue contre de bonnes équipes, mieux on joue.»
Et d’ajouter : «Esch, c’est les Biever et Clancy Rugg. Quand cette connexion fonctionne, Esch fonctionne. Clancy est le meilleur joueur au Luxembourg et quand l’axe avec le meneur marche, ça libère des possibilités pour les autres. Si on arrive à limiter l’un ou l’autre, on aura fait un grand pas vers la victoire. En plus, ils viennent de récupérer Prince Foster qui aura une dizaine de jours d’entraînement. C’est un joueur qui connaît très bien le championnat et sur lequel on s’était renseigné. C’était un de mes premiers choix.»
« On se doit de remporter nos matches à la maison »
Et qu’on ne lui parle pas de la victoire en Supercup face aux mêmes Eschois : «On avait gagné, mais ils n’avaient ni Monteiro ni Rodenbourg et Hicks n’avait pu jouer que dix minutes. Là, ils sont au complet. Ce sera un tout autre match.»
Si perdre à Esch ne serait pas infamant, une défaite avec laquelle l’Amicale pourrait vivre, la réception de l’Arantia deux jours plus tard, en revanche, a tout d’un «must win game» : «Quand on a certaines ambitions, on se doit de remporter nos matches à la maison.»
« Chacun apporte sa pierre à l’édifice »
Et pour y parvenir, Steinsel s’appuiera sur un style de jeu complètement différent de l’an passé où, en gros, cela consistait essentiellement à donner la balle à Jarvis Williams ou Bobby Melcher et à les laisser se débrouiller : «Cette année, on n’a pas un joueur capable de mettre 35 pts à chaque match. On a une équipe plus collective que l’année dernière, les Luxembourgeois ont davantage la balle en main. Et même si je suis très content de ce qui s’est passé la saison dernière, c’est bien plus gratifiant pour moi comme pour les joueurs. Chacun apporte sa pierre à l’édifice.»
Confirmation de Noah Medeot, qui bénéficie à plein, tout comme Jonas Theisen, d’ailleurs, de cette nouvelle manière de jouer : «C’est plus chouette d’être dans une équipe qui pratique un basket collectif. On fait davantage tourner la balle et tout le monde peut être dangereux sur le terrain.» Le Basket Esch et l’Arantia sont prévenus : le champion est bien décidé à ne pas se laisser faire.
