[Basket] L’Arantia n’a rien lâché

Malgré le statut de favori d’Etzella, vainqueur à 24 reprises du trophée, c’est bien l’Arantia qui s’est qualifiée, mardi soir, pour la finale de la Coupe de Luxembourg, après sa victoire à l’arraché (72-69).

C’est certainement le moment clef de ce match : alors que l’Arantia avait fait la course en première mi-temps, menant jusqu’à 14 pts avec notamment une belle adresse de loin (6 missiles longue distance dans le premier quart), Etzella ne s’était pas affolé et avait recollé à la faveur d’un troisième quart dominé 20-12 avec un jeu très collectif. Un point d’avance à dix minutes de la fin du match en faveur de l’Arantia, tout allait se jouer dans les dix dernières minutes d’une rencontre enthousiasmante entre les deux frères ennemis, qui se connaissent par coeur. Et pour cause, la quasi-totalité des Luxembourgeois de l’Arantia sont passés par le voisin ettelbruckois. «La Coque a ses propres règles. Il faut savoir être patient. Prendre les bonnes décisions», expliquait, dans nos colonnes, le capitaine Fritz Gutenkauf. Tout vient à point à qui sait attendre, donc. Et les hommes de Kreso Basic vont le prouver, accélérant à l’entame de ce dernier quart, sous l’impulsion de Sticky Gutenkauf, qui n’hésite pas à prendre ses responsabilités avec, entre autres, un gros tir de loin avant, quelques instants plus tard, de mettre son adversaire à bonne distance (+8 à 4’28 »).

Johnson, la séquence décisive

L’Arantia allait-elle céder pour de bon? C’est bien mal connaître la mentalité des joueurs de Christophe Ney. Battus deux fois de peu en championnat, ils ne voulaient pas rater cette grande première à la Coque. Alors DJ Wilson prend ses responsabilités. Le match s’anime des deux côtés, la tension grimpe encore d’un cran et le jeu proposé est très plaisant, chaque équipe tentant de faire les bons choix, avec une balle qui tourne vite et bien. Malik Wilson va ajouter son écot en attaque avant que Duane Johnson n’entre en piste : un panier à trois points pour revenir à une unité, avant de faire passer son équipe à 2’06 » de la fin.  Lamar Mallory, qui avait lancé le match par un bon gros dunk annonciateur de ce qui allait suivre, va remettre Etzella devant au tableau d’affichage (66-67) à 1’29 » de la fin. Ce sera la dernière fois. Une faute sur Duane Johnson, qui se fait justice sur la ligne des lancers (68-67). Et c’est là qu’arrive le moment clef du match : sur la remise en jeu, ce même Johnson parvient à piquer le ballon au nez et à la barbe des Ettelbruckois et plante un dunk rageur. Trois points d’avance, alors qu’il reste moins d’une minute, ça change tout. Tout juste arrivé dans l’équipe, Crab Hudson prend -et rate- un tir à trois points rapide et, il faut le dire, un peu casse-croûte. Mallory réduit le score (70-69) avec 26 secondes à jouer. Un tir de loin raté de Tyrell Sturdivant, énorme lui aussi (26 pts, 13 rebonds, 3 passes) aurait pu conclure l’affaire mais le ballon ne trouve pas le filet. Qu’à cela ne tienne, DJ Wilson, capitaine admirable, hérite de la balle. Les secondes défilent et Etzella n’a pas le choix : il faut faire faute. C’est son homologue qui s’en charge.

Mais DJ Wilson, ancien d’Etzella, ne tremble pas. Il redonne aux siens un peu d’air. Sept secondes à jouer. Etzella lance ses dernières forces. Un tir impossible ne trouve pas la cible : c’est terminé! L’Arantia, qui découvrait le parquet et l’ambiance si particuliers de la Coque, a fait tomber de son piédestal le propriétaire des lieux. Qui suivra donc en tant que spectateur une finale à laquelle il ne participera pas. Les deux formations n’en ont pas encore fini de leurs affrontements cette saison. En effet, elles vont se retrouver dans dix jours pour des play-offs qui sentent la poudre.

Qui affrontera Larochette? Ce sera soit le Basket Esch, soit le Telstar. Réponse ce mercredi en fin de soirée.

Romain Haas