APRES LA 7e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Troisième défaite de l’Arantia, qui a pourtant cru tenir son succès contre Esch… avant de s’écrouler dans la dernière minute, puis de céder en prolongations.
Depuis le début de la saison, une certaine hiérarchie semble se dégager. En tout cas, au niveau des deux premiers. En effet, tant Etzella que le Basket Esch semblent en avance sur leurs rivaux. Même si les Eschois ont eu très chaud, samedi, contre l’Arantia.
Il faut dire que les joueurs de Karolis Abramavicius, le nouveau technicien, étaient tout près d’être les deuxièmes à faire chuter ceux de Franck Mériguet. Il s’en est fallu d’un peu moins d’une minute, au cours de laquelle l’Arantia a dilapidé ses quatre points d’avance. Avant de s’incliner après prolongations : «Esch a bien joué. On a commis quelques erreurs», explique le coach. «On n’a pas bien géré la situation», ajoute encore le capitaine DJ Wilson.
Résultat, une troisième défaite cette saison. Leurs bourreaux? Etzella, Steinsel… et Esch. Bref, le leader invaincu, le champion et le grand favori de la saison : «À chaque fois, on n’est pas très loin», souligne encore DJ Wilson. Et surtout, à chaque fois, l’Arantia n’a pas pu se défendre à armes égales.
Il manquait un pro face à Etzella, deux ainsi que DJ Wilson et Vic Heuschling contre Steinsel, qui l’emporte difficilement. Et samedi, outre Vic Heuschling, toujours absent, Isaiah White a manqué la fin de la rencontre après avoir écopé d’une cinquième faute à 3’26 » de la fin du temps réglementaire. En clair, on ne sait pas vraiment ce que vaut cette équipe de l’Arantia puisqu’elle n’a pas encore eu l’occasion de se frotter aux meilleurs en étant elle-même au grand complet : «C’est difficile à évaluer», confirme DJ Wilson.
Malik Wilson vers la rédemption
On peut toutefois remarquer que cette saison, Malik Wilson, notamment, semble avoir clairement franchi un nouveau cap. Samedi, il a d’ailleurs encore sorti un énorme match avec 27 pts, 7 rebonds et 8 passes : «Je me sens bien. Cette année, j’ai décidé de travailler mentalement dès la présaison. Je me concentre uniquement sur le basket et plus sur ce qu’il y a autour.»
En clair, on retrouve un Malik Wilson apaisé, bien décidé à ne plus se faire défavorablement remarquer des arbitres, comme ce fut le cas par le passé. On peut presque parler de rédemption pour l’ancien enfant terrible du basket luxembourgeois : «J’ai marqué 25 pts contre Steinsel, 27 contre Esch. Donc sur le plan scoring, j’ai fait un grand pas. Je crois que je suis 3e aux assists et je me suis amélioré en rebonds, sur les trois points et les lancers. Je garde toujours cela en tête.» Il espère, par ses prestations, se signaler auprès d’un certain Ken Diederich, le sélectionneur national : «C’est l’objectif. Je veux retrouver le fun, le plaisir de jouer. Faire de bonnes stats, aider l’équipe. Le but, c’est d’être assez bon pour être appelé en équipe nationale.»
La performance au service du collectif, encore une marque de fabrique de l’Arantia. Alors que certaines formations s’appuient exclusivement sur des Américains en ne laissant que des miettes aux Luxembourgeois, à Larochette, on ne prône pas la même chose. Et si les pros sont bien sûr capables d’apporter leur pierre à l’édifice en attaque, ils ne se contentent pas de cela : «Kiandre (Gaddy) était le meilleur joueur défensif de son université. Quant à Isaiah, c’est également un très bon défenseur. Ce n’est pas souvent qu’on a des Américains qui se soucient de la défense», constate Malik Wilson.
Avec de tels joueurs, on peut donc avoir un jeu pas uniquement tourné vers l’attaque, mais également vers la défense. Et si la défense agressive a, de tout temps, été la principale marque de fabrique de l’Arantia, cette année, on a le sentiment que Larochette dispose d’une nouvelle dimension : «Le coach nous donne une certaine liberté en attaque, ajoute encore DJ Wilson. Il veut que Malik aille au panier, que Mykolas (Maindron) marque des points. Chacun connaît son rôle. Le coach donne des responsabilités à tout le monde.» Ce dernier abonde dans son sens : «Je veux donner sa chance à chaque joueur.»
Dans les faits, ça donne, par exemple, l’utilisation à des moments cruciaux de jeunes pousses comme l’Ukrainien Oleksandr Senchenko ou encore Edson Silva : «Il veut intégrer les jeunes. C’est très bien qu’il leur donne la chance d’être sur le terrain en fin de match, aucun entraînement ne peut remplacer cette pression», apprécie DJ Wilson.
On peut dire de l’Arantia qu’elle est une équipe avec une grosse profondeur de banc. Ce qui permet d’imprimer une pression d’enfer à l’adversaire : «C’est le style de basket actuel. Ça et l’attaque en transition. En plus, l’équipe veut jouer comme cela. Je m’adapte», analyse le technicien.
Confirmation de ses joueurs : «Nous, les Luxembourgeois, on aime jouer comme cela. Bien sûr, on est fatigués le lendemain. Mais on s’est préparés pour cela. On a un banc très profond alors que Vic n’est pas encore revenu», indique encore DJ. «Même notre dixième joueur pourrait intégrer une équipe de D1», ajoute son petit frère. Qui précise encore : «Pour jouer comme cela, il faut laisser les ego de côté. Et c’est le cas. Même les gars qui jouent moins donnent tout pour le bien de l’équipe.»
Que vaut l’Arantia? Un top 8, assurément. Un top 6, probablement. Un top 4? Pourquoi pas. Sur le papier et au vu de ce qu’ils ont montré depuis le début de la saison, il ne manque pas grand-chose aux Nordistes pour se mêler à la lutte avec les meilleurs. Un brin de réalisme supplémentaire. Peut-être un peu plus de chance avec les blessés : «On aurait aimé gagner au moins un des trois matches. Pour viser une des quatre premières places, il faut gagner des matches comme celui d’Esch. Mais je pense que la lutte sera féroce pour cette place durant la saison».
Le coach est en tout cas très satisfait de l’attitude de ses joueurs. Il souhaite désormais qu’ils continuent de grandir en tant qu’équipe. Afin d’aller chercher les résultats qui correspondent à leur niveau. Il est conscient que la route est encore longue. Mais que son effectif va dans la bonne direction.