11e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE Auteure d’une superbe saison, l’équipe de Larochette va se frotter aux deux meilleures formations du championnat avant la pause de Noël.
Derrière l’invincible Sparta, toujours invaincu, deux formations font mieux que résister. Si retrouver Etzella, le champion en titre, est tout sauf une surprise, le fait que leurs voisins de Larochette aient le même bilan en est peut-être une plus grande.
D’ailleurs, l’Arantia est l’équipe – hormis Bertrange – qui est sur la meilleure série actuelle : 7 victoires de suite. Vic Heuschling ne se dit pas plus surpris que cela : «Est-ce que je suis surpris ? Non. Ça fait même neuf succès de rang en comptant la Coupe. Cette année, on veut gagner quelque chose et si on veut y parvenir, il faut gagner des matches.»
Et l’intérieur de préciser : «La grande différence par rapport à l’année passée, c’est qu’on a battu les équipes qu’on devait perdre. On a battu Mamer, Kordall, les Musel Pikes alors que l’an passé, on a perdu deux fois contre les Pikes par exemple. Et si tu vises un Top 2, 3, 4, tu dois battre des équipes comme l’Amicale ou le T71 et c’est ce qu’on a fait.»
La dernière fois que l’Arantia a perdu, c’était de trois petits points contre le Basket Esch du côté du Filano, le… 4 octobre dernier.
Comment expliquer un tel succès alors que l’équipe a perdu deux starters (Mykolas Maindron et Malik Wilson) et même quatre en comptant les Américains ?
Pour Vic Heuschling, il y a plusieurs explications : «Déjà, le coach est là au début de la saison. Depuis deux ans, on débutait la saison avec à chaque fois un coach différent. C’est toujours quelque chose d’important. Ensuite, je trouve qu’on a un bon mix de joueurs. On a les bons Américains, Tyrell (Sturdivant) qui fait une belle saison et que je trouve meilleur qu’à Contern. Selon moi, on n’a pas de grande faiblesse.»
Et quand on lui demande comment l’Arantia a fait pour compenser les départs, là encore l’explication fuse : «On savait qu’ils partiraient. Alors on a décidé de chercher un meneur US. Et avec (Kevon) Godwin, on a trouvé un joueur encore meilleur que ce qu’on pensait. Il nous donne une grande partie de ce qu’on a perdu. Peut-être pas la même intensité qu’un Malik, mais il a un excellent niveau de jeu, il donne tout ce qu’il a. Et avec Michael (Carter), on a du play making. Ce n’est pas un seul joueur qui compense les départs, mais les deux. Et on a trouvé un style de jeu qui nous permet de compenser ces départs.»
Un effort collectif
Et, bien sûr, si l’Arantia est une forteresse imprenable (4e défense) et une machine à scorer (2e attaque), c’est également parce qu’elle profite à fond de la nouvelle règle des 2+2. Outre Sturdivant (14 pts, 10 rebonds), de retour au bercail, Larochette a mis la main sur une pépite lituanienne : l’intérieur Jonas Levickas (12 pts, 5 rebonds) :
«Il fait une très grande différence pour nous cette saison. C’est grâce à lui qu’on peut se permettre d’avoir des pros arrière.» Comment a-t-il débarqué dans le Nord du Luxembourg ? «Je crois qu’il a joué pour un bon ami du coach (NDLR : Karolis Abramavicius, lui aussi lituanien). Il était en Allemagne, il cherchait autre chose et le contact s’est fait.»
Bien sûr, avec quatre pros, ou non-JICL, ou peu importe comment on décide de les appeler, le temps de jeu des Luxembourgeois se réduit. Mais visiblement, ça se passe plutôt bien : «Au départ, forcément, je n’étais pas très fan de l’idée, comme (le capitaine) DJ Wilson. Surtout que nos deux non pros sont un quatre et un cinq, exactement mon poste ! Mais je trouve que le coach fait un bon job et répartit bien les minutes. Oui, ce sont les quatre qui ont le plus de minutes. Mais Jonas, par exemple, joue peut-être 25 minutes en moyenne, je trouve que ça va encore.»
«Et sur les matches plus «faciles», l’entraîneur essaie de bien faire tourner pour que tout le monde participe. Samedi, Noe (Tibold) a pris quelques minutes et fait un bon match (9 pts en 14 minutes), Dylan (Rocha) est aussi entré dans la rotation (17 minutes samedi).»
Après, forcément, c’est plus compliqué contre des gros comme Dudelange ou l’Amicale : «Les rotations sont plus courtes. Mais globalement, je trouve que ça va.»
Autre motif de satisfaction et raison pour laquelle ça se passe bien, c’est qu’il n’y a pas un joueur qui tire la couverture à lui avec les autres qui le regardent jouer : «On n’a pas un mec qui met 40 pts à tous les matches.
Contre Steinsel, on a six mecs à 10 pts ou plus. On joue en équipe. Et ce qui est bien, c’est que les quatre (pro et non pros) veulent gagner. Ils donnent tout pour l’équipe et ne s’occupent pas de leurs stats. Du moment qu’on gagne, ils sont contents !»
Vic Heuschling est également content parce qu’il est de retour. Alors qu’il avait vu sa saison s’arrêter prématurément : «J’ai joué quatre matches la saison passée et ensuite, j’ai été opéré du ménisque», il est, d’une certaine manière, lui aussi une recrue.
«Il faudra un match presque parfait»
Qui doit encore trouver ses marques : «Je ne suis pas encore à 100 %. Lors de certains matches, je remarque encore qu’il y a quelques actions où je manque de rythme. Ce n’est pas facile, je n’ai pas l’habitude de travailler avec Karolis et lui avec moi. On doit encore s’adapter. Il ne sait pas encore ce que je peux lui donner.»
Il se montre plutôt satisfait : «Globalement, je joue une assez bonne saison. La situation n’est pas facile, mais le coach et l’équipe me mettent en confiance. Bien sûr, on veut toujours jouer plus, mais finalement, je donne quelque chose à l’équipe. Je suis à un point de ma carrière où je sais ce que je peux faire. Et si j’ai un rôle plus petit, du moment qu’on gagne, c’est comme cela.»
L’Arantia espère terminer l’année en beauté. Mais elle va être très costaude. En effet, avant de se rendre, mercredi, à l’Atert pour y défier le leader du championnat, Larochette effectue un déplacement tout aussi compliqué chez le voisin ettelbruckois :
«Contre Etzella, c’est toujours un match spécial. Il y a toujours plus de feu, d’intensité, de fight. De notre part et de la leur. Surtout depuis ces dernières années parce qu’on les a battus plusieurs fois et ils n’aiment pas perdre contre nous. À chaque saison, Etzella est le favori ou l’un des favoris, c’est l’équipe la plus victorieuse de l’histoire du championnat.»
Pour avoir une chance de battre son voisin, l’Arantia sait qu’il lui faudra réaliser un match plein : «Il faudra jouer notre meilleur basket. Et si on le fait, ça peut nous donner de la motivation pour le reste de la saison. Si on peut battre Etzella, ça veut dire qu’on peut battre tout le monde !»
Quant aux clefs pour sortir vainqueur de ce duel fratricide ? «Déjà, il faut limiter nos pertes de balle, nos sauts de concentration. Il faut s’en tenir à notre game plan en attaque comme en défense. Etzella, c’est l’équipe la plus dangereuse à trois points, il faudra les limiter. Utiliser nos points forts. Notre intensité. Et notre rotation. On a sept ou huit mecs qui peuvent jouer au même niveau, il faut s’en servir.» Et de conclure : «On ne doit pas faire le match parfait. Mais le match presque parfait.»