La 7e journée de Nationale 1 a été marquée par la victoire de l’Arantia sur Etzella. Un succès qui ne doit visiblement rien au hasard.
Il aura fallu attendre la 7e journée de championnat pour voir Etzella s’incliner. Et c’est une nouvelle fois leur voisin de l’Arantia qui a été le bourreau des hommes de Kreso Basic.
Évacuons tout de suite un sujet : oui, Etzella n’était pas au complet. En effet, Ivan Delgado, Gilles Polfer et Yann Wolff n’étaient pas sur la feuille de match. Mais une fois cela dit, avec Philippe et Fritz Gutenkauf, Jairo Delgado, Dominique Benseghir, Sam Wolter et bien sûr les armes fatales Austin Burgett et Henry Pwono, on ne pouvait pas non plus parler d’équipe B du côté de l’ogre ettelbruckois.
Cette équipe, il fallait donc quand même aller la chercher. Et c’est ce qu’ont fait les joueurs de Christophe Ney. Grâce à un plan parfaitement préparé : «On avait étudié leurs stats et on s’est rendu compte qu’ils avaient un très bon taux de réussite à longue distance, mais que, dans la plupart des cas, il s’agissait de tirs ouverts. L’idée était donc de limiter leurs tirs à trois points sans défense. Et d’obliger leurs shooteurs à pénétrer», confie DJ Wilson. Avec un vilain 8/35 (22 %), on peut dire que la mission est accomplie. Et avec seulement 75 points concédés (contre 85 inscrits), on peut dire que la défense était au rendez-vous : «À la mi-temps, on avait déjà pris 45 points et on s’est dit que le but, c’était de les limiter à 85. On avait vu qu’en attaque ça tournait bien et que notre défense était pas mal, puisque, même si on a concédé des points, beaucoup étaient sur les lancers et des pertes de balle de notre part.»
Je n’ai pas à marquer 20 points à chaque fois, mais je dois me faire respecter par la défense
Une attaque qui a effectivement déroulé, avec les deux Américains à plus de 20 points et un DJ Wilson leader offensif côté luxembourgeois, avec 20 points : «J’ai été agressif, ce qui n’avait pas été le cas contre la Résidence, la semaine dernière. Je n’ai pas à marquer 20 points à chaque fois, mais au moins, je dois me faire respecter par la défense. Je me considère avant tout comme un joueur défensif, mais le coach m’a expliqué qu’on avait besoin de moi en attaque.»
Avec des Américains qui se sont à peu près annulés de part et d’autre (47 points, 20 rebonds, 5 passes pour Johnson-Sturdivant et 45 points, 25 rebonds et 5 passes pour Pwono-Burgett), même si, aux dires de DJ Wilson, «les nôtres ont marqué au bout de plusieurs passes et, à la différence des Ettelbruckois, ils ont mis leurs coéquipiers en scène», c’était donc aux Luxembourgeois de faire la différence. Et si DJ Wilson a tiré son épingle du jeu, côté ettelbruckois, Philippe Gutenkauf a, quant à lui, vécu un véritable calvaire. Même s’il inscrit 14 points, ce n’est qu’au bout de 17 tentatives. Là encore, ça ne doit rien au hasard : «Sans Ivan, qui est le meilleur driver de l’équipe, il fallait forcer Sticky (NDLR : le surnom de Philippe Gutenkauf) à aller au bout de sa pénétration et l’empêcher d’utiliser son mid-range jumper (NDLR : tir à mi-distance), l’un des meilleurs au pays. Malik (Wilson) a fait un très bon boulot en défense sur lui, si bien que Sticky devait faire un choix : soit forcer son tir avec Tyrell (Sturdivant) devant lui, soit faire une passe dans le corner, mais dans ce cas, nos rotations fonctionnaient bien.» Et d’ajouter : «Quand tu te retrouves plusieurs fois dans cette situation, la frustration arrive…»
Un plan très bien préparé, ce qui est d’ailleurs une habitude pour les troupes de Christophe Ney : «Avec Duane (Johnson), on dit que le coach est un scientifique du jeu. Le seul match qu’on n’avait pas préparé, c’était celui contre le Telstar. Contre la Résidence, on avait vu que c’était une des pires équipes à trois points, mais contre nous, ils en ont mis 15 (il rit). Mais sinon, notre plan de jeu change toutes les semaines.»
Évidemment, pour l’Arantia, un match face à Etzella n’est jamais un match comme un autre. En effet, la plupart des Luxembourgeois de Larochette sont passés chez le prestigieux voisin. Et quand vient le moment des retrouvailles, la motivation est à son top : «On est arrivés à l’Arantia car on n’a pas eu les opportunités à Ettelbruck. Donc, quand on les retrouve, on aime bien leur montrer qu’on sait un peu jouer.» Une motivation encore un peu plus forte, samedi, puisque Luc Kirpach, le capitaine, venait d’être papa. L’Arantia confirme qu’elle est bien l’une des bêtes noires d’Etzella, déjà battu deux fois la saison dernière par le même adversaire. Mais il ne sert à rien de trop en faire, comme le rappelle DJ Wilson : «La saison dernière, on les avait battus deux fois, mais on avait raté les play-offs. C’est bien de battre Etzella, mais en fait c’est juste deux points. Et si on gagne contre eux ou le Telstar, ce sont les mêmes points.»
Avec un bilan de 5-2, l’Arantia est complètement en course pour le top 6. Mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Dès demain, ils se rendent à Dudelange, pour affronter le T71. Et ça va s’enchaîner.
Romain Haas
Pas le temps de souffler
La nouvelle formule de championnat conduit les basketteurs à enchaîner les matches. À partir de cette semaine, on va commencer des semaines avec trois matches, ce qui va arriver régulièrement pour aller au bout de la saison régulière. Ça commence dès ce soir à l’Atert, où le Sparta va tenter de décrocher son premier succès sans Américain face à l’Amicale. Ça se poursuit avec quatre rencontres mercredi et une dernière, jeudi, avec des Ettelbruckois qui risquent de passer leur frustration sur le Telstar. Et deux jours plus tard, on remet ça… Il va falloir que les organismes soient bien préparés!