Lors de la 12e journée de Nationale 1, l’Amicale a pris les Musel Pikes à leur propre jeu en imposant une défense de zone de laquelle les Mosellans, habituels spécialistes de l’exercice, n’ont jamais pu se dépêtrer (87-64).
« Cela fait trois mois qu’on n’a pas perdu un match, et aujourd’hui ce sera un vrai test. Ce ne sera pas facile. » Ken Diederich, le coach de l’Amicale, se montrait, si ce n’est pessimiste, tout au moins très concerné par le choc d’hier.
Il faut dire qu’avec ses trois défaites depuis le début de la saison, les Musel Pikes font office de principal rival, avec le T71, d’une Amicale qu’on a sentie moins à son aise qu’à son habitude avec un match de Coupe difficilement négocié contre Contern : « On n’a pas mal joué, mais ils ont deux très bons Américains. Et il faut dire que Jordan (Hasquet) était malade. Mais on a vraiment été mis en difficulté par Contern. »
Du coup, ce match au sommet contre les Musel Pikes avait tout du piège idéal pour une équipe invaincue depuis une éternité. Des Mosellans qui ont, quant à eux, fait une entrée en Coupe tranquille en écartant aisément de leur route le Sparta.
On attendait avec impatience de voir ce qu’allait donner ce duel entre deux des meilleures formations du pays. D’un côté, Steinsel et ses individualités capables de faire la différence à n’importe quel moment. De l’autre, le meilleur collectif du pays, parfaitement dirigé par le maître tacticien Frank Baum.
Sur le plan tactique, ce dernier s’est essentiellement concentré sur une seule défense : la zone. L’objectif étant bien sûr d’obliger les Fraisiers à aller chercher leurs points grâce à leur adresse plutôt que de leur offrir trop de tirs ouverts.
Du coup, pendant vingt minutes, on a assisté à un ballet incessant : celui du ballon qui file de main en main à Steinsel avec l’idée de déstabiliser un opposant prêt à saisir la moindre opportunité, la moindre passe un peu molle ou le moindre tir un peu court pour filer en contre-attaque. Et à ce petit jeu, Laurent Schwartz et compagnie ne sont pas manchots, comme ont pu le constater les coéquipiers de Samy Picard, hier soir.
Steinsel fait feu de tout bois
On a ainsi beaucoup vu l’Amicale prendre des tirs… et souvent les rater. Mais Steinsel pouvait compter sur sa présence à l’intérieur, où s’est même collé un Samy Picard qui n’a pas hésité à jouer des coudes pour obtenir plusieurs chances de conclure.
À plusieurs reprises, l’Amicale, qui a rendu la monnaie de sa pièce aux Pikes en se mettant également en zone, a paru s’échapper au score, comme lors de ce missile longue distance signé Jo Hoeser à l’entrée du deuxième quart (23-16), mais face à une formation dont la qualité principale, outre un collectif parfaitement léché, est le fait de ne jamais rien lâcher, cela n’était bien sûr pas suffisant.
Et en quelques contre-attaques bien senties, les Mosellans mordaient à nouveau les mollets des invincibles Fraisiers… jusque-là. Clairement, l’Amicale était en danger sur son parquet. Et on se disait que si les Pikes venaient à passer devant au score, cela pourrait sonner le glas de l’invincibilité d’une équipe qui n’a plus été battue depuis… le troisième match de la dernière finale. Plusieurs fois, les visiteurs sont revenus à un point (27-26, 29-28, 31-30). Sans toutefois jamais parvenir à passer devant. Et ils atteindront même la pause avec un retard de dix points grâce, notamment, à deux tirs à trois points de Samy Picard et Bobby Melcher.
Dix points. Loin d’être un avantage décisif, surtout contre une formation dont la principale qualité, outre un collectif parfaitement huilé, est une capacité hors du commun à ne jamais rien lâcher. Au retour des vestiaires, les Mosellans changent de stratégie et abandonnent leur défense de zone. Pari… perdant. Les Steinselois font feu de tout bois et les visiteurs ne restent dans le match que grâce à trois tirs primés de Laurent Schwartz. Une vingtaine de points d’avance. Suffisant pour gérer tranquillement jusqu’au bout. Et décrocher un douzième succès de suite.
Romain Haas