Walferdange décroche un succès aussi mérité qu’inattendu face à l’ogre dudelangeois en finale de la Coupe des Dames (58-64)
Ce ne devait être qu’une simple formalité. Vainqueur de 21 matches sur 22 en championnat et auteur d’une démonstration de force en demi-finale en passant 106 points à l’Amicale quelques jours plus tôt, rien ne semblait pouvoir arriver au T71, programmé pour décrocher la Coupe des Dames, ce samedi soir. Face aux coéquipières de Cathy Mreches, la Résidence, honnête faire-valoir qui avait cédé, un peu comme tout le monde, deux fois en autant de matches contre les joueuses de la Forge du Sud.
Avant le coup d’envoi, deux salles, deux ambiances. Si Jérôme Altmann apparaissait plutôt détendu, avec un petit sourire au coin des lèvres, son homologue walferdangeois Brian Carroll avait le visage plus fermé. Concentré : «C’est peut-être mieux d’avoir le statut d’underdog», confiait la capitaine Nadia Mossong dans nos colonnes ce samedi matin. Elle ne croyait pas si bien dire.
On ne le dira jamais assez mais un match à la Coque n’est pas un match comme un autre. Et encore moins quand il se déroule à l’Arena. L’immense enceinte qui accueille traditionnellement les finales de Coupe n’est jamais utilisée hormis cet événement. Si bien que chacun part à égalité en ayant tout juste un quart d’heure pour apprivoiser les paniers avant le début du match.
A l’Arena, la réussite est souvent plus compliquée qu’ailleurs. Et les Dudelangeoises vont en faire l’amère expérience. Alors que leurs adversaires trouvent rapidement leurs marques, conduites par une Amanda Cahill au four et au moulin comme à son habitude, en face, c’est plus compliqué. Beaucoup plus compliqué. Souvent, les joueuses de Jérôme Altmann doivent s’y reprendre à de nombreuses reprises pour que ce satané ballon trouve enfin le chemin du filet. Et comme la Résidence défend comme des morts de faim, chaque panier est un véritable exploit.
A un moment, on a l’impression que le T71 trouve le déclic, grâce aux missiles longue distance signés Mandy Geniets. Mais il ne s’agit là que d’un one shot. En ce samedi soir, clairement, Dudelange est en difficulté. En grande difficulté. Sept points de retard à la pause, puis dix, les joueuses de la Forge du Sud souffrent mille maux, étant en plus privées de longues minutes d’une de leurs deux Américaines, Dominique McBryde, qui écope de sa quatrième faute très tôt au retour des vestiaires. Comme Emily Leid se régale de loin, l’écart enfle en faveur des Walferdangeoises, qui abordent le dernier quart avec seulement 13 points d’aance, car Nadia Mossong et Mandy Geniets sont passées par là.
Le dernier quart sera insoutenable. La tension est palpable des deux côtés. Mandy Geniets se démultiplie, Michelle Dittgen ajuste la mire. Les mouches auraient-elles changé d’âne? On pourrait le croire. Mais Walferdange ne veut rien lâcher à l’image de son admirable capitaine Nadine Bourg, qui parvient toujours à trouver des trous de souris dans lesquels se faufiler. Et alors que Dudelange semblait revenir et prendre l’ascendant, l’inévitable Amanda Cahill était là pour calmer tout le monde avec un énime panier de loin. Onze points d’avance. Trois minutes à jouer. Ca commence à sentir très bon pour Kierra Anthony et ses coéquipières.
Mais Dudelange n’est pas pratiquement invaincue cette saison pour rien. Et Nadia Mossong tente de sonner encore une fois la révolte avec un panier de loin qui ramène les siens à huit unités. Huit points. Puis sept. Puis six, toujours sous l’impulsion de la capitaine du T71. Une minute à jouer. Six points. Walferdange va-t-elle craquer? Les filles de Brian Carroll vont au bout des 24 secondes, sans toutefois réussir à alourdir le score. 38 secondes à jouer. Balle à Dudelange. Elles ont besoin de marquer deux fois trois points très rapidement et de faire un stop en défense. Faisable. Mais pas chose aisée. Geniets prend un tir. Le rate. Nadine Bourg récupère la balle. Faute sur elle. Un lancer sur deux fait mouche. Cela fait sept points d’avance. Cette fois, c’est fini. Amanda Cahill se charge de sceller le sort de la rencontre avec un ultime lancer. Dudelange jette ses dernières forces mais perd un énième ballon. Et tant pis si Kierra Anthony rate ses deux lancers. Il est trop tard. Walferdange vient de créer l’exploit!