Ben Kovac revient sur sa saison en Slovaquie qui s’est achevée avec un tout premier titre de champion.
La nuit a été courte?
Ben Kovac : Oui. J’ai dormi trois heures. Je me suis couché à 4 h et j’ai été réveillé à 7 h 30 par des travaux en bas de chez moi. Mais on s’en fout, on est champion!
Justement, c’est votre premier titre. Qu’est-ce que ça fait?
Je mets de côté celui du covid avec Esch. C’est le premier et j’espère pas le dernier. C’est un feeling incroyable. Je suis vraiment fier de toute l’équipe. De tout ce qu’on a fait cette saison. C’était très long, on a joué 65 matches, on a eu des tas de pépins, des joueurs blessés, malades, le coach qui avait le covid ou qui était retenu avec l’équipe nationale. En plus, on était favoris, dès le début de la saison, on était l’équipe à battre, tout le monde voulait nous battre. C’était dur, mais remporter un premier titre dans un 7e match à la maison devant 3 000 personnes, c’est incroyable! Il n’y avait plus de place alors certains ont regardé la finale sur un écran géant devant la salle.
Un titre que vous êtes allés chercher après avoir été menés 1-3 contre Komarno?
Oui. Après le quatrième match, ils étaient déjà en train de fêter la victoire. Mais on n’avait pas l’intention de les laisser fêter le titre chez nous. On les a battus de 30 points. Ensuite, on est allés gagner chez eux dans un match très très difficile, où on a eu un peu de chance. Après, on savait que chez nous, sur un septième match, on ne le lâcherait pas. C’était signé qu’on allait l’emporter!
En entrant sur le parquet on a vu la coupe. Et on s’est dit qu’on allait la prendre
Et c’est ce que vous avez fait?
En entrant sur le parquet, on a vu la coupe. Et on s’est dit qu’on allait la prendre. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas joué et on avait tellement faim. L’intensité était présente. Et dès le début Van Oostrum a fait 4/4 à trois points. On a mis des shoots difficiles et quand on commence comme cela, c’est dur de nous stopper. Hormis notre grand de 2,18 m, tout le monde sait tirer à trois points chez nous. On est arrivés des vestiaires à 110 %, on voulait gagner et on l’a fait.
Avec 11 points de votre part?
Oui. J’ai mis un panier à trois points qui a permis de faire passer l’écart à +12. J’ai fait comme toujours : j’entre en mettant de l’intensité, j’ai défendu, j’ai été actif au rebond et j’ai mis des lancers francs importants même si j’en ai raté deux. Je crois que j’ai bien rempli mon rôle.
Un rôle qui a changé par rapport aux Pays-Bas?
J’ai signé ici car je savais que le club avec de hautes ambitions : championnat, Coupe d’Europe. Un club de tradition qui veut vraiment gagner des matches. Je savais que ce serait difficile, que j’aurais un certain rôle et qu’il faudrait travailler. Dans l’équipe, tout le monde sait jouer au basket et peut être un facteur X. Je ne suis pas arrivé en me disant que j’allais jouer 35 minutes et que je serais le meilleur joueur. Le lendemain du sixième match où je n’avais joué que cinq minutes, je suis allé à la salle de muscu et je suis allé shooter. L’entraîneur pousse tout le monde. On est tous des pros. Certains entraînements sont optionnels et depuis le début de la saison, je crois que j’ai dû en rater un seul.
Cette saison correspond-elle à ce que vous attendiez?
C’est encore mieux que ce que j’attendais. On a commencé par la qualification de Champions League où on chute en finale contre Malaga, qui gagne la Coupe d’Espagne. C’est déjà cool. Après, en Coupe d’Europe, on perd les trois premiers matches mais on gagne les trois suivants avec un 34-13 dans le dernier quart du dernier match qui nous permet de nous qualifier pour le deuxième tour. Dans ce tour, on perd deux matches d’un point à la maison et sur la fin, on peut même se qualifier. Là aussi, c’était quelque chose d’énorme. Et puis on atteint la finale de la Coupe qu’on perd contre une équipe meilleure que nous, même si on avait des blessés. Et enfin, on fait de très bons play-offs, c’était très dur. On a joué, je l’ai déjà dit, 65 matches. Et terminer d’une telle manière en gagnant le titre à la maison, c’est un truc de fou!
J’ai un rôle très différent de celui que j’avais aux Pays-Bas. Il fallait s’adapter
Ça vous fait oublier la petite déception de ne pas aller aux JPEE?
Oui. On en avait parlé avec Ken (Diederich). Si on perdait au sixième match, je pouvais aller à Malte. Mais si on allait au septième, il était convenu que ce soit Lou qui prenne ma place. J’aurais manqué plusieurs jours de compétition, j’aurais pris la place de quelqu’un, ça ne rimait à rien. Mais je serai avec l’équipe nationale cet été, avec les matches contre l’Irlande et la Croatie.
Vous venez d’achever votre troisième saison chez les pros. Avez-vous le sentiment d’avoir bien évolué cette saison?
Oui. Je trouve que j’ai beaucoup progressé. Je lis mieux le jeu. Je prends des meilleures décisions. J’ai un rôle différent de celui que j’avais aux Pays-Bas. Il fallait s’adapter. Je joue moins mais j’ai un pourcentage très élevé puisque je tourne à 60 % à 2 points, 40 à 3 et 80 aux lancers. Tous mes shoots sont des bonnes décisions. Je sais que ce n’est pas à moi de prendre des tirs forcés, ce n’est pas mon rôle. J’ai beaucoup appris cette saison en côtoyant des joueurs qui ont joué en Euroligue, qui viennent de D1 en College ou d’Espagne.
Et maintenant, quel est le programme?
Du repos. Je vais faire deux semaines de détox de basket. Et après je reprendrai tranquillement l’entraînement. Et je serai prêt pour cet été.
Et la saison prochaine?
Je suis arrivé en fin de contrat. Il y a plusieurs éléments à prendre en compte, notamment le fait qu’avec ce titre, le club repart en Coupe d’Europe. Il ne faut pas oublier que c’est mon travail. A priori le club veut me resigner. Je vais étudier toutes les options.
Sa saison
Championnat : moyenne de 8,5 pts, 3,7 rebonds, 1,2 passe, 21,3 minutes sur 39 matches.
Champions League : moyenne de 9 pts, 2,3 rebonds, 2,3 passes en 22,3 minutes sur 3 matches.
Europe Cup : moyenne de 6,1 pts, 2,4 rebonds, 1,7 passe, 20,3 minutes sur 12 matches.