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[Basket] Kovac : «Le bon moment pour prendre des risques»


Ben Kovac a hâte d’entamer sa nouvelle aventure en France.  (Photo : comm’on by tiffou)

DÉBUT DU CHAMPIONNAT DE NM1 On l’avait quitté auréolé d’un second titre de champion de Slovaquie avec le Patrioti Levice, dont il était devenu le capitaine. Mais Ben Kovac a choisi de ne pas rempiler et de se lancer un nouveau défi… à Besançon. Explications.

Vous quittez un double champion de Slovaquie pour une équipe de D3 française. Sur le papier, on a l’impression d’un retour en arrière. Êtes-vous d’accord ?

Ben Kovac : C’est vrai que, sur le papier, ça donne cette impression. Mais en fait, la situation est bien différente. La Slovaquie, c’est 5 millions d’habitants. La France, c’est beaucoup, beaucoup plus grand, avec plus d’équipes, de villes, etc. En Slovaquie, en deux ans, j’ai presque tout gagné. On a joué la finale de la Ligue des champions, on a atteint le deuxième tour en Coupe d’Europe, on a été deux fois champions, on a gagné la Coupe. On était l’ennemi n° 1. Tout le monde veut te battre et si tu ne gagnes pas, c’est un under achievement. Ça devenait un peu monotone. J’avais envie de voir autre chose. Et de retrouver un rôle plus majeur dans une équipe.

Pourtant, vous étiez capitaine ?

Oui. Mais je ne jouais pas beaucoup. J’étais toujours bloqué par plusieurs Américains. Là, en N1, il n’y a que deux étrangers et je serai l’un d’eux. J’ai parlé au coach, à Sylvain Lautié (NDLR : son ancien coach à Esch, désormais à Nancy) et il m’a dit que c’était une très belle opportunité pour se montrer sur le plan français. C’est plus physique, plus fort. Maintenant, je suis en troisième division, ça peut sembler être un pas en arrière mais c’est pour faire un pas en avant. Retrouver de la confiance.

Vous en manquiez ?

Si je regarde les stats, je faisais toujours des bons matches mais il y avait toujours des étrangers qui ont davantage eu la confiance du coach. Même si j’étais capitaine, je voulais plus de responsabilités en attaque. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je suis venu ici. Je veux retrouver confiance en mon jeu offensif. En Slovaquie, j’avais l’impression que des Américains pouvaient faire deux ou trois fautes et le coach les laissait alors que moi, dès la première, je sortais. C’était parfois très dur. Je jouais parfois 25 minutes et pendant 6 minutes, je ne touchais pas un ballon.

Vous aviez d’autres options ?

J’ai eu des contacts en D2 allemande, mais ils ne veulent pas te payer. Et à partir d’un certain âge, il faut aussi commencer à prendre cela en ligne de compte. J’avais beaucoup d’options en Slovaquie mais je me suis dit qu’à 24 ans, c’était le moment où jamais pour prendre des risques. Si je me fais cuter, au pire, je sais que je peux toujours revenir en Slovaquie. Une équipe de Pro B française était intéressée mais finalement ça n’a pas abouti.

Et donc, vous vous retrouvez à Besançon. Quelle est votre impression maintenant que vous êtes sur place depuis plusieurs semaines ?

Déjà, les infrastructures sont beaucoup mieux. On a quatre kinés qui sont tout le temps à notre disposition, un ostéo qui est là pour nous. Une grande salle de muscu, de la cryothérapie, deux saunas, une préparation physique tous les jours. Et puis j’ai le meilleur appartement depuis que je suis pro. Au onzième étage, pas loin de la ville, pas loin de la salle, je suis très bien installé.

Comment voyez-vous votre rôle au sein de cette nouvelle équipe ?

J’ai signé pour être l’option n° 1 en attaque. Je suis là pour me montrer et voir ensuite ce qui se passe. Peut-être trouver par la suite une équipe de Pro B ou retourner dans un autre pays européen. Je crois en moi. J’ai confiance. En basket, il faut parfois avoir un peu de chance. Depuis le début de ma carrière pro, je n’ai jamais été coupé, je n’ai jamais été blessé. C’était le bon moment pour prendre des risques.

Si je peux tourner à 14-15 pts de moyenne avec un bon pourcentage, ce serait déjà top

Donc, Besançon n’est qu’une étape ?

On verra ce qui se passe. Je ne connais pas encore le championnat. Peut-être que j’aurai vraiment des difficultés. Mais le coach m’a recruté, car il a vu mes capacités en attaque. Il était surpris. On a fait un petit bilan sur la pre season et il m’a dit qu’il était content de mon professionnalisme, de ma motivation, de mes bonnes stats.

Quel but personnel vous fixez-vous ?

Je ne suis pas du genre à prendre 20 shots et dire que je me fous des autres. Je veux d’abord gagner des matches, m’améliorer, gagner en expérience, jouer plus fort, prendre des choix plus rapides. Je veux montrer que je suis capable de jouer à ce niveau. Si je peux tourner à 14-15 pts de moyenne avec un bon pourcentage, ce serait déjà top.

Quelle relation avez-vous avec le coach (NDLR : Laurent Kleefstra) ?

Très bonne. Il me fait confiance, je lui fais confiance. Et ce qui est bien, c’est qu’il donne un feedback, ce qui n’était pas du tout le cas en Slovaquie. C’est quelqu’un de très pro. Mais aussi très humain. Il a parlé avec tous les joueurs pour apprendre à les connaître. Il écoute les joueurs, on l’écoute, ça se passe très bien.

Que peut-on dire de l’équipe ?

Elle a complètement changé par rapport à l’année dernière où elle a failli descendre. Hormis deux anciens et trois jeunes, tout le monde est nouveau, y compris le coach. Il y a beaucoup d’anciens de Pro A ou Pro B. Il y a des jeunes qui sont venus pour se montrer. Si tu es un bon joueur en France, tu as un contrat pour toute la vie. Au niveau des objectifs, on vise le maintien. Et si on peut disputer les play-offs, ce serait cool.

On vous sent enthousiaste ?

Oui. Comme je l’ai dit, la Slovaquie, c’était devenu un peu trop monotone. Là c’est une nouvelle équipe, un nouveau rôle. Une nouvelle routine aussi. Par exemple, pour cette première journée, on part la veille, on passe la nuit à l’hôtel et on joue le samedi alors qu’en Slovaquie, on partait généralement le jour même. Je suis l’option n° 1 un en attaque, j’ai beaucoup de trucs à faire, c’est vraiment cool!

Physiquement, tout va bien ?

Moyen. Je n’ai pas pu jouer pendant deux semaines. J’avais un nerf coincé dans le dos, certainement à cause d’un faux mouvement. Vendredi dernier, je n’ai même pas pu dormir à cause de la douleur. Je n’ai pas joué le dernier match de préparation mardi. Mais mercredi, je suis allé voir l’ostéo qui m’a dit que j’avais fait des progrès. J’ai reçu le feu vert pour jouer. On croise les doigts pour que ça se passe bien. En tout cas, je veux jouer!

Que pouvez-vous nous dire de votre adversaire, Le Havre ?

On sera les underdogs. C’est une équipe qui vise la montée en Pro B. Qui a un budget bien plus important que nous. On va tout faire pour gagner. Mais on sait que ce sera très compliqué.

Samedi, 19 h : Le Havre – Besançon