La sélection nationale est à Bratislava pour y disputer la suite des préqualifications du Mondial-2023 dans une bulle. Pour Ben Kovac, Slovaque d’origine, le moment est forcément particulier.
Covid oblige, la suite des préqualifications du Mondial-2023 ne se déroule pas en Islande puis à domicile face à la Slovaquie comme c’était initialement prévu, mais bien dans une bulle sanitaire. En clair, toutes les formations du groupe B se retrouvent à Bratislava pour y disputer deux matches. Pour le Luxembourg, il y aura l’Islande ce jeudi puis le pays hôte samedi.
Toute l’équipe s’est donc envolée lundi à destination de Vienne avant de prendre le bus et de récupérer, au passage, Oli Vujakovic et Alex Laurent, qui évoluent tous deux en Autriche. Direction la capitale slovaque.
Si, pour la plupart des joueurs, ce déplacement n’en est qu’un parmi d’autres, il en est un pour qui cette présence en Slovaquie a forcément une saveur particulière : Ben Kovac. Le néo-pro, qui porte désormais les couleurs des Den Helder Suns, aux Pays-Bas, connaît très bien ce pays. Et pour cause : «Mes parents sont slovaques, ma famille est slovaque et jusqu’à mes 17 ans, j’y ai passé quelques semaines chaque été. C‘est très joli, avec beaucoup de très beaux monuments, la nature et surtout on peut y faire du ski dans les Hautes Tatras, tout comme des promenades et des randonnées. C’est comme mon deuxième pays», note l’ancien Eschois, qui parle la langue à la maison. Même si Bratislava n’est pas l’endroit qu’il connaît le mieux : «Je n’y suis allé que deux ou trois fois.»
Ben Kovac ne sera donc clairement pas en terre inconnue. Même si, malheureusement, il ne pourra pas en profiter pleinement : «On sera dans une bulle, donc on devra rester à l’hôtel et on ne pourra pas sortir pour visiter. On pourra seulement se rendre à la salle pour l’entraînement et les matches.»
Une fierté de jouer dans une salle où est suspendu le maillot de mon parrain
Là encore, le moment risque d’être très émouvant pour le joueur puisque l’équipe va évoluer dans L’Eurovia Arena, une salle un peu spéciale pour lui : c’est en effet là qu’a été retiré, il y a quelques années, le maillot de «Pedro» Rajniak, père des anciens internationaux Martin et Peter Rajniak et… parrain de Ben «Pedro» Kovac, comme c’est indiqué sur sa carte d’identité : «Mon nom complet est Ben Pedro Ladislav Kovac. Je ressens tout de même une certaine fierté de jouer dans une salle où est suspendu le maillot de mon parrain. Ça me donne une motivation supplémentaire, car ce maillot n’est pas là par hasard. Alors je veux donner encore plus.»
Face à lui, il va retrouver dans quelques jours les joueurs slovaques : «Je ne les connais pas très bien. Hormis deux joueurs avec qui je me suis entraîné un été à Spisska Nova Ves, dans la ville de mon père et de mes grands-parents», évoque le jeune homme de 20 ans qui a eu la douleur de perdre sa mère, Dana Kovacova, il y a déjà huit ans.
Dès ce jeudi, il sera donc sur le parquet où la sélection luxembourgeoise s’était inclinée de quelques points (73-65) le 20 février dernier. Une rencontre à laquelle Ben Kovac n’avait pas participé puisqu’il était à l’armée en train de suivre son instruction de base.
L’équipe nationale va débuter par un match très compliqué contre l’Islande. Un adversaire qui sera pratiquement au complet, à l’exception de la star Martin Hermannsson, retenue en Euroligue avec Valence face au Fenerbahce : «Ils auront trois ou quatre joueurs de plus que la dernière fois qu’on les avait rencontrés», confie Ken Diederich, l’entraîneur national. «Pour espérer gagner, il faudra réaliser un match parfait.» La dernière fois que les deux formations s’étaient rencontrées, c’est le Luxembourg qui s’était imposé lors des JPEE au Monténégro, l’an passé.
Avec un effectif généralement plus petit que ses adversaires, l’équipe grand-ducale doit miser sur d’autres atouts : «On va essayer de jouer vite et d’imposer notre rythme», indique encore Ben Kovac.
Je me sens luxembourgeois… mais aussi un peu slovaque
En tout cas, ce sont des joueurs prêts physiquement qui ont débarqué en Slovaquie. Avec une bonne préparation et encore quelques séances sur place : «Tout le monde va bien. Pas de blessure à déplorer.» Et sur un plan personnel, il sent déjà que ces quelques mois aux Pays-Bas, ses premiers pas dans le monde pro, lui ont été profitables : «On travaillait déjà bien à Esch, mais là le contexte est différent. Nous sommes 12 pros, on doit uniquement se concentrer sur le basket. C’est encore plus intense. Et je pense avoir progressé tant physiquement, je suis plus rapide, que tactiquement. J’ai une meilleure lecture des situations de jeu.» Nul doute que sa vision du jeu lui sera précieuse pour les deux défis qui attendent la sélection en l’espace de trois jours.
Ben Kovac, le plus slovaque des Luxembourgeois ou le plus luxembourgeois des Slovaques? Pour ce dernier, il n’y a aucune ambiguïté : «Je me sens plus luxembourgeois. Je joue pour l’équipe nationale luxembourgeoise, je suis né au Luxembourg, j’ai passé toute ma vie au Luxembourg, je fais partie de l’armée luxembourgeoise, j’ai tous mes amis au Luxembourg. Maintenant, j’ai des origines slovaques, mes parents et ma famille sont slovaques. Mais je me sens luxembourgeois… mais aussi un peu slovaque», sourit-il.
Romain Haas
Le programme
Ce jeudi : Islande – Luxembourg
Samedi : Luxembourg – Slovaquie
18 février 2021 : Kosovo – Luxembourg
20 février 2021 : Luxembourg – Islande
Déjà joués : Slovaquie – Luxembourg (73-65), Luxembourg – Kosovo (80-84)
Le classement : 1. Kosovo 4 pts (2;+6); 2. Islande 3 (2;+7); 3. Slovaquie 3 (2;-1); 4. Luxembourg 2 (2;-12)