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[Basket] Kordall, succès devant le PC


C’est depuis son canapé et devant son écran que Tara Booker a suivi la victoire contre Gréngewald. (photo DR)

APRÈS LA 9e JOURNÉE EN LBBL Deuxième succès en trois matches pour Kordall, loin d’être complètement largué au classement. Un match suivi depuis son ordinateur par la coach, malade.

En début de saison, si on devait citer les candidats à la relégation, on tombait forcément très rapidement sur les Steelers. Un promu, avec une équipe qui n’a pratiquement pas bougé depuis la N2, il était facile de prédire le pire aux joueurs de Tara Booker.

Mais alors qu’on approche de la fin de la phase aller de la saison régulière, Kordall, s’il n’est, bien sûr, pas un ténor du championnat, n’est pas non plus le dernier de la classe. Et l’air de rien, Max Schmit et ses coéquipiers affichent un bilan tout à fait honorable de 3-6. Et ils restent sur deux succès lors de leurs trois derniers matches.

Un bilan avec lequel l’emblématique capitaine peut vivre : «On est plutôt contents. On a vécu des moments très compliqués, notamment quand on a enchaîné avec deux matches contre Etzella et un contre l’Amicale, avec de très lourdes défaites à la clef. Mais depuis, ça commence à s’améliorer. Et là, on a attaqué les matches qu’il faut vraiment gagner.» En effet, les Steelers se déplacent le week-end prochain à Stadtbredimus pour affronter les Musel Pikes, avant les réceptions du T71 et surtout de Mamer, pour débuter la phase retour.

L’objectif d’un promu est de se maintenir. Et si possible, le plus vite possible. Il faut donc laisser deux équipes derrière soi pour disputer les barrages, trois pour remporter les play-downs. Et si on en a quatre, on assure le maintien en se qualifiant pour les play-offs.

Si on n’en est pas encore là, pour l’heure, Kordall est à peu près dans les temps. Hormis une défaite initiale contre l’autre promu Mamer, les joueurs ont remporté les matches qu’ils devaient en dominant Contern, le Sparta – qui traverse une période très compliquée du fait de ses nombreux blessés – et donc Gréngewald.

Dimanche, la rencontre a été très serrée contre la lanterne rouge. Et ce sont finalement les Steelers qui ont eu le dernier mot. Un match auquel la coach n’a malheureusement pas pu assister. Elle qui est d’ailleurs absente depuis plus d’une semaine : «Notre fille est à la crèche et elle est revenue malade. Elle m’a transmis sa maladie et je l’ai transmise à mon mari (NDLR : Gabor Boros, le coach de Contern, dont le match avait heureusement pour lui été reporté à une date ultérieure).»

C’est donc à distance qu’elle a suivi les entraînements. Et devant le PC qu’elle a regardé le match. Ce qui n’est pas sans causer quelques désagréments : «Je communiquais avec les personnes sur le banc via des messages. Mais il y a un décalage de 45 secondes environ, du coup, ce n’était pas évident», confie la seule coach femme en Nationale 1.

Chris Paul, aka «Ne m’appelez pas CP3»

Évidemment, elle avait préparé le terrain : «J’ai appelé les joueurs avant la rencontre pour leur expliquer ce que j’attendais d’eux. Et globalement, ils ont suivi le plan de jeu», sourit-elle. Sans préciser quel était ce fameux plan de jeu. Et Tara Booker a découvert une nouvelle perspective : «Quand tu es coach sur le banc, tu es la tête dans le guidon, tu dois réfléchir à tout. Quand tu es spectateur, tu vois mieux ce qui se passe des deux côtés du parquet. C’est une expérience intéressante.»

Une victoire longue à se dessiner et qui a finalement tourné en faveur de Kordall sur une action à trois points du nouveau venu, un certain Chris Paul, qui remplace Jason Ricketts, qui n’était pas le joueur qu’il fallait à l’équipe. Attention, qu’on ne s’emballe pas, CP3 n’a pas décidé de quitter les Warriors pour le séduisant challenge des Steelers : «Dès qu’il est arrivé, il nous a suppliés de ne pas faire de blagues sur son nom. Mais c’est un mec super sympa, très positif, qui devrait bien fonctionner avec l’équipe», rigole Max Schmit.

Tara Booker a très envie de voir son nouveau joueur. Ça devrait être possible d’ici quelques jours : «Je lui ai seulement parlé, mais je ne l’ai pas vu en personne. Normalement, je devrais pouvoir être de retour à l’entraînement pour mercredi ou jeudi au plus tard», indique-t-elle encore.

La technicienne se montre plutôt satisfaite du bilan de son équipe : «On avait tablé sur quatre victoires à l’issue de la première phase. On en a trois et encore deux matches pour y arriver.»

Pour y parvenir, Kordall s’appuie bien sûr sur ses trois pros : «Tout le monde le fait, donc on le fait aussi», se justifie-t-elle. Mais les Américains ne sont pas les seules forces vives de l’équipe. Outre l’inoxydable capitaine Max Schmit, qui a encore scoré 22 pts dimanche, les Steelers peuvent s’appuyer sur la recrue du Racing Steven Mersch. Mais pas seulement. L’ancien Eschois Luis de Britos Martins apporte également son écot. Tout comme Selmin Muric, un pur produit du club à propos duquel son capitaine et sa coach ne tarissent pas d’éloges : «Il a 21 ans et il joue vraiment bien. Il est grand, il peut jouer en dessous, mais a également un bon drive. C’est dur de le garder. Et en défense, il peut jouer contre des grands ou des petits», note Max Schmit.

Tara Booker va même encore plus loin : «Il est incroyablement athlétique. Il a un super instinct et une excellente vision. Il ne réalise pas à quel point il peut être bon. Maintenant, il doit continuer à travailler et il pourra devenir un des joueurs majeurs au Luxembourg.»