FINALE MESSIEURS (MATCH 3) Etzella peut être sacré dimanche, à la maison. Mais le T71 n’a pas encore dit son dernier mot.
La finale a débuté depuis à peine une semaine. Et elle pourrait bien s’achever dimanche, du côté du Deich, où on retrouve Etzella et le T71. Si c’est clairement la tendance, rien n’est encore fait. Tour d’horizon des raisons de voir Etzella l’emporter… et Dudelange créer la surprise.
OUI, DIMANCHE CE SERA FINI PARCE QUE…
Etzella est invaincu au Deich : En même temps, quand on n’a perdu que trois matches de toute la saison, ce n’est pas forcément étonnant. Toujours est-il que le Deich, jusqu’à présent, est et reste une forteresse imprenable. En 14 rencontres de championnat à la maison, les Nordistes l’ont emporté, en moyenne de plus de 22 pts. Et seuls trois équipes ont terminé à 10 pts ou moins. Bref, s’imposer en terre ettelbruckoise est tout… sauf simple!
Etzella mène 6-0 : «Battre une équipe six fois de suite, c’est tout sauf facile», expliquait Gavin Love, le coach d’Etzella, à l’issue de la deuxième manche. Mais en même temps, quand on domine une formation six fois en l’espace de six mois, ça veut quand même dire quelque chose.
Etzella est la meilleure équipe du pays depuis le début de la saison : Finalistes malheureux l’an passé, les Ettelbruckois ont clairement franchi un cap cette saison. L’arrivée de Quatarrius Wilson leur a donné un point d’ancrage énorme à l’intérieur, chose dont ils ne disposaient pas vraiment l’an passé, et l’apport de Thomas Henkel est tout simplement l’idée de l’année. Malgré un physique assez atypique, l’Allemand est plus que précieux, à la fois en défense comme en attaque. Où son sang-froid a été d’une grande aide en fin de match, mercredi à Dudelange. On ajoute un «Sticky» Gutenkauf qui a haussé son niveau de jeu, passant de 17 pts de moyenne à plus de 22 dans cette finale et un Jimmie Taylor plus clutch que jamais qui tourne pratiquement à 30 pions par match et on obtient une véritable machine à gagner. Pratiquement invincible.
Etzella ne fait pas de fautes : Avec la blessure synonyme de fin de saison du jeune intérieur Eric Zenners, Etzella n’est clairement pas l’équipe la plus profonde de la ligue. Mais les Ettelbruckois ont l’expérience nécessaire pour remédier à ce problème. Et notamment, depuis le début de cette finale, les Nordistes ne sont que très peu sanctionnés par le corps arbitral : onze fautes à chaque fois et, au maximum, deux joueurs à trois fautes. Et c’est tout. Si bien que Gavin Love, qui tourne avec six joueurs, n’a pas, contrairement à son homologue Yves Defraigne, à gérer ce genre de souci.
Car les fautes ont pesé lourd dans la balance. Dimanche, Dino Ceman et Temple Gibbs ont rapidement eu trois fautes et Gibbs a écopé de deux fautes techniques. Et mercredi, avec quatre joueurs à quatre fautes dans le money time, Dudelange a joué avec une épée de Damoclès sur la tête. Et a vu successivement Nelly Stephens, Temple Gibbs et Dino Ceman ne pas terminer la rencontre.
NON, ON SE RETROUVE MERCREDI CAR…
Dudelange est une bonne équipe : «Ils ont très bien joué. Honnêtement, mieux que nous», reconnaissait d’ailleurs Gavin Love, mercredi. Et il est vrai que s’ils étaient passés à côté de la première rencontre au Deich, les Dudelangeois ont montré, sur leur parquet, pourquoi ils étaient l’une des meilleures équipes du pays, capable d’enchaîner neuf succès de rang entre fin 2024 et début 2025.
Ils ont d’ailleurs compté jusqu’à 8 pts d’avance à moins de cinq minutes de la fin, avant de céder. Mais jusque-là, le T71 s’était montré brillant des deux côtés du parquet avec un Christopher Jack intenable à trois points (6/10). Ce dernier avait expliqué, avant le début de la série, que l’une des clefs serait l’adresse à trois points : «Il faudra qu’on soit bien meilleur que contre l’Amicale et qu’on tourne au moins à 35-40 %.» Mercredi, c’était un très bon 16/36, soit 44 %!
Colbert monte en puissance : Complètement inoffensif lors du match 1, Eddie Colbert a progressivement commencé à se réveiller dans le match 2. Après une première mi-temps où il a été invisible en attaque mais présent en défense (9 rebonds), il a haussé le ton, à l’image d’un énorme missile longue distance pratiquement du milieu du parquet. Il avait terminé le match avec un joli double-double (19 pts, 15 rebonds), toutefois encore assez loin de l’énorme carton qui avait envoyé l’Amicale en vacances (43 pts, 15 rebonds). Et on peut s’attendre à ce qu’il élève encore son niveau de jeu dans ce troisième match couperet. En tout cas, Dudelange a besoin d’un grand Colbert pour avoir ne serait-ce qu’une toute petite chance.
Gibbs n’est pas un manchot : Même s’il n’est pas arrivé en top shape, vu qu’il n’avait pas joué depuis un an, Temple Gibbs pèse de plus en plus dans le jeu du T71. On voit mal Brandon Randolph revenir sur le parquet pour un match décisif après trois semaines sans avoir joué. Et Gibbs a prouvé qu’il avait des qualités. Son prochain objectif, pour dimanche, sera de terminer la rencontre, chose qu’il n’a, pour l’heure, pas réussi à faire lors des deux premières manches. Mais s’il est là jusqu’au bout, ça ne pourra que faire du bien à son équipe.
Yves Defraigne est un coach qui trouve des solutions : Le technicien belge est reconnu par ses pairs comme l’un des meilleurs au Luxembourg. Et nul doute que pour ce qui pourrait être sa dernière apparition sur le banc dudelangeois, il aura mis à profit les quatre jours entre les deux matches pour peaufiner sa stratégie. Et trouver les moyens de s’engouffrer dans les minuscules failles nordistes. Ça passe par des séries de pose d’écrans bien coordonnées, par le respect des consignes et du gameplan mis en place. Et, forcément, par de la réussite aux tirs. Et une abnégation pour aller chercher les fameux 50-50 balls, ces petits ballons qui traînent et qui déterminent souvent, en cas de match serré, l’équipe qui l’emportera au final.
Le T71 n’a plus le choix : S’il y a un jour où il ne faut pas calculer et jeter toutes ses forces dans la bataille, c’est bien dimanche. Pour Dudelange, la donne est simple : c’est la victoire ou les vacances. L’équipe de la Forge du Sud a démontré qu’elle pouvait dominer Etzella pendant plusieurs minutes. Il faudra rééditer l’exploit en le maximisant, comme l’expliquait le capitaine Christopher Jack : «On a très bien défendu sur le deuxième quart. Maintenant, il faut reproduire cela sur 40 minutes. On a très bien joué aujourd’hui, mais ce n’était pas parfait. Il y avait encore des petites fautes. Pour battre Etzella, il faut faire le match parfait!» S’ils ne l’ont pas encore fait, ils ont prouvé qu’ils en étaient capables. Maintenant, la balle est dans leur camp.
Alors, Etzella en trois manches ou le T71 qui renverse la vapeur et renvoie la série à Dudelange ? Chacun a des arguments à faire valoir. Mais c’est sur le parquet que ça se jouera. Dimanche, rendez-vous au Deich pour un match à ne rater sous aucun prétexte !
Etzella - T71 2-0
Samedi 19 : Etzella – T71…97-71
Mercredi 23 : T71 – Etzella…86-92
Dimanche 27, à 17 h : Etzella – T71
Mercredi 30, à 20 h 30 : T71 – Etzella (si besoin)
Samedi 3 mai à 20 h 30 : Etzella – T71 (si besoin)